Origines, caractéristiques et concepts de la psychologie communautaire
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La psychologie communautaire est une discipline assez large qui synthétise des éléments d’autres disciplines. Celles-ci incluent par exemple la sociologie, la psychologie interculturelle, la psychologie sociale, la santé publique et les sciences politiques. Les psychologues qui travaillent dans ce domaine analysent les aspects culturels, économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui façonnent et influencent la vie des gens de part le monde.
La psychologie communautaire est caractérisée par une démarche théorique mais également par une approche appliquée. En fait, elle est souvent un mélange des deux. Certains psychologues communautaires mènent des recherches sur des questions théoriques. D’autres recueillent ces informations et les utilisent directement. Ils identifient ainsi les problèmes au sein des communautés et élaborent des solutions. Par conséquent, la psychologie communautaire est une discipline orientée vers l’étude et la transformation sociale.
Les origines de la psychologie communautaire
La psychologie communautaire est apparue aux États-Unis dans les années 1950 et 1960. Un nombre croissant de psychologues créèrent cette discipline par réaction aux limites de la psychologie clinique alors incapable de traiter les problèmes sociaux plus larges.
Ainsi, les principaux facteurs ayant contribué au début de la psychologie communautaire aux États-Unis sont les suivants :
- L’abandon des pratiques socialement conservatrices essentiellement axées sur l’individu, la santé et la psychologie. En effet, cette époque a été marquée par d’importants changements sociaux liés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les questions de santé publique et de prévention prirent donc une place de plus en plus importante
- L’intérêt croissant des psychologues sociaux pour les problèmes sociaux telles que les questions raciales, religieuses et de pauvreté
- La nécessité évidente de développer des traitements à grande échelle pour gérer les troubles mentaux chez les anciens combattants
- La remise en question du bien fondé de la psychothérapie comme seul traitement pour un grand nombre de personnes atteintes de maladies mentales
- Le développement de centres communautaires de santé mentale et la désinstitutionnalisation des personnes atteintes de troubles mentaux dans leur communauté
De nombreux auteurs s’accordent pour reconnaître que la conférence de Swampscott en 1965 a marqué le début officiel de la psychologie communautaire contemporaine. De cette réunion de psychologues, il est clairement ressorti que la psychologie devait s’intéresser davantage aux changements sociaux et communautaires. C’est à partir de ce moment-là que ce champ de la psychologie a commencé à se développer et ce jusqu’à nos jours.
Caractéristiques et fondements
Les droits civiques, l’activisme pour la paix, le féminisme, le mouvement de lutte contre la pauvreté et la sensibilisation à l’environnement ont largement influencé le domaine de la psychologie communautaire.
Au cœur même de cette discipline, il y avait l’idée que la psychologie ne devrait pas seulement se limiter au traitement des individus une fois que les problèmes sont apparus. Ainsi, la psychologie jouerait également un rôle important dans la gestion des conditions sociales qui augmentent le risque de maladie et de souffrance. Il s’agit par exemple, de la lutte contre la pauvreté ou encore contre le racisme.
La psychologie communautaire présente un ensemble distinct de principes qui la définissent et la guident. Ces principes comprennent entre autres :
- Le bien-être personnel et l’accès aux ressources
- La justice sociale et la lutte contre l’oppressio
- Un sentiment de communauté et de connexion
- Les multiples dimensions de la diversité (telles que le sexe, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et le handicap)
- La collaboration, la participation, l’autodétermination et la responsabilisation des communautés
Dans un souci d’interdépendance et d’interaction entre des individus et les groupes, la psychologie communautaire cherche à favoriser la création de rapports personne-environnement. En effet, de telles dynamiques permettent de prévenir les troubles, de faciliter l’autonomisation, la justice sociale et de promouvoir le bien-être. C’est pourquoi la psychologie communautaire insiste sur la nécessité d’une analyse à plusieurs niveaux. C’est à dire au niveau :
- Individuel (attitudes, cognitions, émotions)
- Microsystèmique (famille, classe, équipe)
- Organisationnel (école, église, organisation)
- Communautaire (identité, communautés d’expériences communes)
- Macrosystèmique (idéologies, cultures, institutions sociales)
La recherche en psychologie communautaire
La recherche en psychologie communautaire est basée sur un modèle de collaboration. Dans cette dynamique, le chercheur travaille en partenariat avec la communauté pour répondre à ses besoins. Ainsi, ce type de recherche conduit généralement à des mesures ou a des résultats concrets.
La psychologie communautaire s’intéresse tout particulièrement aux thèmes suivants. Les programmes de prévention primaire. Les interventions visant à la responsabilisation. Les groupes de soutien mutuel (auto-assistance). Enfin, les stratégies d’action sociale (par exemple, l’organisation communautaire et la défense des intérêts).
Ainsi, l’objectif premier des interventions de psychologie communautaire est de s’attaquer aux causes de la maladie et de la détresse. Pour cela, elle met en place des stratégies qui tiennent compte des facteurs contextuels et facilitatifs.
Pour conclure, comme nous avons pu le voir, la psychologie communautaire est une discipline qui puise dans les ressources psychologiques pour résoudre les problèmes sociaux afin de parvenir à une transformation sociale.
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