Sexologie et désir érotique
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Le désir sexuel, également connu sous le nom de désir érotique, est l’un des concepts les plus intéressants de la sexologie. C’est aussi un concept difficile à définir, à décrire et à mesurer.
La sexologie, en tant que science qui étudie les sexes et tout ce qui les entoure, est chargée de l’étudier. Jusqu’à présent, de nombreux auteurs ont tenté d’étudier le désir érotique, mais peu d’entre eux ont jeté un peu de lumière sur ce phénomène.
La psychologie, surtout dans son domaine le plus appliqué, se concentre sur trois niveaux : les émotions, les pensées et le comportement. Certains auteurs ont tenté de placer le désir sur l’un d’entre eux. Cependant, le désir est si complexe qu’il ne peut être défini comme inhérent à un seul d’entre eux.
Le désir érotique n’est pas une émotion, car nos états émotionnels peuvent être modifiés par une restructuration cognitive ou une modification du comportement. Le désir, cependant, a un caractère immuable qui le rend différent. Il ne peut donc être considéré comme une émotion.
C’est cette caractéristique qui ne permet pas non plus de placer le désir au plan cognitif. Et, il va sans dire, le désir ne peut jamais être défini en termes de comportement, puisque nous pouvons désirer d’une certaine manière et nous comporter d’une manière différente pour de nombreuses raisons différentes. On pourrait donc dire que le désir érotique est un fait qui se rattache aux trois plans. Pour autant, il n’appartient exclusivement à aucun d’entre eux.
Redéfinir le désir érotique
Freud a tenté de définir le désir en utilisant le concept de “libido“. Il est toujours utilisé aujourd’hui, bien que ce terme ne soit pas très précis. Il n’est pas facile de définir le désir en termes scientifiques ou opérationnels. S’il y a beaucoup de préjugés dans la recherche de ces concepts aujourd’hui. Il y a cent ans, c’était encore plus vrai. Freud lui-même, parlant du désir, a dit que “là où les hommes aiment, ils n’ont pas de désir, et là où ils désirent, ils ne peuvent pas aimer“.
Helen Singer Kaplan a apporté une contribution très importante aux théories du désir érotique. Ce docteur en psychologie a introduit le désir dans le célèbre modèle de réponse sexuelle humaine de Masters et Johnson (excitation, plateau, orgasme, résolution). Elle a renommé ces étapes en “désir, excitation, orgasme et résolution”.
Stephen B. Levine a été l’un des chercheurs les plus reconnus sur le désir. Ce psychiatre américain l’a défini en trois composantes : l’impulsion, le désir et le motif.
Cependant, l’une des meilleures réflexions sur le désir est offerte par John Bancroft. Ce médecin a parlé du désir comme quelque chose d’expérimental et non de neurophysiologique. Pour lui, ce fait doit être décrit en identifiant trois dimensions : la cognitive, l’affective et la neurophysiologique.
Aujourd’hui, il existe de nombreux auteurs qui font des recherches et écrivent sur le désir érotique. En Espagne, nous certains chercheurs étudient ce phénomène depuis des années. Joserra Landarroitajauregi, Francisco Cabello ou Miren Larrazabal sont trois des sexologues qui y ont consacré le plus de temps.
Caractéristiques
Il n’existe pas de définition universelle ou officielle de ce concept. Il présente des caractéristiques très particulières qui en font un objet d’étude très complexe. Certaines de ses caractéristiques les plus importantes sont les suivantes :
- Incontrôlable : oui, le désir érotique ne peut pas être contrôlé. Ce qui est sous notre contrôle, c’est le comportement. Même si nous avons un certain désir pour quelque chose ou quelqu’un, nous n’avons pas à le réaliser. Toutefois, il est en principe impossible de supprimer ou de changer la direction de ce désir
- Involontaire : le désir n’est pas soumis à notre volonté. Il est probable que si beaucoup de gens pouvaient choisir la direction ou l’intensité de leur désir, ils choisiraient peut-être une autre forme de désir
- Anarchique : le désir érotique n’a pas d’ordre, pas de hiérarchie concrète. Parfois, nous désirons des personnes qui n’ont pas un rôle important dans notre vie quotidienne. Nous pouvons même désirer de façon érotique les personnes que nous venons de rencontrer, sans raison apparente, plus que d’autres qui sont dans notre vie depuis des années
- Incohérent : vous est-il déjà arrivé de désirer quelqu’un que vous n’aimez pas ? C’est une des manifestations de l’incohérence du désir. L’incohérence du désir se heurte à de nombreux domaines de notre vie. On peut désirer des personnes d’idéologie différente, de confessions religieuses différentes, avec des modes de vie différents et même, a priori, incompatibles…
- Hétérogénéité : par-dessus tout, l’hétérogénéité. C’est la principale caractéristique du désir. C’est le mot qui le décrit le mieux. Dans le monde des désirs de chacun, tout va, absolument tout, et personne ne peut le dominer, indépendamment des conventions sociales, des stéréotypes, des préjugés, des canons de beauté, etc
Ces caractéristiques, tout en rendant la recherche très difficile, en font également l’un des faits les plus curieux, les plus intenses et les plus beaux qui font partie de nous.
Le désir est lié à notre intimité, il se produit au plus profond de notre être. Personne n’y a accès à part nous-mêmes. Dans le monde de notre désir érotique, il n’y a pas de limites, pas de règles. Le désir est donc l’une des plus pures et des plus belles manifestations de la liberté humaine.
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- Alfonso, V. C., Allison, D. B., & Dunn, G. M. (1992). Sexual fantasies and satisfaction: A multidimensional analysis of gender differences. Journal of Psychology.
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