Maurice Hilleman, biographie d'un homme qui continue à sauver des vies
Même si nous n’en sommes pas conscient, la plupart d’entre nous sommes en vie grâce à Maurice Hilleman. En effet, peu de scientifiques ont autant contribué à améliorer l’espérance de vie de l’humanité que ce microbiologiste, pourtant issu d’une famille modeste.
Maurice Hilleman a développé des vaccins contre les oreillons, la rougeole, la pneumonie, la varicelle, l’hépatite B et bien plus encore. Au total ce sont 40 maladies sur lesquelles il a travaillé. Aucun autre chercheur ne possède un tel record. Pourtant, son nom n’est pas très connu, même en cette ère de l’information.
“Je pense que les vaccins doivent être considérés comme une technologie prometteuse pour le 20e siècle.”
– Maurice Hilleman –
Ceux d’entre nous qui ont accès aux soins médicaux reçoivent une série de vaccins dès leur naissance. Beaucoup de ceux-ci ont été développés par Maurice Hilleman. Ceux qui l’ont connu l’ont décrit comme un “vieil homme grincheux”, mais également vif et drôle. Mais par-dessus tout, c’était un homme incroyablement engagé et dévoué.
Les premières années de vie de Maurice Hilleman
Maurice Hilleman est né dans le Montana, aux Etats-Unis, le 30 août 1919. Sa mère et sa sœur jumelle sont mortes en accouchant. Il s’est ainsi retrouvé le plus jeune d’une fratrie de huit enfants dans une famille de modestes fermiers, qui travaillaient sur leur propriété pour joindre les deux bouts.
Maurice, comme ses frères et sœurs, faisait des travaux agricoles. En particulier, il élevait des poulets. Des années plus tard, il dira que ces travaux lui ont été d’une grande utilité pour ses recherches futures, car de nombreux vaccins sont à base d’œufs ou de certains de leurs composants.
Sa famille étant luthérienne. C’est pourquoi, il y eu un grand scandale dans la famille lorsqu’on l’a surpris en train de lire “L’origine des espèces” de Darwin. C’était en effet une œuvre proscrite et considérée comme réservée aux athées.
Cependant, son frère aîné n’a pas interprété cette histoire comme quelque chose de négatif, mais plutôt comme une lueur d’espoir. Pour cette raison, il a encouragé et aidé Maurice Hilleman à aller à l’université.
Un génie en devenir
Maurice Hilleman était un étudiant extrêmement brillant. Ses notes étaient toujours excellentes. Cela lui a permis d’obtenir une bourse pour poursuivre son doctorat à l’université de Chicago. Il y a obtenu un diplôme en microbiologie en 1941.
Il s’est fait connaître en développant un vaccin contre l’encéphalite japonaise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la maladie touchait les soldats américains dans le Pacifique. Il a ensuite travaillé dans un centre de recherche de l’armée, où il a fait une autre percée.
Avec l’un de ses collègues, il a pu détecter une épidémie de grippe à Hong Kong. Grâce à l’une de ses découvertes, la “dérive génétique”, il a pu concevoir un vaccin contre le virus. Elle aurait pu se transformer en une pandémie, mais grâce à Maurice Hilleman, elle a été maîtrisée. Malgré cela, plus de 69 000 Américains en sont morts.
Merck et la consécration de Maurice Hilleman
En 1957, Maurice Hilleman a commencé à travailler avec la société pharmaceutique Merck. Nombreux sont ceux qui pensent que sa faible notoriété est due précisément à son association avec cette entreprise, plutôt qu’à sa vie universitaire. Quoi qu’il en soit, Hilleman a développé la plupart de ses vaccins au sein de cette entreprise industrielle.
L’un de ces vaccins les plus importants a une histoire très particulière. Il s’agit du vaccin contre les oreillons. Hilleman a épousé une infirmière et a eu deux filles. L’aînée, Jeryl Lynn, a contracté les oreillons à l’âge de cinq ans. Son père a prélevé un échantillon sur sa fille pour le mettre en culture. Grâce à cela, il a mis au point le fameux vaccin qui nous a probablement tous été inoculé.
Maurice Hilleman était très scrupuleux dans son travail. Il a personnellement supervisé et contrôlé chaque étape du développement de tout nouveau vaccin. C’est peut-être pour cela qu’il avait la réputation d’être exigeant, acariâtre et narcissique.
Une reconnaissance de poids qui ne viendra jamais
On dit que Maurice Hilleman était particulièrement fier du vaccin contre l’hépatite B. On estime qu’il a réduit de 95 % la mortalité due à la maladie aux États-Unis. Le vaccin est aussi utilisé dans 150 pays. C’était donc un sujet de grande satisfaction pour le chercheur.
De plus, ce vaccin a été le premier à permettre de prévenir certains cancer chez l’homme. En particulier, le cancer du foie. Le grand rêve de Maurice Hilleman était de développer un vaccin contre tout type de cancer viral. Selon les experts, il y est parvenu en partie, lorsqu’il a créé le vaccin contre la maladie de Merkel.
Son prestige dans le monde de la science est indéniable. Il a occupé divers postes et il a même été conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé. Cependant, la célébrité n’est jamais venue à lui de la part du grand public. Et ce, malgré ses contributions majeures.
Maurice Hilleman a quitté Merck à la suite d’une mise à la retraite forcée. Il a cependant continué à travailler sur ses vaccins jusqu’à sa mort en 1985, à l’âge de 85 ans. Il laissa derrière lui sa femme, deux filles et cinq petits-enfants.
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- Tuells, J. (2010). Maurice Hilleman (1919-2005), el hombre que inventaba vacunas. Vacunas, 11(1), 37-43.
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