Même si le vent tourne, mon voilier me mènera à toi

Même si le vent tourne, mon voilier me mènera à toi

Dernière mise à jour : 25 avril, 2017

Même si le vent tourne, mon voilier me mènera à toi, toujours à toi. Je ne sais pas naviguer sur d’autres mers, je ne connais pas d’autre manière de guider mon voilier qui ne soit pas à la faveur du vent. Et le vent, c’est toi ; c’est toi qui fais que la mer est le manteau des larmes que tu me fais verser car tu dis qu’être à mes côtés t’étouffe.

Tu dis que tu m’aimes mais que tu as besoin de respirer et de prendre un peu tes distances. Tu dis que ce n’est pas en passant tout ton temps avec moi que tu as envie de me démontrer ton amour. Tout ça me fait du mal, tout ça me blesse, car c’est comme si tu me laissais sans m’abandonner complètement pour autant. Parce que pour moi, t’aider, c’est tout faire par toi et pour toi.

Cette dépendance affective qui fait que je reviens vers toi malgré la souffrance est quelque chose qui, je le sais, peut changer. Ce n’est pas une fatalité. Mais il est difficile pour moi d’accepter que ma manière d’aimer n’est pas la bonne, de même que ça l’est d’accepter qu’on ne démontre pas son amour en passant son temps avec une personne, mais en ayant confiance en elle lorsqu’elle n’est pas à nos côtés.


Tu es tout pour moi et je ne peux plus vivre sans toi. Je me suis perdu-e dans l’idée d’être avec toi et maintenant je ne sais plus être moi, il ne reste que le nous.


Quand le vent se transforme en tempête

Au début, tout se passait bien ; seule soufflait une douce brise, telle celle qui caresse notre peau les soirs de printemps, qui nous hérisse le poil et nous fait nous sentir bien. Douce, chaude, et agréable ; telle était alors la sensation qui m’envahissait en ta présence.

Rapidement, je me suis attaché-e à toi, comme s’il en allait de ma survie de maintenir notre relation et de te garder auprès de moi. Tu étais mon monde. J’ai mis ma vie entre parenthèses pour toujours être à tes côtés. Je ne faisais pas un seul pas sans d’abord penser à ce que tu en dirais, je te laissais faire de moi ce que tu voulais, comme si j’étais ta poupée. Tu tenais le gouvernail du bateau, et moi, je me contentais de penser que si je m’appliquais à faire tout ce que tu me disais de faire, aucun pirate ne viendrait piller notre bateau.


J’en suis arrivé-e à avoir besoin de toi même dans l’air que je respire et je me suis étouffé-e dans les larmes que je versais en pensant que sans toi ma vie n’avait pas de sens.


Mais un beau jour, tout a changé et tu as commencé à me demander de l’espace, à me dire que tu étouffais. Or, moi, c’est ainsi que je t’aimais, ainsi que je dépendais de toi, car c’est la seule façon d’aimer que je connaissais. Tu me reprochais mon attitude et ne comprenais pas à quel point je t’aimais, tu ne voyais pas tout ce que je faisais pour toi.

Le vent s’est alors transformé en tempête, et a agité la mer. Sont apparues les crises de jalousie et les reproches. Les disputes et les peurs. Je ne voulais pas te perdre, même si je savais que ma façon de t’aimer me consumait de l’intérieur. Alors j’ai demandé de l’aide et j’ai compris que c’était de la dépendance affective. On m’a appris à agir pour éviter que ça m’arrive de nouveau. J’ai appris qu’aimer, c’est être libre et faire confiance à l’autre, et j’ai pu redevenir moi inclus-e dans un nous.


“Reste toujours cette femme courageuse, celle qui se n’arrête jamais et même pas dans la pire des tourmentes, celle qui se connaît mieux que personne et qui se fiche de ce que les autres pensent. Reste toujours la maîtresse de ta vie et si le monde t’abandonne, trouve bonne compagnie avec toi-même. Ne change jamais ta façon d’être seulement pour plaire aux autres, et si un jour tu t’obstines à te cacher, je souhaite que le bonheur te trouve toujours.”

– Kelbin Torres –


Comment sortir de la dépendance affective

Personne n’a à dépendre de personne pour être heureux. Il en est ainsi dans les relations comme en dehors, car la dépendance affective ne se donne pas seulement dans le couple, mais peut aussi se produire au sein de la famille ou avec ses ami-e-s. C’est pourquoi travailler sur les points suivants peut vous aider à établir des relations saines :

  • Ne faites pas passer les désirs des autres avant les vôtres : votre bien-être est important. Avant d’aimer les autres, vous devez vous aimer vous-même ; l’amour propre est essentiel pour aimer sainement les autres.
  • On ne peut pas rendre heureux tout le monde : contenter les autres n’est pas votre obligation. Vous ne pouvez pas attendre que tout ce que vous faites plaise à tout le monde, de même que vous ne devez pas laisser faire des choses avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord uniquement sous prétexte qu’elles plaisent aux autres.
  • Si vous avez besoin de l’autre pour profiter de la vie et être heureux-se, alors ré-envisagez le lien que vous avez établi : le bonheur et le plaisir doivent toujours partir de soi et si on le veut, être partagés avec les autres.
  • Apprenez à être seul-e : profiter de votre propre compagnie sans dépendre des autres est un acte d’amour propre très sain. Etre le propre vent de votre voilier vous permettra de mieux profiter des petites choses qu’aujourd’hui vous ne voyez même pas et qui sont pourtant importantes.
  • Redéfinissez ce que l’amour veut dire pour vous : aimer, ce n’est pas posséder. Ce n’est pas en passant plus de temps avec une personne et en faisant tout ce que vous pouvez pour qu’elle vous aime que vous lui démontrez votre amour. Aimer, c’est être soi-même, et partager avec l’autre ce qui vous appartient.

Ces étapes peuvent vous aider à faire en sorte que dans vos relations, le vent ne se transforme pas en tempête. Car pour aimer, il faut d’abord s’aimer soi-même, et si vous ne savez pas le faire, sachez que la psychologie peut vous y aider. Demandez de l’aide si vous en avez besoin pour que vos relations soient les plus saines possible.

 


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