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Que sont les « triggers » ou déclencheurs émotionnels ?

6 minutes
Il y a des situations qui vous rendent plus vulnérable ; des souvenirs, des personnes ou même des choses qui vous rendent plus craintif, anxieux ou honteux. Pour mieux comprendre cela, nous vous invitons à lire le texte suivant sur les déclencheurs mentaux.
Que sont les « triggers » ou déclencheurs émotionnels ?
Dernière mise à jour : 11 juin, 2023

Nous portons tous des nœuds non résolus qui nous étouffent, des zones sensibles qui font mal à l’intérieur, des strates psychologiques dominées par la colère, la peur, l’angoisse ou la honte. Les triggers ou déclencheurs émotionnels sont des dimensions qui éveillent une réaction psychophysiologique difficile à réguler.

Bien que ces réalités soient courantes pour les personnes aux prises avec le SSPT, la plupart des gens en ont fait l’expérience à un moment donné. Il suffit de s’exposer à une certaine situation, personne ou scène qui rappelle un moment difficile du passé pour que cette réaction intense émerge.

Si vous vous sentez identifié et ne savez pas comment gérer une telle expérience, nous vous proposons d’approfondir un peu ce point à travers cet article.

« Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous amener à nous comprendre. »

Carl Gustav Jung

Que sont les déclencheurs émotionnels ?

Nous prenons parfois mal le fait que quelqu’un nous ordonne de faire quelque chose parce que nous pensons à ce père sévère et autoritaire qui a brisé notre enfance. Certaines personnes ont peur d’entrer dans un ascenseur car cela leur rappelle cette agression qu’elles ont subie dans un espace similaire. Un autre exemple est de trembler chaque fois que quelqu’un élève la voix ou se met en colère, rappelant les abus vécus avec un ex-conjoint.

Il n’est pas rare de stocker dans notre univers psychologique la mécanique d’un déclencheur mental. Ces déclencheurs sont des marques dans le cerveau émotionnel qui remontent à un moment douloureux ou traumatisant du passé. L’esprit conditionne ces expériences et nous fait réagir intensément lorsque nous sommes exposés à des situations similaires. Elles sont comme des signaux d’un autre temps, qui n’ont pas encore été résolus.

Il est vrai que ces expériences angoissent et ne plaisent pas. Cependant, comme l’indiquent un travail effectué à l’Université du Maryland, les émotions sont décisives dans l’expérience humaine ; elles permettent de mieux s’adapter à des scénarios sociaux complexes mais, pour cela, bien sûr, il est pertinent de comprendre leur fonction et de les réguler efficacement. Ce qui fait mal doit être traité et non mis de côté. C’est la clé.

Comment se manifestent les triggers ?

La science des mental triggers s’articule fréquemment autour des traumatismes. Mais il n’est pas toujours nécessaire d’aller jusqu’à cet extrême pour les subir. Il suffit d’avoir une expérience mal gérée pour réagir à certaines choses ou situations de manière non régulée. Voyons comment les déclencheurs émotionnels se manifestent généralement.

  • Plus grande impulsivité.
  • Mélange de honte et de colère.
  • Sentiments d’insécurité et de menaces.
  • La peur et le besoin de fuir apparaissent.
  • Un stress et une anxiété élevés sont également associés à un déclencheur mental.
  • La performance au travail est affectée car il est plus difficile de s’adapter à certaines circonstances.
  • Tout à coup, quand on se voit exposé à certains événements, on peut ressentir de la peur et une grande angoisse.
  • Il est fréquent que les relations socio-affectives en pâtissent car on répond mal, on se dispute plus, on se fâche pour rien.

Les déclencheurs émotionnels s’accompagnent également d’une réponse physiologique marquée, comme suit :

  • Vertiges.
  • Nausées.
  • Tremblements.
  • Transpiration.
  • Tachycardie.
  • Douleur thoracique.
  • Vide dans l’estomac.

En tant que curiosité, il convient de noter que l’Université de Columbia a développé une étude pour savoir si les déclencheurs émotionnels étaient liés au risque de subir un infarctus du myocarde. Les relations ne sont pas claires ; cependant, ces réactions psychophysiologiques intenses sont dangereuses pour ceux qui souffrent déjà de maladies cardiovasculaires.

