Lorsque les émotions nous amènent à perdre de l'argent

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Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 01 mars, 2023

Des actions telles que gagner ou perdre de l’argent sont étroitement liées aux émotions. Dans la plupart des cas, cette ressource n’est pas obtenue ou gaspillée pour des raisons objectives. En effet, nous pourrions dire que l’argent est un objet symbolique ; en tant que tel, il génère dans notre esprit différentes façons de le percevoir et de le gérer, en tenant compte du fait qu’il s’agit d’une forme de troc pratiquement universelle.

Ce qui nous fait gagner ou perdre de l’argent sont les décisions que nous prenons. Au-delà du manque possible de d’argent, ou de son excès, ce qui définit tout est la manière dont nous l’administrons. L’argent a acquis le statut de fétiche, tandis que nous vivons dans un monde où tout, petit à petit, s’est converti en objet de commerce.

De nombreuses personnes ont été marquées par une sorte de combinaison entre le manque d’argent et la privation affective. Il se peut que leurs parents aient dû les laisser seuls pour aller travailler, afin de gagner de l’argent pour survivre. Il est également probable qu’à un moment donné, ils se sont sentis humiliés par le manque de ressources. Dans ces cas, notamment, l’argent devient un problème complexe qui entraîne souvent davantage de problèmes.

Perdre de l’argent et la simulation

L’un des facteurs qui nous amène à perdre de l’argent est le rejet ou le mépris pour la vie que nous menons. De manière équivoque, nous arrivons à la conviction que c’est le manque de ressources économiques qui engendre cette insatisfaction vitale.

Intervient également le fantasme selon lequel la valeur personnelle augmenterait si nous possédions davantage d’argent. De là résulte une forte tendance à lier l’argent à la satisfaction. La personne devient incapable d’imaginer des situations agréables qui n’impliquent pas de dépenser de l’argent. Et comme ses ressources sont limitées, l’insatisfaction devient un mode de vie.

Elles “résolvent” souvent le problème en essayant de simuler une vie sans privation. Elles ressentent une puissante attraction pour tous ces objets qui sont un symbole de statut. Elles finissent par perdre de l’argent en le dépensant dans des objets ou des entreprises inutiles. Leur objectif est de faire l’expérience de “ce que ça fait d’avoir beaucoup d’argent” et de se percevoir, même pour un bref instant, comme quelqu’un de plus complet.

La perte d’argent à titre de compensation

Il s’agit d’une situation similaire à la précédente. La différence est que dans ce cas la frustration conduit à des comportements impulsifs ou compulsifs. Nous trouvons dans cette catégorie ceux qui ne peuvent pas supporter, littéralement, de voir un produit en vente et ne pas l’acheter. Les accumulateurs d’objets inutiles qui sont gouvernés par le sentiment qu’ils doivent acheter davantage.

Ils essaient, inconsciemment, de satisfaire d’autres besoins plus profonds. Mais comme ils n’en ont pas conscience, il s’agit là d’un puits sans fond. Leur appétit pour l’acquisition de nouveaux produits, ou de plus d’argent, est insatiable.

Les supermarchés aiment ce types de consommateurs et les aident à perdre de l’argent à travers de petites astuces. Ils les bombardent de publicités de réductions inexistantes (ils augmentent artificiellement le prix, pour faire passer le prix normal comme une offre de réduction). Ils leur donnent des facilités pour tout acquérir. Au final, ces acheteurs parviennent à payer les factures mais se sentent toujours vides. Et ils recommencent le cycle pervers.

Le retour du manque

Il existe de nombreux facteurs inconscients impliqués dans la gestion de l’argent. Actuellement, le concept de bonheur est de plus en plus lié à la consommation. Intervient par ailleurs le fantasme selon lequel ce vil métal a le pouvoir de réparer une estime de soi abîmée. Ou qu’il nous permet de donner un sens à une réalité qui nous semble décourageante.

Par conséquent, perdre de l’argent est généralement le résultat du fait de lui avoir réservé un rôle de premier plan. Cela peut paraître paradoxal mais le désir excessif de disposer d’argent conduit à perdre de l’argent. La différence entre la valeur réelle de cette ressource et la signification qui lui est donnée conduit à des actions erratiques ou non intelligentes. Dans ces hypothèses, l’argent, en particulier à travers la consommation, est utilisé comme un moyen de résoudre les difficultés d’un autre ordre.

Cependant, les questions économiques sont les moins indiquées pour que les émotions entrent en jeu. Et lorsqu’il s’agit d’émotions confuses et névrotiques, le danger est encore plus grand. Le problème est que ceux qui sont victimes de ces logiques ne s’en rendent pas compte. Par conséquent, perdre de l’argent finit par devenir quelque chose de normal. Finalement, cela réaffirme leur mécontentement et fait resurgir le manque dans toute sa cruauté.

Le mot oui est “augmentatif”. Cela signifie que l’argent n’est pas le problème, ce dernier tient au désir insatisfait qui augmente et augmente parce que nous ne parvenons pas à combler ce vide. Et que l’argent n’est qu’un écran de fumée.

Il est possible qu’en fin de compte, gagner et perdre de l’argent ne soit qu’un écran de fumée. Peut-être que l’argent, au fond, ne soit pas le problème, mais plutôt ce désir insatisfait qui augmente et augmente parce que nous ne pouvons pas combler ce vide. Ce serait ce vide qui maintiendrait précisément ce désir insatisfait. Ainsi, l’argent contribuerait, éventuellement, à couvrir les difficultés et les souffrances qui ne sont pas connues ou que nous ne souhaitons pas affronter.