Psychiatre et psychologue clinicien : les 7 différences
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Il existe deux professions dans le domaine de la santé mentale qui génèrent souvent de la confusion et sont utilisées comme synonymes, alors qu’elles ne le sont pas. Il s’agit des professions de psychiatre et psychologue clinicien, l’une des branches de spécialisation de la psychologie dans le domaine de la santé. Et même si parfois une coordination mutuelle entre les deux est nécessaire pour traiter certains cas, ceci n’est pas toujours nécessaire.
Après avoir obtenu un diplôme en psychologie, ces professionnels disposent de multiples débouchés : neuropsychologie, ressources humaines, psychologie des organisations, psychologie criminalistique… Nous traiterons ici de la psychologie clinique, en charge de l’évaluation, du diagnostic, du traitement et de la prévention des altérations de la santé mentale et du comportement adaptatif.
Étant donné la complexité étonnante de l’esprit humain et le nombre de facteurs impliqués dans le bien-être psychologique des personnes, il est nécessaire d’aborder chaque patient de façon appropriée. Pour ce faire, nous devons être en mesure de discerner quelle spécialité est responsable de chaque domaine. Voyons quelles sont les différences fondamentales entre psychiatre et psychologue clinicien.
Étiologie semi-divisée
Si nous analysons attentivement l’origine étymologique des mots qui forment les deux professions, nous trouvons des indices sur ce en quoi consiste le travail de chaque professionnel.
D’une part, le préfixe “psy” dérive du mot latin “esprit”. Et “logie” signifie “théorie” ou “science”. Nous pouvons définir la psychologie comme la “science de l’esprit” . D’autre part, “iatrie” a une origine grecque et fait allusion au concept de guérison ou de médecine. En fusionnant les deux affixes, la psychiatrie correspondrait à la médecine de l’esprit.
Psychiatre et psychologue clinicien possèdent une formation différente
Le psychiatre étudie la médecine et, par la suite, se spécialise dans la branche de la psychiatrie. Le psychologue étudie spécialement la psychologie et se spécialise ensuite dans le domaine clinique.
Comme nous pouvons le déduire, les compétences et les connaissances acquises par ces professionnels sont différentes. Le premier doit maîtriser le fonctionnement neurologique et les bases anatomiques du corps humain. Pour le psychologue clinicien, il est essentiel de connaître les sciences sociales, ce qui lui permettra d’analyser la façon dont les personnes interagissent et comment agissent les dynamiques culturelles.
Les deux carrières disposent des sous-spécialités, établies en fonction du stade de développement personnel et du domaine d’intervention dans lequel elles interviennent. Il est par conséquent possible d’étudier des troubles typiques de l’enfance, de l’adolescence, de l’âge adulte ou de la vieillesse.Leur cadre d’action peut également s’avérer très diversifié : familial, social, entrepreneurial, communautaire, sexuel…
Des objectifs imbriqués
Le psychologue évalue et traite les problèmes d’ordres psychologiques. Autrement dit, ceux liés aux processus mentaux, aux sensations, aux perceptions et au comportement des personnes. Il analyse leur origine et ses causes, toujours en relation avec l’environnement physique et social inhérent à la personne. Plus précisément, le psychologue clinicien se concentre sur la prévention, le diagnostic, la réadaptation et le traitement des troubles de la personnalité qui peuvent survenir tout au long de notre cycle de vie.
Le domaine de la spécialisation du psychiatre est celui de l’évaluation physiologique et chimique des problèmes psychologiques. En d’autres termes, il effectue son travail d’un point de vue médical et pharmacologique. Par exemple, il peut chercher à rétablir l’équilibre d’une certaine hormone dans le cerveau.
Des traitements en accord avec les objectifs
Le psychologue, quelle que soit sa spécialisation, vise à améliorer le bien-être émotionnel et psychologique du patient. Pour ce faire, il utilise un certain nombre de techniques et de compétences, en vue d’améliorer le mal-être de la personne. Il fournit également au patient des outils lui permettant de maintenir dans le temps les changements réalisés au cours de l’intervention.
Le psychiatre, possédant une formation médicale et sachant interpréter chimiquement le cerveau, a la capacité et est autorisé à prescrire des médicaments. Les anxiolytiques et les antidépresseurs sont les plus communs. Il peut en outre fournir des soins médicaux et procéder à des admissions à l’hôpital.
Directives de dérivation
En France (ceci dépend de chaque pays), lorsque nous consultons notre médecin traitant, ou un médecin de soins primaires, et que nous exposons nos problèmes, nous pouvons être orientés vers un psychologue.
Une fois en consultation, si ce dernier le juge nécessaire pour le traitement, il peut renvoyer le patient vers un psychiatre. Les deux professionnels effectueront ainsi une intervention conjointe. Le psychologue travaillera par ailleurs sur le comportement et le bien-être mental de la personne. Le psychiatre sera quant à lui chargé de prescrire et de superviser les médicaments correspondants.
Selon l’ampleur et le type de conflit dont nous sommes saisis, un patient peut consulter un psychologue sans avoir besoin de se rendre au cabinet d’un psychiatre.
Psychiatre et psychologue peuvent parfois effectuer une intervention conjointe.
Considération de la problématique
Le psychologue clinicien comprend le problème du patient en termes d’adaptation ou d’inadaptation. Il se concentre sur l’établissement des causes du trouble, ainsi que sur l’étude des facteurs qui prédisposent et contribuent au comportement pathologique. Pour ce faire, il recherche des explications dans les traits de personnalité, l’enfance, le développement évolutif, la condition physiologique ou l’environnement du patient.
Le psychiatre quant à lui comprend les problèmes émotionnels d’une manière très différente. Il le fait en termes de normalité ou d’anomalie. Le trouble est donc une anomalie ou un dysfonctionnement du corps, tel que, par exemple, un déséquilibre chimique cérébral.
Profondeur et durée des sessions
Psychiatre et psychologue clinicien consacrent un temps différent à leurs patients lorsque ces derniers viennent en consultation. Ceci est en outre lié à la profondeur et à la manière d’aborder le problème.
En général, les psychologues établissent une période de 45 à 60 minutes. Ils disposent ainsi du temps nécessaire pour se plonger dans le conflit psychologique et apporter un soutien mental et psychologique au patient. Ils peuvent même effectuer des tests psychométriques appropriés afin de soutenir l’évaluation.
Les psychiatres ne s’étendent généralement pas au-delà de 20 minutes. Ils n’ont pas tendance à effectuer une évaluation psychologique aussi approfondie, mais plutôt chercher à savoir comment le patient a évolué depuis qu’il lui a prescrit le médicament. Son rôle consiste à l’ajuster en fonction des progrès de la personne, ainsi qu’à maintenir des examens périodiques.
Leur formation spécialisée en santé mentale fournit aux deux professionnels une connaissance approfondie du fonctionnement du cerveau. Cela oblige souvent les psychiatres et psychologues à travailler conjointement afin de traiter divers troubles.
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