Logo image
Logo image

Savez-vous comment appliquer les premiers secours psychologiques ?

5 minutes
Savez-vous comment appliquer les premiers secours psychologiques ?
Dernière mise à jour : 24 avril, 2020
Les premiers secours psychologiques sont nécessaires dans plusieurs situations. Par exemple, ils sont indispensables lorsqu’une catastrophe se produit, lorsqu’une personne est victime d’un acte ignoble ou lorsque quelqu’un souffre d’une crise incontrôlable. De la même manière que les premiers soins physiques, il est important que nous connaissions tou-te-s les principes de base du secours psychologique d’urgence.
Bien évidemment, les professionnel-le-s de la santé mentale sont les seul-e-s à même de procurer des soins psychologiques efficaces aux victimes de traumatismes. Pour autant, lorsque la situation impose une action rapide et qu’un-e psychologue n’est pas immédiatement présent-e sur les lieux, il est important que les personnes présentes puissent adopter les bons réflexes.

Savoir pour prévoir. Et prévoir pour protéger.”

-Alfredo Pérez Rubalcaba-


Les premiers secours psychologiques ont pour objectif de réduire l’angoisse émotionnelle provoquée par des événements traumatiques. Soutenir les victimes pour leur permettre de renforcer leur capacité à faire face à la situation qui les menace est une étape essentielle pour garantir une convalescence future la plus rapide possible. Un soutien initial est indispensable pour réduire l’impact des événements dévastateurs.

Les principes de base des premiers secours psychologiques

Pour apporter les premiers secours psychologiques aux personnes qui en ont besoin, nous devons connaître les cinq piliers qui les structurent. Bien évidemment, ces premiers soins ne doivent être prodigués par un particulier que s’il n’y a pas de professionnel-le sur les lieux. Ils permettent de réduire les effets traumatiques d’une situation critique. Voici donc les cinq principes que vous devez connaître.

Some figure

  • Permettre la libre expression. Il ne faut pas centrer la conversation sur ce qui vient de se passer et laisser la victime s’exprimer selon ses envies. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une conversation, puisqu’il faut permettre à la personne touchée de parler immédiatement de ce qu’il vient de se passer. Ce dont les victimes ont besoin est de se sentir entourées et écoutées.
  • Écouter de manière responsable. La victime n’a pas besoin de conseils, encore moins de sermons. Si vous n’êtes pas un-e professionnel-le de la santé mentale, mieux vaut vous limiter à écouter et à intervenir uniquement pour soutenir ce que la personne exprime. Ce n’est pas le moment de vous montrer directif-ve, vous devez seulement accompagner la personne touchée.
  • Accepter les propos de la victime. Vous devez être prêt-e à accepter tout ce que vous dit la victime. Il est possible que ses affirmations soient vagues ou délirantes, que ses sentiments ne correspondent pas à la situation qu’elle vient de vivre. Sous aucun prétexte vous ne devez juger son absence de peur apparente face à l’événement traumatique ou de tristesse face à la perte d’un proche.
  • Apporter de la confiance et de l’empathie. Montrez à la victime que vous êtes avec elle et qu’elle peut compter sur vous, que vous êtes là pour la soutenir et l’aider. Ne la jugez pas et apportez-lui un tout le soutien dont elle a besoin.
  • Donner des informations. Il est important que vous vous mettiez à la disposition de la victime pour lui apporter toutes les informations dont elle a besoin. Qu’il s’agisse de lui communiquer la liste des blessé-e-s ou de discuter avec le médecin qui s’occupe d’elle. Jusqu’à l’arrivée d’un-e professionnel-le, vous devez être la seule personne qui s’occupe de la victime, son seul moyen de communication avec le monde extérieur.

Le protocole des premiers secours psychologiques

Comme pour les premiers secours physiques, il existe des règles précises qui régissent les comportements à adopter face à une urgence psychologique. Pour le moment, les étapes à suivre n’ont pas été établies de manière arbitraire par les pouvoirs publics. Elles sont le résultat de l’expérience des professionnel-le-s qui ont passé leur vie à étudier les effets des différents types d’interventions possibles face aux situations d’urgence. Voici le protocole que vous allez devoir suivre si vous vous retrouvez face à de tels événements.

 

Some figure

  • Établir un contact et une proximité. N’hésitez pas à vous présenter, si vous ne connaissez pas la victime. Dites-lui pourquoi vous êtes là, invitez la personne à s’asseoir et assurez-lui que vous allez protéger son intimité.
  • Offrir de la sécurité et du soulagement. Vous devez, avant toute chose, garantir la sécurité physique de la victime. Dans un premier temps, assurez-vous qu’elle se trouve hors de portée de la menace présente. Ensuite, informez-la de ce que vous allez faire. Puis, assurez-vous qu’elle ne souffre d’aucune blessure physique qui demande des soins d’urgence ; dans le cas contraire, trouvez rapidement un-e professionnel-le de santé. Permettez ensuite à la victime de s’installer confortablement.
  • Stabiliser. Votre objectif doit être d’empêcher que la victime ne ferme toutes ses voies de communication. Elle doit maintenir avec vous un certain lien, même si celui-ci est diffus. Si la personne est très agitée, demandez-lui de vous regarder et de vous écouter. Expliquez-lui tout ce que vous allez faire pour l’aider. Demandez à la victime de faire des exercices de respiration, pour qu’elle puisse se calmer.
  • Récolter le maximum d’informations. Vous devez demander à la victime comment elle se sent, ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin. Laissez-lui suffisamment de temps pour vous répondre, ne lui mettez pas la pression. Faites-lui simplement savoir que vous êtes à sa disposition. Inquiétez-vous de sa condition médicale. Gardez à l’esprit que les personnes en état de choc ne sont pas seulement déconnectées du monde extérieur, mais qu’elles sont également incapables de ressentir les douleurs qui, dans d’autres circonstances, les inquiéteraient au plus haut point. Il est aussi possible que les victimes n’osent pas demander des soins, car elles ne veulent pas passer devant d’autres personnes qui en auraient davantage besoin.
  • Offrir une assistance pratique. En fonction des informations que vous aurez collectées, concevez un plan d’action et agissez. Vous allez devoir appeler les services de secours, prendre note des besoins de la victime et répondre à toutes ses demandes, autant que faire se peut.
Some figure

Les premiers secours psychologiques permettent de réduire l’impact négatif d’une situation traumatique. Votre principale tâche, si vous vous retrouvez face à ces événements, est de faciliter l’intervention des professionnel-le-s de santé auprès de la victime dont vous avez la charge. Vous devez assurer la transition entre l’événement et la véritable prise en charge, cette sorte d’entre-deux qui est déterminant. Vous devez servir de lien.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.