Avoir une maladie mentale ne fait pas de moi une personne violente

Avoir une maladie mentale ne fait pas de moi une personne violente

Dernière mise à jour : 11 février, 2017

Les maladies mentales ne définissent pas une personne comme violente. La méconnaissance de ce type de pathologies provoque peut-être une grande peur qui fait que nous nous éloignons de personnes qui ont besoin de nous. Comme cela peut arriver à tout le monde, il est possible qu’une rage émerge en elles et qu’elles se fâchent, mais cela n’a aucune raison d’être une conséquence de leur maladie, ni ne permet de les identifier nécessairement comme des personnes violentes.


Je ne suis pas une personne violente, je me sens juste incomprise et impuissante.


Malheureusement, on a toujours pensé qu’il existait un lien entre maladie mentale et violence. Cela a laissé surgir des discriminations et un rejet collectif envers les personnes qui souffrent de troubles mentaux. Un grand stigmate a été créé à propos de ce type de maladies.

L’ampleur des maladies mentales

Lorsque nous pensons aux maladies mentales, celles qui nous viennent à l’esprit sont les troubles les plus graves qui puissent exister : psychopathie, schizophrénie,  trouble de la personnalité limite… Mais nous ne nous rendons pas compte qu’il existe beaucoup plus de troubles qui sont communs et qui s’incluraient ici aussi. Nous faisons référence aux troubles de l’anxiété ou aux troubles de l’alimentation, par exemple.

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Alors, que se passe-t-il ? Pourquoi considérons-nous une personne malade mentalement comme violente ? La réponse se trouve dans les épisodes violents que beaucoup d’entre elles vivent. Pensons, par exemple, au trouble de la personnalité limite. Dans ce cas, la personne peut mener une vie normale mais lors de certaines circonstances, elle peut répondre avec violence. Cela se produit surtout quand la symptomatologie n’est pas encore contrôlée.

Le fait qu’une personne réagisse de façon violente à une situation ne fait pas d’elle une personne agressive. Il s’agit simplement d’une réaction face à une circonstance à laquelle elle ne sait pas faire face parce qu’elle a un problème. Cela ne signifie pas que nous devons craindre toutes les personnes qui souffrent d’un type de maladie mentale, ni que ce comportement est normal pour la personne malade.


98% des personnes qui souffrent de schizophrénie ne commettent aucun acte violent au cours de leur vie.


Comme nous l’avons dit, le monde des maladies mentales est assez vaste et toutes ne manifestent pas des signes de violence. Le trouble de l’anxiété et même la dépression sont des troubles qui empêchent la personne qui en souffre de vivre une “vie normale”. Mais disons-nous pour autant que ces personnes sont violentes ou folles ? En avons-nous peur ? Aucune généralisation ne doit être faite dans ce domaine.

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En outre, selon des données qui ont été publiées dans des revues comme la Revue de l’Association Espagnole de Neuropsychologie et World Psychiatry, seulement 10% des personnes souffrant de maladies mentales seraient impliquées dans un type d’acte délictueux. Un pourcentage assez éclairant.

Je ne suis pas une personne violente, mon trouble est stigmatisé

Ce qui est très clair à propos des maladies mentales est que ce sont des troubles très stigmatisés, mais la question qui surgit est : “Pourquoi ?”. Toutes les considérations antérieures partent de notre propre culture. À travers les livres, l’histoire, les films, le stigmate qui entoure les troubles mentaux est renforcé.

Par ailleurs, les centres qui traitent traditionnellement ces malades ont été considérés comme des lieux devant être à l’écart, parce que les gens accueillis seraient potentiellement dangereux à proximité de la société. On pensait, et heureusement beaucoup moins aujourd’hui, qu’à l’intérieur des centres psychiatriques se trouvaient des personnes qui à n’importe quel moment pourraient nous faire du mal en raison de leur manque de contrôle.

Comme le dit si bien José Carlos Fuertes, psychiatre judiciaire de renom, ce sont les médias qui montrent la réalité la moins fréquente mais la plus négative sur les malades mentaux. Cela crée une image presque diabolique de ces personnes, qui entraîne une peur complètement infondée dans la société.

Prenons comme grand exemple le cas de Beth Thomas, une petite fille qui a été abusée par son père depuis son plus jeune âge. Un fait qui a développé chez elle une psychopathie. Le cas de Beth a révolutionné le monde, ses parents et ses proches en étaient terrorisés. Son problème avait une cause qu’elle n’avait pas choisie. Aujourd’hui, elle est guérie et mène une vie normale.


Ma maladie mentale ne m’empêche pas de cohabiter avec vous au sein de la société. Elle n’est pas non plus une barrière au travail. Vos préjugés, en revanche, sont la seule limite que je rencontre devant moi.


Il est vrai que Beth a eu des conduites violentes, mais par rapport à sa famille, car comme le mentionnait José Carlos il est étrange qu’ils adoptent ce type de conduites dans la société. Ce sont les personnes les plus proches qui sont affectées. Mais, indépendamment de sa maladie, elle reste une personne comme vous et moi et nous n’avons aucune raison d’en avoir peur.

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Avec tout cela, craindre une personne qui souffre d’une maladie mentale n’est rien de plus que voir les troubles d’une forme inadéquate. Tous les troubles n’entraînent pas de violence, et toute la violence ne sera pas destinée à la société.

Imaginez-vous souffrir d’une maladie mentale et voir tous les gens vous éviter comme la peste, alors que vous n’êtes pas une personne violente ? Cela pourrait empirer votre situation. C’est pour cela que comprendre en profondeur les troubles mentaux est positif pour nous et pour celleux qui en souffrent. Sinon, nous ne pourrons jamais les aider.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.