On n'éduque pas ses enfants avec des claques, mais avec de la tendresse

On n'éduque pas ses enfants avec des claques, mais avec de la tendresse

Dernière mise à jour : 27 avril, 2017

Cet article est consacré à toutes les personnes qui pensent qu’ “une bonne claque à temps est ce dont les enfants ont besoin pour cesser de faire des bêtises”. C’est parfois ce que l’on entend dans les écoles, sur les passages cloutés, dans les parcs ou sur les réseaux sociaux. Et cela reflète bien la tristesse de l’époque.

Nous sommes passé-e-s d’un modèle éducatif où les enfants ne pouvaient pas ouvrir la bouche à un mélange de modèles qui désoriente les parents et crée un chaos dans les références des petit-e-s. Une sorte de tour de Babel dans laquelle le relativisme est roi : tout est susceptible d’être questionné, tout peut être mauvais, tout peut être bon. Ça dépend, comme dirait la chanson.

Eh bien, non, tout n’est pas susceptible d’être questionné. En matière d’éducation, comme dans tout secteur, il existe aussi des lignes rouges qu’il ne faut jamais dépasser. L’une d’entre elles est la violence.

Une claque est un acte de violence, de même qu’une fessée

“Je ne frappe pas mon enfant, je lui donne seulement une claque de temps en temps pour qu’il aille droit et qu’il n’oublie pas qui commande”. “De fait, cela me fait plus mal à moi qu’à lui”. “Je n’aime pas ça mais il y a des fois où il ne me laisse pas d’autre choix”. Bien, tout d’abord, si vous apprenez à vos enfants que la violence -quelle qu’elle soit- sert à obtenir quelque chose, c’est ce qu’ils feront ensuite à leur tour.

Sachez que nos actions sont celles qui éduquent le plus : il n’y a rien qui ne leur apprend plus que l’exemple que leur donnent les personnes de référence.

Ensuite, ils n’aimeront sûrement pas frapper leurs camarades de classe, mais ils verront cela comme une possibilité puisque leurs parents, tuteur-trice-s ou éducateur-trice-s l’utilisent aussi comme une possibilité. De fait, ces référent-e-s utilisent cette violence avec eux, alors qu’ils les aiment beaucoup, alors raison de plus pour l’utiliser contre celleux que l’on n’aime moins, non ?

“Parfois je n’ai pas d’autre choix”. Cette phrase fait un lien entre la violence et la frustration, non pas dans son énoncé, mais dans la réalité. Dans cette claque ou cette fessée, se trouve la frustration de ne pas avoir réussi à obtenir ce que l’on voulait autrement, et la colère de faire quelque chose que l’on déteste. Une émotion supplémentaire, qui signifie plus d’énergie à dégager, et donc un coup plus fort.

Une claque est triste, de même qu’une fessée

Triste car cela peut provoquer de la douleur, de la peur, des larmes… Triste parce que cela peut provoque les trois choses à la fois sans rien enseigner. Cette punition, comme toutes les punitions, concentrent l’attention sur le négatif, sur ce que l’on suppose qu’il ne faut pas faire. Une fessée ne parle pas de comportements alternatifs. Elle peut vouloir dire qu’il ne faut pas taper ses camarades, mais elle n’explique pas comment faire des demandes ou comment réagir face à un refus.

Ainsi, l’enfant peut passer de la tape à la menace, la discrimination, l’isolation, l’insulte. Ainsi, il recevra des cris, des fessés ou des claques à cause de tous ces comportements et ne saura jamais comment faire mieux.

Voici un autre commentaire courant : “On m’en a données, à moi, et je ne m’en suis pas si mal sorti.” Heureusement, la personne s’en sort bien, parfois “malgré” et non pas ‘”grâce à”. Il y a sûrement eu quelqu’un qui vous a appris comment faire les choses bien et comment ne pas utiliser la violence comme arme de négociation.

Heureusement, il est rare que quelqu’un soit traumatisé par une fessée ou une claque, mais ce que nous voulons dire ici, c’est qu’on peut éduquer sans les utiliser, on peut mieux éduquer. Cela demande plus d’efforts, c’est vrai, plus de patience, plus de réflexion et de temps partagé avec nos enfants. Du temps de qualité et non pas celui qui reste après le travail, pour faire le ménage, repasser, faire la queue ou la liste des courses.

 

Cela demande de prêter attention à ce qu’ils font, pas seulement à ce qui passe par-dessus la barrière de notre susceptibilité et de notre énervement. De les regarder pas seulement quand ils agissent comme les mouches qui nous empêchent de regarder la télé ou de nous reposer un moment.

Si nous faisons cela, les claques et les fessées disparaîtront car elles ne seront plus nécessaires. Nous n’aurons plus besoin d’une mesure drastique pour redresser un arbre qui s’est tordu, car nous l’aurons déjà fait avec tendresse.

Et cela ne fait de mal à personne. Réfléchissez. N’y a-t-il pas quelque chose de plus beau ?

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