10 types d'agresseurs émotionnels
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La proposition de Lundy Bancroft est une énumération détaillée des ressorts qui se trouvent derrière chaque type d’agresseur émotionnel lorsqu’il s’agit de maltraiter leurs victimes. La présentation des hypothèses sur lesquelles le comportement abusif semble se baser sont décrits comme s’il s’agissait du dialogue interne des différents agresseurs émotionnels.
Lundy Bancroft propose différents types d’agresseurs émotionnels, autrement dit de personnes violentes d’un point de vue psychologique ou émotionnel.
L’agresseur émotionnel qui demande mais ne donne pas
Ce type d’agresseur émotionnel considère que le conjoint doit lui faire plaisir et même prendre soin de ses responsabilités. En revanche, ce dernier ne peut rien exiger, doit se contenter et le remercier pour ce qu’il offre. Il se sent au-dessus de toute remise en cause puisqu’il se considère comme une personne adorable et généreuse.
La plupart de ses conversations tournent autour de ses besoins et des obligations du conjoint. Il devient furieux si quelque chose lui est demandé, même s’il s’agit de ses obligations.
S’il se sent malheureux, ce sera la faute de son conjoint. Il peut sembler moins contrôleur que d’autres types d’agresseurs émotionnels si ses besoins sont satisfaits.
Le Monsieur parfait
Il se considère comme une personne admirable, habile et intelligent, faisant bien les choses. Il sait exactement quoi faire, et même ce qu’il est le mieux pour son conjoint. Par conséquent, les opinions de l’autre ne méritent pas d’être écoutées ou prises en considération. Notamment lorsqu’elles diffèrent des siennes.
S’il existe des désaccords, il pense qu’ils s’agit d’une expression de l’incompétence du conjoint. Il le ressent comme un moyen de le maltraiter, en dépit du respect de ce dernier. En revanche, il pense que si le conjoint lui donne raison, la relation s’en portera beaucoup mieux. Il pense effectivement qu’il sait mieux ce dont l’autre a besoin.
Lorsqu’il parle de sa femme, il le fait de manière condescendante. Et si elle ne le considère pas comme supérieur, il la ridiculise, l’insulte et discrédite ses pensées (ce qui la rend plus vulnérable à son contrôle). Il peut aussi faire des commentaires devant des tiers ou en public. Cela ne lui pose pas de problèmes.
L’expert pour déranger
Il est convaincu que son conjoint est celui qui crée les problèmes. Il agit sur la base de cette conviction. Ces types d’agresseurs émotionnels peuvent maltraiter sans altérer le ton de la voix. A travers des commentaires sarcastiques et mesquins par exemple. “Tu es folle. Tu vas faire un scandale pour rien”. Ils se réfugient dans leur tranquillité apparente pour justifier toute forme d’expression cruelle.
Leurs tactiques peuvent être difficile à identifier. Elles peuvent passer inaperçues pour un observateur ou être facilement niées en cas de confrontation de la femme. Ils peuvent même faire croire aux enfants que leur mère explose pour rien. Ces manœuvres sont calculées et sans erreur.
Le sergent instructeur
Contrôler tous les mouvements de son conjoint est une nécessité pour ce type d’agresseur. Il considère en effet qu’il sait parfaitement comment les choses doivent être faites. Il considère que l’autre n’a pas le droit d’avoir quelque chose ou quelqu’un dans sa vie en dehors de lui.
Il le surveille et le limite afin qu’il ne puisse pas développer ses ressources ou son indépendance. Ce contrôle atteint alors son apogée et il devient extrêmement jaloux. La jalousie se transforme en allégations de tromperie, en utilisant toute sorte de termes péjoratifs à l’encontre des femmes.
Ces types d’agresseurs émotionnels finissent par attaquer physiquement leurs conjoints. L’effet qu’ils génèrent chez l’autre est similaire à celui d’une violation. Ils traumatisent et s’opposent également à la fin de cette relation.
Le sensible
Ce type se dit contre le machisme. Il ne peut donc pas être un agresseur. Par conséquent, les femmes devraient lui être reconnaissantes de ne pas être pas comme ces hommes. Il adore parler de sentiments. Il se présente lui-même comme un allié des femmes. De sorte qu’il lui résulte facile de penser que si son conjoint se sent maltraitée, l’erreur est imputable à ce dernier.
Il contrôle son conjoint parce qu’il connaît ses problèmes de l’enfance et estime qu’il analyse de ses réactions mentales et émotionnelles. Il peut donc être à l’intérieur de sa tête, que l’autre le croit ou non. En outre, rien n’est plus important que ce qu’il ressent. Il demande à ce que l’autre prenne soin de lui, mais les sentiments du conjoint ne sont pas importants.