Bon nombre de nos réactions les plus intenses, douloureuses ou dysfonctionnelles du quotidien sont dues à des déclencheurs émotionnels, c’est-à-dire à des réalités psychologiques telles que d’éventuels traumatismes non traités.

Quels types de déclencheurs émotionnels existe-t-il ?

De nombreuses personnes font l’expérience d’une réaction émotionnelle intense et inadaptée à certaines situations apparemment normales. Le plus complexe est qu’elles ne savent pas ce qui leur arrive ; elles ne comprennent pas la raison de ces expériences.

Lorsqu’il s’agit de déclencheurs psychologiques, il est pertinent de savoir quand ils se produisent et ce qui les déclenche. Cela permet de détecter leur typologie. Ils se limitent généralement à trois domaines spécifiques :

  • Les déclencheurs de traumatismes sont les plus courants et définissent les situations dans lesquelles, après une expérience négative, nous sommes incapables de traiter ce qui s’est passé, ainsi que les émotions difficiles qui en découlent.
  • Il existe des déclencheurs émotionnels de colère. Dans ce cas, nous aurons également affaire à des patients traumatisés qui gèrent très mal leurs émotions. Ce sont des gens qui réagissent toujours avec rage, avec colère et de manière violente et malheureuse.
  • Les déclencheurs d’anxiété sont des expériences liées à des états de grande nervosité. Ils peuvent être liés à des phobies (telles que la peur de parler en public ou d’avoir à parler au téléphone) et à des situations qui génèrent du stress et que vous ne savez pas gérer, comme se disputer avec son partenaire ou négocier avec un patron.

Comment traiter ces types de déclencheurs psychologiques ?

Les déclencheurs émotionnels sont le symptôme d’une réalité psychologique sous-jacente qui doit être abordée. On les considère comme un mécanisme indiquant qu’il y a quelque chose à résoudre, qui empêche de s’adapter et d’avoir une vie fonctionnelle et satisfaisante. Voyons donc quelques stratégies d’aide.

La chose la plus importante dans le traitement des déclencheurs psychologiques est de savoir ce qui les déclenche. C’est le seul moyen de comprendre l’origine de la blessure.

Découvrez où se trouve la blessure

Vous faites peut-être partie de ces personnes qui réagissent mal lorsqu’elles font face à un refus. Il est même possible que vous soyez hanté par la peur que les autres vous laissent de côté ou vous abandonnent. Cela vous pousse à traiter intensément de nombreuses réactions et à déformer, peut-être, les paroles des autres. La chose la plus importante pour gérer les déclencheurs émotionnels est de savoir où se trouve la blessure.

Pour ce faire, prenez conscience de toutes ces situations qui suscitent en vous des émotions à valence négative. C’est ainsi que vous découvrirez ce que vous devez résoudre, par exemple la blessure d’une famille dysfonctionnelle ou le traumatisme d’une relation douloureuse et non résolue.

Ne craignez pas la douleur, comprenez-la et soulagez-la

Comme on a l’habitude de le dire, il faut parfois apprendre à souffrir pour arrêter de souffrir. Qu’est ce que ça signifie ? Qu’il faut laisser la place aux émotions pour trouver leur origine et les aborder. Si nous réprimons la souffrance, elle sera toujours latente. Il est temps d’en prendre la responsabilité.

Les meilleures thérapies psychologiques pour traiter les triggers

De manière générale, nous ne pourrons pas toujours défaire par nous-mêmes le nœud que ces mécanismes internes orchestrent. Les déclencheurs mentaux s’installent dans la tête et y restent longtemps, conditionnant les réponses. Dans ces cas, et selon nos besoins, deux types de traitements psychologiques sont bénéfiques :

  • La thérapie EMDR ou désensibilisation et retraitement par le mouvement est la plus appropriée pour traiter les traumatismes psychologiques.
  • La thérapie cognitivo-comportementale sera efficace dans les cas où les déclencheurs émotionnels proviennent de l’anxiété. Avec elle, il est possible de gérer ces pensées et croyances dysfonctionnelles, de mieux réguler les émotions et les comportements.

N’hésitez pas à demander une aide spécialisée. Dans de nombreux cas, ces réalités compromettent nos relations et notre performance sociale. On devient plus impulsif et on finit par accumuler les disputes, les renvois et beaucoup de frustration. Agissons au plus vite.


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