Qu'est-ce qui se cache derrière un enfant hyperactif: des traumas ou un stress infantile ?

L'hyperactivité chez un enfant peut être le résultat de différents facteurs, qui varient selon les cas.
Qu'est-ce qui se cache derrière un enfant hyperactif: des traumas ou un stress infantile ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Derrière un enfant hyperactif, il peut exister des réalités très délicates. Souvent, nous soignons des comportements sans comprendre les facteurs sous-jacents qui les provoquent. Il y a des enfants qui souffrent de stress. D’autres qui vivent dans des environnements destructeurs. Certains qui connaissent des problèmes d’attachement…

Avant tout, il faut savoir que nous sommes face à un sujet très délicat ; un sujet sensible pour les professionnels de la santé et complexe pour les familles avec des enfants diagnostiqués de TDAH. Beaucoup de psychologues, psychiatres et neurologues se plaignent de ceux qui pensent que le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, n’est pas réel.

Ce syndrome comportemental présente un large spectre de manifestations et selon Murphy et Gordon (1998). Il affecte entre 2 et 5% de la population infantile. Il apparaît avant 7 ans et si l’enfant ne reçoit pas un diagnostic adéquat, il est probable que d’autres problèmes associés surgissent à l’âge adulte, comme des troubles d’anxiété et des dépressions.

L’existence d’enfants hyperactifs, impulsifs, et avec des problèmes d’attention est connue depuis le XIXème siècle. Le pédiatre britannique Sir George Frederic Still (1868-1941) a été le premier à découvrir ce trouble. Aujourd’hui, psychologues cliniques et psychiatres continuent à défendre la réalité du TDAH.

Malgré tout, il y a un point qu’ils soulignent par-dessus tout: le besoin de réaliser un diagnostic correct.

enfant hyperactif

Derrière un enfant hyperactif, il n’y a pas toujours de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité)

Il y a des enfants nerveux qui, tout petits, présentent des comportements rebelles et violents à l’école. Tout comme il y a des enfants inquiets et incapables de déployer tout leur potentiel cognitif parce que les conditions de la salle de classe ne s’ajustent pas à leurs besoins éducatifs.

Dans ce cas, nous faisons face à deux réalités très distinctes qui ne peuvent pas être étiquetées de la même façon sous le terme de TDAH. Et c’est là qu’apparaît la véritable racine du problème. Tous les enfants paresseux, rebelles, capricieux ou colériques ne peuvent pas entrer dans une même catégorie. Certains auront besoin d’une adaptation scolaire spécifique pour ce syndrome comportemental.

Cependant, d’autres petits auront besoin d’un autre type d’assistance. Car parfois, un trauma se cache derrière un enfant hyperactif. Ni les adaptations scolaires, ni les médicaments ne pourront soigner un environnement familial abusif, chaotique ou déstructuré.

L’histoire d’un cas

Nicole Brown est une psychiatre infantile qui travaille à l’Hôpital Johns Hopkins de Baltimore. Son cas particulier a été relayé par de très nombreux médias, dans un but bien précis. Sensibiliser les écoles, les médecins, les psychologues et les psychiatres. A propos du besoin de réaliser des diagnostics plus précis. Sensibles et ajustés.

Lors de la réunion annuelle des Sociétés Académiques Pédiatriques, la docteure Brown a présenté de nombreuses informations collectées tout au long de ses années de travail dans l’hôpital psychiatrique. Elle a révélé qu’une bonne partie des enfants à qui l’on avait diagnostiqué un TDAH n’en souffraient pas. En fait, derrière un enfant hyperactif, il y avait souvent une hypervigilance, du stress et une dissociation, c’est-à-dire un trauma.

Dans ces cas, ni la thérapie comportementale, ni les stimulants ne fonctionnaient. Il s’agissait de situations plus délicates. L’origine se trouvait dans une famille dysfonctionnelle ou un fait traumatique vécu à un certain moment.

L’importance du diagnostic

Les docteurs Marc Ferrer,  Óscar Andió et  Natalia Calvo ont réalisé une étude très intéressante qui permet de différencier, à l’âge adulte, la symptomatologie des traumas, des troubles limites de la personnalité et du TDAH. On sait que les cadres traumatiques débouchent sur des comportements similaires à l’hyperactivité et que leurs effets deviennent de plus en plus adverses au fur et à mesure que l’enfant grandit.

  • Détecter le plus tôt possible l’existence de ce type de réalité est par conséquent indispensable.
  • Le comportement distrait, impulsif et nerveux ne correspond pas toujours au TDAH. Les éducateurs doivent le savoir, tout comme n’importe quelle personne travaillant quotidiennement avec des enfants.
  • Parfois, derrière l’hyperactivité de l’enfant, on retrouve de l’adversité, de la souffrance familiale et un stress infantile.
  • Les bons professionnels, les psychiatres infantiles et les psychologues cliniques savent bien que chaque évaluation inclut aussi la famille. Et cet environnement parfois complexe dans lequel vivent certains enfants.
enfant hyperactif

Par ailleurs, il faut aussi souligner un autre aspect. L es pères et les mères avec des enfants diagnostiqués de TDAH savent qu’ils ne sont pas responsables de ce syndrome comportemental.

Ils ont face à eux un processus complexe au cours duquel, avec l’école, ils devront prendre soin des besoins particuliers de ces enfants souvent très brillants et pleins de possibilités.

 


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  • Ferrer, M., Andión, Ó., Calvo, N., Ramos-Quiroga, JA, Prat, M., Corrales, M., y Casas, M. (2017). Diferencias en la asociación entre el historial de trauma infantil y el trastorno límite de la personalidad o el diagnóstico de trastorno por déficit de atención / hiperactividad en la edad adulta. Archivos Europeos de Psiquiatría y Neurociencia Clínica267(6), 541–549. https://doi.org/10.1007/s00406-016-0733-2
  • Ladnier, RD, y Massanari, AE (2000). Tratar el TDAH como trastorno de hiperactividad por déficit de apego. En TM Levy & TM Levy (Ed) (Eds.), Manual de intervenciones de apego.(pp. 27-65). Prensa Académica. https://doi.org/10.1016/B978-012445860-4/50003-4

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