Il est facilement blessé mais il est très difficile de réparer les dégâts. Cependant, si les sentiments de l’autre sont lésés, il insiste pour que ce dernier oublie rapidement sur l’incident.
Le play boy
Les femmes sont venues au monde pour satisfaire sexuellement les hommes, et surtout lui. Mais il considère que si les femmes recherchent le sexe, elles sont “légères” et celles qui refusent le sexe sont trop “étroites”.
Il se sent beau et sexy, irrésistible. Par ailleurs, il considère qu’il n’y a aucun intérêt à résister à la tentation, puisque ce sont parfois elles qui le séduisent. Il n’y peut rien. Ce type prend pas au sérieux ses relations parce qu’il n’accepte aucune restrictions de sa liberté. Son infidélité est chronique. Il est capable d’être cruel et inconsidéré avec le conjoint, surtout s’il découvre ses infidélités et qu’il le confronte. La maltraitance peut dégénérer en agressions physiques.
Les femmes ne se battent jamais avec lui, mais entre elles. En effet, il sait comment les faire se sentir spéciales. Se sont elles qui sont jalouses, elles qui n’acceptent pas que la relation se termine ou qui sentent qu’il les a maltraité.
Le Rambo
Il pense que fuir la violence ou montrer de la peur ou du chagrin est associé à l’homosexualité ou à la féminité. Autrement dit à une catégorie inférieure. En revanche, la force et la violence sont bonnes.
Les femmes doivent servir les hommes et ces derniers les protéger. Il a une vision exagérée de ce que cela signifie être des hommes. “Battre une femme n’est pas digne d’un homme à moins que sa conduite le nécessite”. En effet, la femme est quelque chose qui appartient à lui, tel un trophée. Il doit donc la garder sous contrôle.
Ce type d’homme est agressif envers tout le monde. Il est peu patient avec la faiblesse, la fragilité ou l’indécision. Par ailleurs, il se sent bien lorsqu’il intimide. Il tend à avoir un casier judiciaire (violence, conduite imprudente, vol, trafic …). Certains sont des psychopathes ou des sociopathes.
La victime
Il sent que la vie a été injuste et dure pour lui. Que tout le monde lui fait du mal, notamment les femmes avec lesquelles il a été. C’est pourquoi il n’est pas responsable de ses actions. Toutes les erreurs seraient la conséquence directe ou indirecte de cette maltraitance.
Ce type construit une relation en la convaincant qu’elle sera celle qui le rendra enfin heureux. Si son conjoint le met en cause ou l’accuse d’être un agresseur, il l’accuse alors d’être comme celles qui furent cruelles et injustes envers lui. Il pense que les femmes qui se plaignent d’être maltraitées dans une relation ou sexuellement sont contre les hommes. Il prétend que les hommes sont victimes des femmes.
Le terroriste
Ces types d’agresseurs émotionnels pensent que les femmes sont mauvaises. Qu’il est nécessaire de les terroriser pour qu’elles agissent de la manière la plus appropriée. Ils n’assimilent généralement pas que les femmes puissent prendre leurs propres décisions de façon autonome.
Leur conjoint n’a pas le droit de les défier ou de les abandonner car leur vie est entre leurs mains. De sorte qu’il la terrorise pour renforcer cette situation. Il est celui qui génère la peur pour la “sauver” ensuite. Ils n’ont aucun scrupule Pour insuffler cette peur et peuvent même utiliser les enfants. Ils paraissent sadiques, apprécient le fait de générer de la douleur et d’être cruels. Ils peuvent avoir subi des abus pendant l’enfance, où ils auraient appris ces schémas comportementaux, cognitifs et émotionnels.
Le malade mental ou le toxicomane
Il justifie ses actes par ses problèmes psychologiques ou de sa dépendance. Cela lui permet de ne pas se sentir responsable. Par conséquent, il considère quiconque lui reproche ses abus comme une personne méchante, qui ne prend pas en compte ou ne comprend pas ses problèmes.
Il peut rechuter si nous le défions. De sorte que nous serions la personne responsable. Sa maladie peut être traitée, mais la guérison ne garantit pas la fin de la violence. En outre, il est souvent inconstant avec le traitement car il ne se sent pas responsable. Cela augmente les risques d’agression.
Le dialogue interne des différents types d’agresseurs émotionnels est le résultat de leur système de valeurs et de croyances. A chaque discours, l’auteur José Navarro Góngora a ajouté une brève explication qui définit le mieux les postulats concernant le style de l’auteur.
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