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La neurobiologie de la résilience

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La neurobiologie de la résilience
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La neurobiologie de la résilience est le champ d’étude qui explique, d’un point de vue biologique, l’un des processus les plus fascinants de l’être humain. Celui qui permet aux individus d’affronter avec succès les facteurs de stress dérivés de situations adverse, afin de mieux s’adapter à la réalité complexe, favorisant par la même la santé émotionnelle et réduisant l’impact des événements traumatisants.

Le mot “résilience” représente un concept qui a été mis en lumière au cours des dernières décennies. Le terme et sa signification nous inspire, nous plait, beaucoup de personnes même lisent sur le sujet et tentent de développer la leur. Il existe néanmoins un aspect qui continue d’éveiller la curiosité des neuropsychologues…

Pourquoi trouvons-nous des personnes faisant face à des situations complexes et à l’adversité de manière efficace et d’autres qui se retrouvent piégés dans un état d’impuissance permanente ? Comment ce fait-il qu’il puisse s’agir de mêmes personnes à différents moments de leur vie ?

Nous avons pu le constater à de nombreuses reprises et sous diverses formes. Par exemple : nous pouvons avoir trois frères et sœurs, trois enfants ayant subi la perte traumatique de l’un ou des deux parents. Dans des circonstances et des environnements identiques, ces enfants peuvent grandir en montrant un comportement très différent. Certains d’entre eux traîneront cette blessure traumatique et l’exprimeront à travers des comportements problématiques, une faible estime de soi, de l’anxiété, des difficultés d’apprentissage, etc.

D’autres, en revanche, peuvent développer une attitude plus adaptative pour eux-même, maintenant l’équilibre psychologique malgré le traumatisme. Tout cela nous force à nous demander pourquoi. Quels mécanismes neurobiologiques font que certains d’entre nous sont plus ou moins résilients ?

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La neurobiologie de la résilience ou notre capacité à tolérer le stress

Parler de résilience suppose de faire référence à notre capacité à faire face au stress, en l’utilisant par ailleurs en notre faveur.  Une idée se démarque ici : notre cerveau est, avant tout, un détecteur d’informations menaçantes.

L’une de nos priorités est de survivre, par conséquent, dans notre quotidien et presque sans nous en apercevoir, nous ne faisons rien d’autre que de traiter des dimensions qui nous préoccupent, anticipant des événements négatifs qui n’ont pas encore eu lieu et filtrant tous types de risques ou de déséquilibres de notre environnement qui pourraient nous affecter à certains niveaux :  physique, social, émotionnel…

Les experts en neurobiologie de la résilience nous disent que le stress modéré ou “eustress” est le meilleur de tous : il nous prépare à l’action. Cependant, lorsque les soucis, les peurs, le souvenir du passé et l’anxiété pour le futur nous tenaillent, cette “détresse” devient chronique et modifie le cerveau génétiquement et neurologiquement. C’est alors que les problèmes mentaux apparaissent, le malheur et notre incapacité à nous adapter à nos contextes déjà complexes.

“D’autre part, et bien que nous savons tous que la gestion du stress peut, à l’instar de la résilience, s’entraîner, certaines personnes naissent naturellement avec cette capacité et d’autres qui présentent simplement de sérieuses difficultés à aborder même les problèmes les plus infimes, les plus quotidiens. La raison ? La neurobiologie de la résilience nous indique qu’il existe des cerveaux plus ou moins “résistants””

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Substances hormonales et neurotransmetteurs de la résilience

Début 2016, la revue “Nature” a publié une étude intéressante sur la neurobiologie de la résilience. Elle explique que cette capacité est liée à une série de zones cérébrales très spécifiques : le néocortex cérébral ; et, au niveau sous-cortical, le complexe amygdalien, l’hippocampe et le locus céruléen.

Par ailleurs, le plus fascinant et frappant est sans doute l’activité au niveau hormonal et neurotransmetteur, qui favorise ou entrave notre capacité à être résilient.

  • La déhydroépiandrostérone (DHEA) dispose de la capacité à réguler l’impact du cortisol dans notre cerveau. Les personnes qui ont un déficit de ce type d’hormone seront donc moins résilientes.
  • Le cerveau humain dispose de deux types de récepteurs pour le stress. L’un qui s’active avant, avec de petites quantités de cortisol, et qui stimule l’hippocampe pour augmenter la trace des souvenirs.
    • L’autre s’active plus tard, lorsqu’il y a un niveau plus élevé de cortisol dans le sang. Cet élément, davantage stimulé par ce second récepteur, affecte la qualité de notre mémoire. Les personnes les moins résilientes disposent d’un niveau de cortisol plus élevé dans leur organisme et, par conséquent, ce type de récepteurs réagissent.

Enfants orchidée et enfants pissenlit

L’un des facteurs les plus communs pouvant différencier les personnes moins résistantes sont leurs premières expériences. Ainsi, une enfance marquée par un attachement insécure, un manque d’affection, la maltraitance ou un événement traumatique spécifique génère chez l’enfant un stress toxique qui affecte son développement cérébral ultérieur.

Par conséquent, la neurobiologie de la résilience distingue les enfants d’orchidées enfants avec des pissenlits .

  • Les premiers sont ceux que nous avons décrits auparavant, les enfants ayant connu une enfance traumatisante. Cependant, l’épigénétique s’ajoute au poids de l’environnement. Nous pouvons par exemple constater que les mères souffrent de plus en plus de stress émotionnel. Qu’elles le veuillent ou non, ces niveaux de cortisol atteignent le fœtus et modifient les connexions neurales dans l’amygdale du bébé.
  • Les enfants pissenlits par ailleurs sont ceux qui, en raison de divers facteurs, sont beaucoup plus résistants au stress . L’héritage génétique hérité du père ou de la mère, le fait d’être élevé dans un attachement sûr, dans un cercle social favorable, détermine de manière incontestable une attitude plus résiliente envers la vie et ses difficultés.
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Pour conclure, comme le révèle la neurobiologie de la résilience, ce sur quoi nous pouvons le mieux compter dans cette dimension dépend, à première vue, d’une série d’hormones et de neurotransmetteurs, de l’épigénétique et de la qualité de notre enfance. Ces facteurs peuvent sembler indubitablement “déterministes” ; cependant, comme nous l’avons souligné dans cet article, la résilience s’apprend, se développe et s’applique également.

Il existe par exemple des études sur la neuroplasticité cérébrale et sur comment le fait d’initier de nouveaux comportements, d’adopter de nouveaux schémas de pensée et d’attitudes peut faire de notre cerveau un organe beaucoup plus résistant. N’oublions pas qu’il n’est jamais trop tard pour investir davantage en nous-mêmes, pour apprendre à faire face avec plus d’énergie, de force et d’optimisme à nos petites et grandes adversités.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.