5 lignes directrices pour surmonter la honte
Nous pensons parfois que la honte est la même chose que la timidité. Nous parlons, par exemple, de surmonter la honte de parler en public ou d’exprimer une opinion dans une conversation quotidienne et détendue. Cependant, la honte est beaucoup plus que la simple timidité. Elle fait surtout allusion à un sentiment d’indignité personnelle. Certaine conviction que nous sommes digne de très peu.
Surmonter la honte enracinée dans ce cadre n’est pas facile. Cette dernière trouve normalement son origine dans une forte expérience (ou succession d’expériences répétées pendant l’enfance) de dévaluation pendant l’enfance. Bien évidemment, elle peut également être le résultat d’une expérience traumatisante d’abus ou de maltraitance infantile sévère. Le sentiment prend racine dans des zones profondes, de sorte qu’il est difficile de l’éradiquer.
“La honte est le mensonge que vous dites lorsque vous parlez de vous-même.”
La honte est, dans ces hypothèses, un mécanisme qui permet à l’enfant de se protéger. L’adulte, soi-disant protecteur, rejette certaines expressions de l’enfant, voir même sa personnalité naissante. Dans ces premiers âges, l’affect de l’adulte est tout. C’est pourquoi l’enfant apprend à être comme l’adulte veut qu’il soit. Il développe un moi imposé et tout comportement qui ne correspond pas à ce schéma lui semble honteux.
La honte est généralement associée à la dépression. Et aussi étrange que cela puisse paraître, nous y trouvons également la peur de soi-même. Se méfier de ce que nous sommes ou pouvons éventuellement faire. Nous y trouvons en outre de la colère contenue, laquelle se retourne souvent contre soi-même. Tout cela fait que la personne s’éloigne prudemment des autres et se prive ainsi de leur affection. Néanmoins, surmonter la honte est possible. Voici cinq lignes directrices pour y parvenir.
1. Approfondir la connaissance de soi pour surmonter la honte
Il est nécessaire, pour surmonter la honte, de comprendre comment elle se produit. Gardons une attitude d’observation envers nous-même. Si nécessaire, gardons un cahier avec nous pour noter tout ce que nous trouvons. Il s’agit ici de détecter exactement quelles sont les situations dans lesquelles nous nous sentons honteux.
Il est important que nous essayions d’identifier ce qui nous fait honte. Quel aspect de nous-même est le plus lié à elle. Portons une attention particulière aux autocritiques que nous formulons. Quels mots ou messages nous viennent à l’esprit lorsque nous ressentons de la honte ? Toutes ces informations seront d’une grande aide pour commencer à surmonter le problème.
2. Vérifier le passé
Essayons de penser aux personnes les plus importantes de notre enfance. Comment étaient-ils en général ? Comment se sont-ils comportés avec nous ? Pourquoi ont-ils agi comme ils l’ont fait et non d’une autre manière ? Qu’ont-ils rejeté de nous et pourquoi pensons-nous qu’ils l’ont fait ?
Souvent, lorsque nous regardons en arrière ces figures chéries et redoutées de notre tendre enfance, nous arrivons à adopter une nouvelle perspective. Nous constatons, par exemple, que leur problème n’était peut-être pas avec nous, mais avec eux-mêmes. Il est bon de séparer leur rejet de notre propre personne. En d’autre termes, de comprendre qu’il n’y avait rien de mal en nous justifiant le fait d’être rejeté. Il existait en réalité un problème chez ceux qui le faisaient.
3. Développer une attitude compatissante envers soi-même
Il est nécessaire que nous apprenions à être nos propres alliés. Un bon ami ne fait que des critiques constructives. Il ne passe pas tout son temps à montrer du doigt nos défauts. Il ne regarde pas l’autre avec suspicion et ne souligne pas ses erreurs. Nous devons donc être ainsi : de bons amis de nous-mêmes.
Il est essentiel, pour surmonter la honte, que nous apprenions à nous voir avec bonté. En d’autres termes, d’être capables de nous regarder avec amour. Nous devrions essayer, même si au début nous considérons que ce n’est pas efficace. Nous pourrions être surpris par les résultats.
4. Travailler sur l’acceptation de soi
S’accepter est indispensable pour avancer. Et s’accepter ne signifie pas vouloir être un autre, mais comprendre que nous ne sommes ni plus ni moins que quiconque. Nous sommes ce que nous sommes, tout simplement ; il existe certaines parties de nous que nous ne pouvons pas changer, ou que nous pouvons changer avec du temps et de la patience, non pas du jour au lendemain. En tout état de cause, tout changement doit partir de l’acceptation, du fait de reconnaître que nous sommes dans un certain lieu, et que oui, nous aimerions en atteindre un autre. C’est pourquoi l’honnêteté avec nous-mêmes est si importante pour évoluer.
Par ailleurs, mieux connaître notre sentiment de honte, analyser le passé et développer une attitude compréhensive vis-à-vis de nous-mêmes devrait favoriser l’acceptation de soi. Ce n’est pas quelque chose de facile. L’esprit met des années pour effectuer quelque chose de différent et même le cerveau peut être plus ou moins programmé pour cela. Cependant, il est possible d’y parvenir petit à petit, surmontant ainsi la honte.
5. Exposons-nous progressivement
Le processus visant à surmonter la honte va de l’intérieur vers l’extérieur, et inversement. À mesure que nous progressons dans notre entreprise, il est bon que nous définissions également des objectifs. Nous exposer à ce qui nous cause de l’embarras, en commençant par ce qui nous fait le moins peur et augmentant progressivement la difficulté.
Ces cinq lignes directrices sont efficaces si elles sont appliquées de manière constante et avec persévérance. Ces processus nécessitent souvent néanmoins une aide psycho-thérapeutique pour réussir. Fondamentalement, le chemin sera le même, mais nous disposerons de l’aide et du soutien d’un professionnel. Cela vaut la peine d’envisager cette option.
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