On ne trouve pas le bonheur, on tombe sur lui

On ne trouve pas le bonheur, on tombe sur lui

Dernière mise à jour : 25 janvier, 2017

On ne trouve pas le bonheur, on tombe sur lui. C’est aussi simple que cela. Daniel Gilbert nous l’exprime très clairement dans son best-seller Et si le bonheur vous tombait dessus, dans lequel il énumère de façon très amène les différentes découvertes, théories et réalités à propos du bonheur.

Ce livre est un voyage passionnant dans le fonctionnement de l’esprit et sa manière de jouer avec nous. Le champ d’action qu’il couvre est immense et va des illusions d’optique à l’influence, dans notre propre état d’âme, des opinions des autres personnes qui se sont retrouvées dans des situations similaires.

Il nous raconte également qu’il n’existe pas de formule simple pour trouver le bonheur. Cependant, notre cerveau nous permet d’avancer vers le futur et nous aide ainsi à comprendre ce qui nous fait trébucher. Et selon vous, qu’est-ce qui vous fait trébucher ? Nous vous invitons à réfléchir un peu plus à cette question en lisant les lignes suivantes !

Le bonheur est subjectif et marqué par la proximité

Nous oublions parfois que le bonheur est quelque chose de subjectif. Surtout quand nous lisons tous les écrits de ceux qui veulent nous le vendre comme un bien matériel et délimité. Le bonheur est une expérience : c’est pour cette raison qu’il est différent pour chaque personne et qu’il est marqué par ses circonstances.


«… nous pouvons être certains que si nous formulons à suffisamment de personnes la même question, la réponse moyenne sera un marqueur plus ou moins approprié de l’expérience en question. La science du bonheur nécessite que nous jouions aux probabilités, et l’information que cette science nous apporte court toujours le risque d’être incorrecte. »


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Lorsque nous imaginons les situations que nous pouvons être susceptibles de vivre dans le futur, nous pouvons nous rendre compte qu’il existe clairement deux types de futur. Le futur immédiat, celui qui va se dérouler demain ou dans quelques jours, celui que nous sentons plus croyable et proche. Et un autre futur beaucoup plus lointain, situé à des années-lumière de ce que nous vivons actuellement, un futur embrumé et difficile à percevoir comme quelque chose de réel dans l’actualité.


« … les gens imaginent la douleur dans un futur proche comme quelque chose de si grave qu’elles seraient prêtes à payer un euro pour l’éviter, mais elles considèrent la douleur du futur lointain comme quelque chose de si insignifiant qu’elle la supporterait en échange d’un euro »


Très souvent, nous sommes tellement ancré-e-s dans le présent que nous imaginons notre futur comme toujours centré sur le présent que nous sommes en train de vivrePar exemple, il nous est très compliqué d’imaginer la saveur d’un fruit que nous mangerons demain si, au moment où nous essayons de l’imaginer, notre sens du goût est occupé avec une autre saveur.

Cela s’appelle le présentisme et il condamne notre vision des choses, voire même des choses possibles qui sont ancrées dans le présent d’une certaine façon. Il ne s’agit pas de penser continuellement au futur, mais de savoir que lorsque nous l’imaginons, nous lui octroyons les possibilités de notre présent. 

C’est pour cela que quand nous imaginons le bonheur, nous croyons qu’il est lié à ce dont nous rêvons en ce moment, mais diverses expériences nous ont prouvé le contraire. Le bonheur peut être cette chose que nous atteignons quand nous ne réussissons pas ce dont nous rêvons maintenant. Autrement dit, songez au fait que le bonheur peut se cacher dans quelque chose que vous n’imaginez même pas en ce moment même, et sur lequel vous pourrez tomber par hasard.

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L’intolérance à l’incertitude et l’importance du contrôle

L’être humain ne tolère pas l’incertitude. En réalité, nous pourrions penser que l’incertitude nous ouvre un monde de possibilités infinies et que c’est une bonne chose. Mais, malheureusement, l’être humain se focalise davantage sur la sensation de manque de pouvoir et sur l’importance du contrôle que sur le fait de penser que quelque chose de bien pourrait se produire.


“Savoir, c’est pouvoir”. Si le cerveau insiste sur la simulation du futur, c’est principalement parce qu’il veut contrôler les expériences que nous allons vivre : nous voulons savoir ce qu’il va se passer pour pouvoir faire quelque chose par rapport à cela. Notre désir de contrôler notre vie est si intense et la sensation est si gratifiante : les recherches suggèrent que lorsque nous perdons notre capacité à contrôler les choses, nous nous sentons malheureux-ses, sans défense, désespéré-e-s et déprimé-e-s.


Qui plus est, face à l’incertitude, l’être humain cherche à trouver des explications à tout ce qu’il se passe autour de lui. Surtout si ces événements n’ont pas d’explication, et cela fait s’amplifier leur portée émotionnelle car ils sont peu fréquents et nous avons tendance à continuer d’y penser.

Pour toutes ces raisons, et pour d’autres, Daniel Gilbert nous dit que généralement, le bonheur nous tombe dessus, même si nous ne pouvons pas le voir, parce que notre cerveau met des pièges sur le chemin. Il le fait en comparant notre bonheur à celui des autres, même en sachant qu’il s’agit de quelque chose de subjectif et qu’il se peut que nous – dans les mêmes circonstances – ne nous sentions pas comme celleux que nous croyons heureux-ses.

Pensez à cette idée : et si le bonheur était la capacité à accepter que tout peut changer ? Et si le bonheur était ce que nous ne pouvons pas contrôler ? Et si le bonheur consistait en le fait d’avancer vers le futur et de comprendre que notre cerveau nous fait trébucher avant de l’atteindre ?


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