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Sadfishing : publications chargées de détresse émotionnelle

5 minutes
"La vie n'a plus de sens pour moi". De nombreuses personnes publient ce genre de messages sur leurs réseaux sociaux. Comment savoir qui demande vraiment de l'aide et qui veut simplement attirer l'attention ?
Sadfishing : publications chargées de détresse émotionnelle
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La sadfishing définit un comportement complexe que nous avons tous observé à plus d’une occasion. Certaines personnes publient sur leurs réseaux sociaux des phrases, des textes ou des expressions au contenu émotionnel pénible, voire inquiétant. Par exemple : “la vie n’a aucun sens” ou pire encore “si je disparaissais pour de bon, personne ne s’en soucierait”.

Dans certains cas, en lisant ce type de messages, on pense que ce que la personne cherche vraiment, c’est à attirer l’attention. Et parfois, cela peut être vrai. Cependant, les experts s’inquiètent de ce type de réalités qui sont de plus en plus répandues dans le monde en ligne.

Comment savoir si une personne demande vraiment de l’aide ? Comment distinguer celui qui recherche de l’attention de celui qui atteint la limite de ses forces ? Nous sommes confrontés à un phénomène auquel, peut-être, nous devrions accorder plus d’attention. Analysons tout cela ensemble.

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Sadfishing : les messages tristes en ligne

Nous sommes conscients que notre réalité est souvent pleine d’anglicismes et d’étiquettes difficiles à retenir et même à gérer. Cependant, cette ressource est utile pour décrire des comportements et des situations qui sont nouveaux, surtout lorsqu’ils proviennent de l’univers numérique.

Ainsi, le sadfishing désigne la personne qui rend publiques ses émotions et pensées négatives auprès de sa communauté virtuelle. Comme nous l’avons souligné au début, c’est quelque chose que beaucoup d’entre nous ont vu à de nombreuses reprises. C’est pourquoi, si nous nous intéressons à ce phénomène, c’est en raison de deux faits bien précis.

  • Le premier est de savoir comment les lecteurs jugent et traitent ce type de messages.
  • Le second est la nécessité de détecter si la personne derrière le message demande réellement de l’aide.

Je suis là, je veux que vous fassiez attention à moi

Dans certains cas, ce n’est que cela : un appel à l’attention. La personne est comme cet enfant qui réprimande les adultes, cette voix qui exige d’être entendue et y parvient en faisant appel aux émotions. Dans ce cas, il n’y a aucun désir de manipulation ou de tromperie, c’est un exercice de catharsis pour que quelqu’un lui réponde et le valide.

Ces derniers mois, et en raison de la pandémie, des confinements et de la crise sociale, le phénomène du sadfishing a augmenté. Une chose que nous savons tous, c’est que lorsque nous sommes émotifs, l’empathie apparaît.

Ainsi, les messages tels que “Je suis au bord du gouffre”, “Tout cela va avoir raison de moi”, “Je suis de plus en plus triste”, sont non seulement de tentatives d’attirer l’attention, mais aussi de trouver du soutien. Cela permet aussi de percevoir que d’autres personnes ressentent la même chose que nous et que nous ne sommes pas seuls.

Les jeunes âgés de 14 à 22 ans sont ceux qui pratiquent le plus le sadfishing (et il faut leur donner raison)

En cas de doute quant à savoir si quelqu’un essaie simplement d’attirer l’attention avec son message ou s’il demande vraiment de l’aide, il est toujours préférable de considérer la seconde option et de répondre. Cela ne coûte rien de demander à cette personne en privé si elle a besoin de quelque chose.

Des études, comme celle menée par le service de pédiatrie de Providence St. Joseph Health à Washington, mettent en évidence que de nombreux jeunes âgés entre 14 et 22 ans et souffrant de dépression ou d’anxiété considèrent les réseaux sociaux comme le seul moyen d’être en contact avec les autres. Les messages qu’ils postent sont donc de véritables appels à l’aide.

Le meilleur conseil est de toujours répondre à ceux qui postent de tels messages

Internet est notre fenêtre sur le monde. Nous avons atteint un point où les réseaux sociaux sont le meilleur haut-parleur pour beaucoup de choses et certaines personnes les utilisent même comme un mécanisme pour exprimer leurs pensées et leurs besoins. Les jeunes d’aujourd’hui font de ce média leur langue, leur canal et leur refuge et nous ne pouvons pas négliger cela.

Face à des pratiques telles que le sadfishing, il est très difficile de différencier ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Il est donc important de réfléchir à ce qui suit :

  • La meilleure réponse à ces situations est de communiquer en privé avec la personne et de lui offrir du soutien.
  • Lorsqu’il s’agit de répondre à ces messages émotionnellement pénibles, évitons de recourir à la simple sympathie, utilisons l’empathie. Ne nous contentons pas de dire  “c’est la même chose pour moi”. Des phrases du type “Je ressens ce que tu vis, comment puis-je t’aider” sont les plus appropriées dans ces situations.
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Le danger d’afficher ce que l’on ressent sur les médias sociaux

Ce n’est pas bon. Ce n’est pas recommandé. Mieux vaut ne pas le faire. Lorsque nous traversons un moment défavorable et négatif, il n’est pas approprié de rendre nos sentiments publics sur les réseaux sociaux. Ça ne l’est pas pour plusieurs raisons. D’abord, parce que cette empreinte numérique ne sera pas effacée et que tout ce qui est exprimé sera public.

Deuxièmement, parce que les trolls existent, parce que certains utiliseront cela contre nous en vue de nous ridiculiser et de nous humilier. Cela peut encore aggraver notre souffrance. Ainsi, la troisième raison pour laquelle il n’est pas bon de faire ce genre de posts est que tout le monde n’est pas qualifié pour nous donner des conseils.

Quelqu’un, avec toutes ses bonnes intentions, peut nous dire ou nous suggérer quelque chose qui, en fait, aggrave nos sentiments. Après tout, ce dont nous avons le plus besoin dans ces circonstances, c’est de compréhension et de soutien. Il est préférable qu’une aide réelle soit offerte par des experts.

En conclusion, nous ne pouvons que souligner une fois de plus ce qui a été dit. Ne négligeons pas ce genre de messages, ne les ignorons pas et ne les laissons pas sans réponse. Parfois, celui qui a le plus besoin d’aide est celui qui crie le moins et écrit le plus là où il ne devrait pas : sur son mur Twitter ou Facebook.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Rideout, V., & Fox, S. (2018). Digital health practices, social media use, and mental well-being among teens and young adults in the US. Abstracts, and Reports. 1093. https://digitalcommons.psjhealth.org/publications/1093
  • Scott, G. G., Brodie, Z. P., Wilson, M. J., Ivory, L., Hand, C. J., & Sereno, S. C. (2020). Celebrity abuse on Twitter: The impact of tweet valence, volume of abuse, and dark triad personality factors on victim blaming and perceptions of severity. Computers in Human Behavior, 103, 109-119. https://doi.org/10.1016/j.chb.2019.09.020

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