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Peur de refaire une dépression : que puis-je faire ?

5 minutes
Avoir peur de subir une rechute dans la dépression est un phénomène normal. Il est donc essentiel de proposer au patient des outils adéquats pour prévenir ces situations.
Peur de refaire une dépression : que puis-je faire ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Beaucoup de gens ont peur de souffrir à nouveau de dépression. Penser à une rechute est quelque peu troublant, car après avoir émergé de ce tunnel obscur, la normalité, parfois, a tendance à déranger. On parvient enfin à avoir le contrôle de sa vie et même si on envisage l’avenir avec espoir, il est un peu difficile de garder la confiance que nous ne traverserons plus cet étroit terrain psychologique.

Malgré cela, les preuves sont là : les rechutes avant l’âge de 5 ans sont des phénomènes fréquents, notamment chez ceux qui souffrent d’un trouble dépressif persistant. C’est quelque chose qui, du domaine clinique, doit être pris en compte. Notamment pour esquisser des approches thérapeutiques visant à prévenir ces situations qui sont toujours vécues avec un excès de culpabilité et de découragement.

De nombreux patients aux prises avec une rechute portent en eux de profonds sentiments de négativité et même de honte. Ce sentiment de faillibilité rend le trouble dépressif parfois plus grave que le précédent. Par conséquent, peu de choses sont plus décisives que de travailler avec des personnes qui ont peur, en proposant des stratégies de prévention appropriées.

Les rechutes dans la dépression sont une réalité clinique courante, mais cela ne signifie pas que nous avons 100 % de chances d’en souffrir à nouveau.

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Que faire si j’ai peur de refaire une dépression ?

Lorsqu’une personne surmonte une dépression, elle vit généralement avec angoisse à tout moment bas ou mauvais jour à l’heure. L’ombre du passé est toujours là. La peur persiste et résiste. C’est pourquoi il est essentiel qu’ils comprennent d’abord que la récupération n’est jamais statique ou linéaire ; il y a toujours des moments résiduels où un malaise émotionnel peut faire son apparition.

De même, et non moins important, il est également bon de rappeler que la vie n’est pas un chemin de bien-être permanent. Nous devons tous faire face à des moments gris et sombres de temps en temps. Accepter ces moments “spécifiques” sans anticiper le pire est aussi un outil qu’il faut intégrer. La régulation des pensées négatives devrait toujours être notre valeur.

Le passé ne dicte pas notre avenir, avoir souffert d’un trouble psychologique ne signifie pas que nous y rechuterons avec 100 % de probabilité. Il est temps de laisser place à la peur, compte tenu d’une série de facteurs intéressants.

La théorie des cicatrices : quelle est la probabilité que je rechute ?

L’Université du Minnesota a publié une étude sur le risque de rechute de la dépression. Pour ce faire, une approche très intéressante a été utilisée. La théorie des cicatrices nous dit qu’il y a des gens qui sont plus vulnérables aux récidives dépressives. Les variables qui médiatiseraient ce risque sont les suivantes :

  • Ceux qui ont déjà souffert de dépression dans l’enfance ou l’adolescence ont tendance à rechuter plus fréquemment.
  • Le facteur biologique et génétique est un autre élément que nous devons considérer.
  • Cicatrices cognitives : prévalant dans une approche mentale négative et autocritique est une variable importante.
  • Il faut aussi prendre en compte les « cicatrices psychosociales ». L’environnement familial ou personnel du patient ou sa situation économique sont des déclencheurs de la réapparition de la dépression.
  • On sait aussi que souffrir d’états anxieux ou souffrir d’un trouble dépressif persistant augmente le risque de rechuter jusqu’à 80 %.

Même si nous retombons dans une dépression, il y a une chose que nous ne pouvons pas lâcher : nous sommes déjà sortis de ce trou une fois, donc nous pouvons recommencer.

Stratégies pour gérer la peur de souffrir à nouveau de dépression

La dépression est une condition qui nécessite un traitement psychologique à court et à long terme. Qu’est ce que ça signifie ? Que notre approche ne s’arrête pas lorsque nous sortons de la thérapie. Cet état mental continuera de frapper à notre porte, surtout s’il y a quelques petits symptômes résiduels.

Notre ferme volonté d’amélioration et le soutien de notre environnement sont essentiels pour continuer à garder le contrôle après avoir terminé la thérapie et ce traitement pharmacologique. Il faut être conscient que cette étape est la plus pertinente, car il faut appliquer ce que l’on a appris lors des séances avec notre psychologue.

Des études, comme celle menée à l’Université d’Oxford, par exemple, indiquent que la meilleure approche pour prévenir l’apparition de rechutes est la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience. Voici vos bases :

  • Être plus conscient de ses propres modes de fonctionnement habituels (pensées, émotions et actions) et de leurs conséquences.
  • Apprenez à être chaleureux, compatissant et respectueux avec vous-même.
  • Acceptez votre façon d’être.
  • Acceptez vos pensées et vos émotions sans vous juger ni vous critiquer.
  • Affronter les difficultés de manière constructive sans se laisser emporter par l’angoisse.
  • Acquérir des compétences basées sur la pleine conscience pour mieux gérer le stress, l’anxiété…

Si nous voulons éviter les rechutes dans la dépression, il est essentiel que nous prenions mieux soin de nous, en nous concentrant sur l’ici et maintenant pour vivre en meilleure santé.

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Quels seraient les premiers symptômes d’une nouvelle rechute ?

Il existe des symptômes résiduels qui montrent, dans de nombreux cas, qu’en réalité une dépression n’a pas été complètement surmontée. Cela peut amener la personne à montrer un schéma très spécifique après quelques mois, qui se manifeste généralement comme suit :

  • Symptômes cognitifs résiduels : attitudes et pensées négatives, forte autocritique, sentiment d’impuissance et d’inutilité, manque de confiance en soi et en l’avenir.
  • Symptômes physiques résiduels : épuisement constant, manque d’énergie et troubles du sommeil.

Dans toutes ces situations, n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel. Encore une fois, gardons une chose à l’esprit : avoir des rechutes est normal. Et nous ne partirons pas de zéro, nous partirons d’une position plus habile, puisque nous avons déjà surmonté cette dépression une fois. On le refera.


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