Moi, insomniaque
Je suis déjà resté éveillé pendant 48 heures. Pendant des années, l’heure du coucher a été un rappel cruel de l’impossibilité du repos. Je crois que mon insomnie trouve son origine dans une perte que j’ai subie à l’adolescence et que je n’ai pas su gérer. J’ai eu la chance de trouver de l’aide, et cela m’a sauvé.
Ne pas pouvoir « tomber dans les bras de Morphée » et se lever à l’aube, alors que tout le monde dort et que tout est sombre et silencieux, est très désagréable. Même si je savais que je n’étais pas seul, il était inévitable que la solitude m’envahisse.
Les conséquences de l’insomnie
Vous est-il déjà arrivé d’avoir sommeil alors que vous ne le devriez pas ? À moi, oui. Même si j’étais incapable de dormir la nuit, pendant la journée, je bâillais souvent et m’endormais même en cours. La somnolence diurne était très dure.
Paradoxalement, pendant la journée, les gens normaux font des choses productives : aller au travail, à l’école, à l’université ou sortir avec des amis ou en amoureux. Quelle horreur de se sentir incapable de faire les choses que les gens qui dorment font normalement !
La chute libre a commencé dans toutes les matières. Même si j’étudiais, mon rendement a baissé drastiquement. Au fil du temps, j’ai compris que le sommeil est un processus physiologique fondamental pour la mémoire.
Grâce au sommeil, le transfert des informations que l’on mémorise à court terme vers le stockage à long terme se produit. C’est-à-dire qu’étant incapable de dormir, je ne pouvais pas apprendre de nouvelles informations.
Suivre une thérapie m’a aidé
J’ai décidé d’aller chez un psychologue. Je peux dire que j’ai eu de la chance car certaines personnes ont des difficultés à accéder à des soins psychologiques efficaces et abordables. En consultation, j’ai appris ce que signifiait l’anxiété et comment la rumination influençait mon sommeil.
Aller chez le psychologue a été l’une des expériences les plus réconfortantes que j’ai vécues. L’expérience d’être dans un environnement sûr, sans se sentir jugé, et de pouvoir « lâcher prise » est radicalement libératrice.
Chez le psychologue, j’ai appris que parler des problèmes avec les autres n’est pas pour les personnes faibles. Parler des choses qui me faisaient me sentir fragile et impuissant m’a fait voir la vie d’une manière plus douce.
En consultation j’ai appris certains comportements que j’ai dû apprendre à supprimer. Lorsque vous souffrez d’insomnie, regardez-vous votre montre ? C’était le premier d’entre eux. Vérifier l’heure qu’il est lorsque nous souffrons d’insomnie est l’une des pires options.
L’une des chaînes de pensée que j’avais l’habitude d’avoir était : « Il est déjà 3 heures du matin ? Je ne vais pas dormir suffisamment ! Je dois bien dormir pour pouvoir être efficace, je ne serai donc pas performant demain ! ». Décidément, regarder l’heure sur la montre était très contre-productif.
J’évite de regarder l’heure que la montre indique quand j’ai des insomnies, car elle agit comme de l’essence que l’on jetterait dans le feu pour le faire brûler davantage.
Avec le temps j’ai appris que le sommeil… est ingouvernable ! En retour, j’ai aussi compris que des mesures peuvent être prises pour faciliter les choses, comme avoir une routine nocturne ou faire de l’exercice. Fatiguer aussi le cerveau avec un peu de lecture, au lieu de rester passif devant un écran.
L’ombre de l’insomnie continue de me visiter de temps en temps, mais maintenant j’ai des outils pour la combattre : je fais de l’exercice, j’essaie de dîner léger et tôt ; et j’ai mis en pratique un exercice que j’ai appris en consultation avec mon psychologue, appelé « report d’inquiétude », qui consiste à « décider de transférer consciemment » le moment où je réfléchirai aux choses, le lendemain matin. Et ça marche !
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