7 clés pour promouvoir une enfance détendue

7 clés pour promouvoir une enfance détendue
Sara Clemente

Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Le stress ne connait pas les âges. C’est pourquoi nos enfants peuvent également être stressés, ce même avant la naissance. Pendant l’enfance, les déclencheurs sont généralement des circonstances qui, bien qu’elles puissent sembler anodines pour les adultes, constituent un véritable défi pour eux. D’où l’importance de promouvoir une enfance détendue afin de garantir une vie adulte sans angoisses.

La séparation d’avec les parents lorsqu’ils partent à l’école, une réprimande du professeur, se disputer avec des amis à la récréation, une punition pour ne pas manger ce qui est dans l’assiette ou dormir seul. Il s’agit là de petits problèmes que l’enfant doit résoudre au jour le jour avec les ressources dont il dispose. Ressources qui sont encore rares. Les petits enfants n’ont pas encore atteint un développement maturatif suffisant pour faire face à ce stress.

Grossesse sans stress

Michel Odent, un obstétricien français bien connu, a consacré la majeure partie de sa vie à étudier comment la grossesse et l’accouchement influencent le développement émotionnel de l’enfant. Ce médecin soutient que l’état affectif de la femme enceinte a davantage d’influence, à long terme, chez l’enfant que l’état émotionnel de ce dernier durant sa première année de vie.

Avec cette déclaration, nous réalisons que tout agent externe pouvant générer du stress pour la mère a un impact plus ou moins important sur le fœtus.

“Il est important de prendre soin et de protéger l’état émotionnel des femmes enceintes car elles engendrent les générations futures, et de leur bien-être et de leur équilibre émotionnel dépendent de la santé physique et émotionnelle de ces créatures amenées naître.”

-Michel Odent-

femme enceinte posant ses mains sur son ventre

La femme fait face, lors de la grossesse, à des moments ponctuels de nervosité : soumission aux tests, gêne, soucis … Cependant, ces derniers ne devraient pas nuire au fœtus s’ils sont occasionnels. Ce n’est que lorsque le stress est maintenu pendant une longue période de temps qu’il peut nuire physiquement et mentalement à la mère et à l’enfant.

Attention avec les tératogènes

L’environnement prénatal de l’utérus est beaucoup plus constant que le monde extérieur. Il existe néanmoins de nombreux types de facteurs environnementaux qui peuvent affecter l’embryon et perturber une enfance détendue. Il s’agit des soi-disant agents tératogènes. En atteignant l’enfant ils peuvent causer, directement ou indirectement, des anomalies structurelles ou fonctionnelles, même après la naissance.

Les conséquences que les agents tératogènes peuvent causer peuvent être très graves. En effet, ils peuvent provoquer un faible poids de naissance et la prématurité, voir même causer des malformations, des défauts physiques ou même la mort. Par conséquent, les parents et la société ont beaucoup à faire pour créer un environnement sûr pour le développement avant la naissance.

Certains de ces tératogènes sont des substances psychoactives. L’effet le plus connu de la nicotine du tabac pendant la grossesse est le faible poids à la naissance. Mais cela peut également provoquer un avortement. Par ailleurs, la radiation, la pollution environnementale ou les maladies bactériennes et parasitaires telles que la toxoplasmose, la varicelle ou les oreillons sont autant de facteurs à prendre en considération.

Nutrition adéquate de la mère

L’alimentation équilibrée et adéquate de la mère avant et pendant la grossesse est fondamentale pour le développement sain de l’enfant dans l’utérus et pour que ce dernier soit préparé à affronter le moment de la naissance. Plus encore, l’état nutritionnel dans lequel se trouve la mère avant la grossesse a une plus grande influence sur le poids du bébé que sa prise de poids durant le processus de gestation.

Si la femme enceinte présente des carences nutritionnelles, il sera difficile pour l’enfant de profiter d’une enfance détendue. Certains effets de cette malnutrition sont la réduction de l’efficacité immunologique du bébé, la prématurité ou l’interruption du développement du système nerveux.

L’accouchement naturel et respectueux pour une enfance détendue

La naissance du bébé est un moment très stressant et “traumatisant” (Otto Rank, 1923). La créature échange un environnement utérin protecteur et dépendant contre un environnement extérieur dans lequel elle doit respirer par elle-même. Le bébé doit faire face à une baisse de température, des changements de luminosité, des effets sonores différents et également affronter une certaine autonomie.

La science a montré que l’accouchement naturel est plus sain pour le bébé et la mère. En effet, cette méthode permet de ne pas recourir à l’administration d’hormones synthétiques. Par exemple, l’ocytocine synthétique qui peut générer certaines difficultés. Mais, même si l’accouchement n’est pas déclenché, le bébé continue de recevoir l’impact de ce nouveau moyen.

bébé

En outre, afin de favoriser une enfance détendue, il est nécessaire de générer des conditions favorables pour le développement de l’enfant. Après l’accouchement, il est important que le nouveau-né adapte correctement son système de régulation interne, à la fois viscéral et nerveux.

La première heure, peau contre peau

Quel beau moment ! Ce moment où le nouveau-né est mis en contact peau contre peau sur la poitrine de la mère. Il est démontré que le contact physique précoce améliore l’allaitement et favorise une enfance détendue dans la mesure où cela permet à l’enfant de ne pas ressentir trop de stress dans les heures qui suivent l’accouchement.

La transition écologique se produit également à cet instant (Bronfenbrenner, 1979). En d’autres termes, le moment où l’accouplement physique entre le corps maternel et celui du fœtus pendant la grossesse est remplacé, après l’accouchement, par un autre de nature psychologique.

Les seconds neuf mois

Après la naissance, vient l’extero-gestation, les neuf premiers mois du bébé. Il s’agit d’une étape dans laquelle l’enfant continue de “se développer” en dehors de l’utérus.

La mère devient son régulateur physiologique et émotionnel, faisant que cette dernière se doit de faire attention à tout ce qu’elle lui transmet. Par conséquent, si nous sommes stressé, le bébé peut reproduire la même réponse toxique.

Réseau de protection des adultes

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il en va de même de ses relations sociales et de son entourage. Il est donc nécessaire qu’il dispose d’un certains nombre d’adultes de référence formant son réseau de protection et de soutien.

Cela ne veut pas dire qu’il est surprotégé, mais qu’il dispose d’un point d’appui pour surmonter les difficultés éventuelles. Au lieu de manifester une hypersensibilité au stress, son enfance lui permettra de développer la résilience, la capacité à surmonter l’adversité.

Si pour une raison quelconque l’enfant vient à générer une réponse au stress, sa figure d’attachement principale servira d’amortisseur. Il souffrira dès lors davantage s’il ne dispose pas de ce confinement adulte qui lui donne de l’amour, des soins et le protège. Ce n’est qu’avec cette barrière de soumission qu’il pourra bénéficier d’une enfance détendue.



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