Nyctophilie ou l'amour de la nuit que beaucoup d'entre nous professent
Rédigé et vérifié par Psychologue Cristina Roda Rivera
Beaucoup d’entre nous considèrent que la vie est plus agréable à mesure que l’obscurité gagne, non pas que les faits ou les sentiments s’assombrissent, mais en ce qui concerne l’éclairage, l’environnement ou le temps. La nyctophilie ou amour de la nuit est le sentiment que notre vie et notre être ont une bien meilleure place dans la vie nocturne.
Malheureusement pour beaucoup, la “vie normale” et le quotidien se déroulent au grand jour. Il n’y a donc pas d’autre choix que de s’y adapter. C’est ainsi que de nombreuses personnes qui pratiquaient la nyctophilie sont aujourd’hui contraintes de l’abandonner et de dormir.
Pour certains, une obligation de normalité qui génère de l’angoisse au moment d’aller se coucher, car s’il faut dormir, beaucoup adorent pouvoir profiter un peu plus de la nuit. Cette imposition de devoir abandonner l’activité au moment où l’on se sent mieux génère des résistances.
Nyctophilie : je ne suis pas “du matin”
Si la nyctophilie vous définit, vous pouvez arrêter de vous sentir coupable. En effet, elle est génétique. Si vous réveiller le matin vous fait mal et que vous ne pouvez vous endormir que tard dans la nuit, vous avez probablement tendance à rechercher une activité le soir.
Environ 25% de la population mondiale est représentée par les gens du soir et 25% par les soi-disant “gens du matin”. Les 50% restants sont les plus chanceux, aussi à l’aise au lever qu’au coucher du soleil. Pour ceux qui n’ont pas ce luxe, les chronobiologistes encouragent de “respecter son horloge biologique”. Mais entre obligations professionnelles, sociales et personnelles, il est parfois difficile d’adapter notre rythme à ce qui nous serait naturel.
Nyctophilie : comment identifier si vous êtes du soir ?
Tout d’abord, identifiez correctement votre chrono-type. Il existe un questionnaire de 19 questions, accessible sur Internet et publié en 1976 dans l’International Journal of Chronobiology par les chercheurs Jim Horne et Olov Östberg.
Il faut y répondre en se mettant dans une situation idéale dépourvue de limitation. Il faut oublier son rythme social pour répondre correctement aux questions. Certaines personnes n’y arrivent pas parce qu’elles sont habituées à ne pas s’écouter sur des questions aussi vitales et simples que celle-ci.
Astuces pour ne pas trop souffrir
Il est efficace d’utiliser des thérapies comportementales et de respecter un mode de vie sain pour réduire le changement biologique des patients. Évitez d’utiliser des écrans électroniques ou de faire du sport au moins deux heures avant de vous endormir. Ce n’est bon pour personne, encore moins ceux dont le rythme naturel est perturbé. Autrement dit, les noctambules et les lève-tôt : ceux qui par nature pratiqueraient la nyctophilie.
Nyctophilie: pourquoi la nuit nous fascine ?
La nuit attire, intrigue. Le temps semble ralentir alors que les ombres enveloppent lentement le monde. L’agitation de la journée laisse place au calme et au silence. Les contraires se rencontrent à n’importe quel comptoir de bar. La tranquillité de ceux qui dorment se mêle à l’activité des amoureux, des penseurs et des inquiets.
La pluie sur les rues pavées. La recherche d’un autre lieu ouvert et caché. La nuit accueille l’euphorie de la fête, une brillante idée de travail, de création artistique et l’angoisse de bien d’autres. Dans notre monde civilisé, les nuits sont lumineuses. Cependant, malgré cette lumière qui couvre la nuit, le royaume de la non-uniformité et de l’obscurité renouvelle le paysage nocturne. La vue n’est pas en mesure de donner les détails superficiels, mais l’intuition et sensations s’aiguisent.
La nyctophilie transforme presque la nuit en un monde à part. On associe la nuit à l’interdit, à la transgression, au plaisir proscrit, à la débauche, à la mort… Tout cela loin de la médiocrité et de la copie.
Nyctophilie : on socialise autrement la nuit
De nombreux noctambules se sentent soulagés la nuit. Pendant la journée, la multitude de personnes à qui ils parlent et de choses à faire les rendent nerveux. La nuit est un moment plus individuel. Chacun trouve du temps pour soi. Un temps hors des rythmes, hors des contraintes imposées au cours de la journée.
Inspiration la nuit
Certains s’inspirent davantage pendant la journée, d’autres sont plus enclins à travailler après la tombée de la nuit. Les scientifiques inventèrent également le terme “chronotypes” pour définir cette tendance à être plus du matin ou du soir.
La plupart de nos sociétés contemporaines ont fait du travail de jour la norme, invitant les travailleurs à mettre leurs idées sur papier de 10h à 19h, du lundi au vendredi. Cependant, créer du soir au lendemain présente de nombreux avantages :
- Le travail de nuit présente certains avantages par rapport au travail de jour. Par exemple, si vous travaillez pendant que la plupart des gens dorment, vous éviterez un nombre important de distractions, telles que les e-mails, les appels ou les visiteurs inattendus.
- En plus d’avoir moins de distractions, de nombreux noctambules ont un sentiment très particulier lorsqu’ils pensent pendant que le reste du monde dort. Ils se sentent encouragés à être plus créatifs, plus audacieux, en donnant de l’espace et de l’opportunité à de nouvelles idées.
Travail de nuit
Beaucoup choisissent de travailler pendant que d’autres dorment. Évoluer dans un monde à part, en marge de la société. Pourquoi cette envie de travailler la nuit ? Bien sûr, la rémunération est presque toujours prise en compte, laquelle est plus conséquente entre 21h00 et 6h00.
Mais parfois aussi, travailler de nuit est un choix de vie, une envie d’évoluer dans cet univers si particulier. Travailler de nuit, c’est échapper à l’agitation, aux appels téléphoniques incessants, aux cris, aux métros bondés ou aux embouteillages.
Le privilège d’être à l’écart, d’appartenir à un monde à part. Travailler la nuit peut apporter un sentiment de puissance. Il faut dire que cela est contre nature. Le contrôle de votre sommeil à ce point va à l’encontre du rythme biologique. Évidemment, cela n’est pas sans conséquences.
Le travail de nuit perturbe les références sociales et biologiques. Mais pour beaucoup, il reste un lieu de rencontre unique. La nuit, les gens parlent plus longtemps. Sa seule limite est de dormir. Et cela, au travail comme dans les loisirs, favorise des interactions différentes et uniques.
Idéalement, nous devrions tous être capables de savoir dès le plus jeune âge à quoi ressemble notre chronomètre biologique et que nous pourrions nous y adapter plus qu’à une société qui ne semble pas non plus beaucoup se soucier de nous. C’est important de dormir, c’est important de travailler. Mais ce n’est pas moins important de créer, d’être heureux et de pratiquer la nyctophilie quand on en a envie. S’il s’agit d’être productif et pas seulement d’être des travailleurs, rien de mieux que de le faire la nuit, si c’est ce que nous aimons.
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