Savez-vous ce qu'est l'estime de soi contingente ?
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, la science comprenait l’estime de soi de deux manières. Celui qui avait une haute estime de soi se voyait capable de réaliser tout ce qu’il entreprenait. Et la personne qui avait une faible estime de soi cochait toutes les cases pour souffrir et développer un trouble psychologique. Cependant, à l’heure actuelle, nous savons que l’estime de soi fluctue et que, parfois, il ne suffit pas qu’elle soit élevée pour être heureux.
Il y a ceux qui, par exemple, ont une excellente perception d’eux-mêmes au travail et, au contraire, ressentent une grande insécurité vis-à-vis de leur image physique. Nous marchons tous sur cette corde raide en ce qui concerne la construction psychologique de l’estime de soi. Il y a toujours des zones qui tremblent et des espaces où l’on trouve de bons points d’amarrage.
Par ailleurs, nous ne pouvons ignorer un fait indéniable. Les croyances que nous construisons sur nous-mêmes sont contingentes et dépendent toujours de ce qui nous entoure. La famille, les amis, les enseignants et même les réseaux sociaux façonnent, jour après jour, la façon dont nous nous percevons et le potentiel que nous pensons avoir. Comprendre cela est essentiel pour prendre en compte les messages auxquels nous devons accorder de la valeur – et ceux à ignorer.
La théorie classique qui regardait la dimension de l’estime de soi pour voir si une personne en avait une bonne ou une mauvaise ne fonctionne plus pour nous. La nouvelle clé que nous devons intégrer est la contingence.
Votre estime de soi contingente conditionne votre vie
Comment décririez-vous votre estime de soi en ce moment ? Vous sentez-vous suffisamment compétent et efficace pour réaliser vos rêves et les objectifs que vous vous êtes fixés ? Quelle perception avez-vous de vous-même dans le domaine des relations sociales ? Acceptez-vous votre corps ou vous sentiriez-vous mieux avec une autre apparence ? Vérifier ces dimensions de temps en temps peut nous donner une idée d’où nous en sommes.
En outre, ces données peuvent nous surprendre. L’une des figures qui nous a donné pour la première fois une vision réaliste et pratique de l’estime de soi a été William James. Dans sa revue The Principles of Psychology, il explique que cette dimension, loin d’être stable, fluctue en fonction des circonstances, des contextes et des événements.
L’estime de soi contingente définit comment nous nous voyons en fonction de la manière dont nos relations sont ou dont la société nous influence. Et gardons un fait à l’esprit : il n’est pas facile de définir quels sont les phénomènes qui sapent les fondements de notre estime de soi. Parce que chaque personne est affectée d’une manière particulière par certaines expériences et pas par d’autres.
La famille et nos relations conjugales sont les scénarios interrelationnels qui affectent le plus la contingence de notre estime de soi.
Quand vous êtes bon dans un domaine et que tout le reste échoue
Nous avons tous, plus ou moins, une estime de soi contingente car nous dépendons de ce qui nous entoure pour avoir une image plus ou moins saine de nous-mêmes. Les gens portent des jugements à tout moment ; nous nous comparons et tirons des conclusions sur la façon dont nous nous voyons, mais aussi sur la façon dont nous pensons que les autres nous voient.
William James nous a déjà expliqué que les êtres humains portent leurs jugements de valeur dans une multitude de domaines différents. Cela peut nous faire nous sentir compétents dans une dimension et faillibles dans une autre. Il est possible que quelqu’un fonde son estime de soi sur ses capacités intellectuelles et ses réussites scolaires. Cependant, dans le domaine social et affectif, il peut se sentir complètement faillible et cela peut affecter son bien-être.
L’Université du Michigan indique autre chose dans une étude. L’estime de soi contingente signifie que nous essayons toujours de valider nos capacités et nos qualités. Nous avons besoin que les gens et la société nous rendent visibles, nous renforcent et valorisent qui nous sommes. Ce n’est qu’alors que nous acquérons de la présence et développons une bonne image de soi. Le problème est que cela n’arrive pas toujours…
La contingence de la famille et des réseaux sociaux
L’estime de soi contingente nous fait toujours vivre sur nos gardes. Il arrive un moment où nous réalisons que certaines relations et situations peuvent affaiblir nos forces et notre identité. Nous nous lions les uns aux autres en espérant qu’ils ne nous feront pas de mal et qu’ils agiront comme des agents validant notre concept et notre image de soi.
Il est courant d’atteindre l’âge adulte et de réaliser à quel point notre famille a contribué à cimenter bon nombre de nos insécurités. Cela signifie que, dans la mesure du possible, nous essayons de trouver d’autres contingences, c’est-à-dire d’autres personnes qui nous nourrissent, qui nous font nous sentir en sécurité et non faillibles.
D’autre part, il est impossible de ne pas parler de la façon dont les réseaux sociaux et le monde numérique façonnent et défient l’estime de soi des plus jeunes. On pourrait dire qu’ils sont le principal facteur de contingence de ce XIXe siècle. Les likes et les followers nous donnent non seulement un statut, mais révèlent également combien nous valons pour les autres. Cela peut être dévastateur.
Avoir une estime de soi saine et pas trop contingente (dépendante des autres) est la clé du bien-être et de la satisfaction dans la vie.
Plus d’estime de soi et moins de contingence
L’estime de soi contingente sera toujours présente en nous d’une manière ou d’une autre. Nous sommes, après tout, des êtres sociaux et nous dépendons de la façon dont les autres nous traitent ou nous voient. Parfois, le simple fait de perdre un emploi peut affecter considérablement l’estime de soi, tout comme être trahi par un ami ou notre partenaire.
Il y aura toujours des tournants qui affecteront plus ou moins cette construction psychologique. Pouvons-nous nous libérer complètement de cette dépendance extérieure ? La réponse est non, pas entièrement. Mais nous pouvons développer une véritable estime de soi, plus forte et plus résiliente, qui ne dépend pas tant de la façon dont les gens nous traitent ou des événements sociaux eux-mêmes.
Voici quelques dimensions que nous devrions développer :
Respect de soi
N’oubliez pas que vous êtes une personne qui mérite d’être aimée, valorisée et respectée. Vous devez d’abord vous apporter ces dimensions : c’est un approvisionnement qui ne devrait pas manquer dans votre quotidien. Faites attention à vous et priorisez-vous.
Approbation de soi
Tout ce que vous êtes et comment vous êtes sont des bonnes choses. Approuvez votre façon d’être, vos besoins, vos compétences, vos forces et même votre image physique. Il peut y avoir des aspects de vous-même que vous n’aimez pas, et c’est permis, mais au lieu de les rejeter, acceptez-les car ils vous permettent d’être vous-même.
Résilience
L’adversité existe ; vous êtes faillible, vous ferez des erreurs et il y aura des jours où tout ira mal pour vous. Cependant, votre estime de soi deviendra plus forte si vous acceptez ces inclémences, en vous adaptant ou en facilitant un changement. C’est la clé. Développez votre résilience et vous gagnerez en satisfaction.
Vous êtes vous, les autres sont les autres
Pourquoi vouloir toujours être comme les autres pour se sentir accepté ? Le monde est plein de gens qui se ressemblent et, parfois, embrasser notre unicité nous rend uniques et plus autonomes. Arrêtons de nous focaliser sur ce qui nous manque pour valoriser la personne que nous sommes.
Pour conclure, ces dimensions nous permettront de renforcer le muscle de l’estime de soi afin qu’il ne faiblisse pas trop facilement. C’est un travail quotidien dans lequel nous devons nous engager. Notre bien-être en dépend.
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