Logo image
Logo image

Les principales théories sur les émotions

6 minutes
Les émotions sont des expériences physiologiques complexes que nous vivons à la suite d'interactions avec notre entourage. Dans cet article, nous allons voir quelles sont les principales théories sur les émotions, c’est-à-dire les différentes façons par lesquelles la psychologie peut les expliquer.
Les principales théories sur les émotions
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Les émotions représentent des sentiments qui entraînent des changements physiques et psychiques affectant la pensée et le comportement. L’émotivité s’ajoute à une variété de phénomènes cérébraux tels que le tempérament, la personnalité, l’état d’esprit et la motivation.

Selon David G. Meyers, professeur de psychologie au Collège Hope dans le Michigan (Etats-Unis) et auteur de près d’’une vingtaine de livres, les émotions humaines impliquent “… une excitation physiologique, conduites expressives et une expérience consciente.”

Il y a des émotions positives et des émotions négatives. Celles-ci peuvent être liées à un objet, un souvenir, un pronostic, etc. D’autres seraient programmées à l’avance, dès la naissance et seraient universelles telles que l’amour, la joie, la surprise, la colère ou la peur. Ce sont les émotions primaires.

De nombreuses théories sur les émotions ont pu voir le jour au fil du temps. Quelles sont donc les plus importantes ?

Les théories sur les émotions

Les émotions exercent une influence très puissante sur le comportement. Mais, pourquoi donc avons-nous des sentiments ? Quelle en est la cause ? Des chercheurs, philosophes et psychologues ont proposé des idées et autres théories sur les émotions pour expliquer le pourquoi et le comment de leur existence.

Some figure

 

 

Celles-ci peuvent être regroupées en trois catégories :

  • Les théories physiologiques, qui affirment que les réponses à l’intérieur du corps sont responsables des émotions
  • Les thèses neurologiques, qui soutiennent que l’activité à l’intérieur du cerveau entraînent des réponses émotionnelles
  • Les études cognitives, qui suggèrent que les pensées et autres activités mentales jouent un rôle essentiel dans la formation des émotions

La théorie évolutive des émotions, la première des théories sur les émotions

L’approche évolutive se concentre sur le contexte historique dans lequel se sont développées les émotions. D’après la théorie évolutive des sentiments, nos émotions existent parce qu’elles favorisent notre adaptation. Ainsi, par exemple, elles nous incitent à réagir avec rapidité aux stimuli de notre entourage, ce qui aide à améliorer nos possibilités de succès et de survie.

Charles Darwin suggère que les émotions ont survécu à l’évolution car elles ont la capacité de s’adapter et permettent aux humains et animaux de survivre et de se reproduire. Les sentiments d’amour et d’affection poussent les gens à chercher à se mettre en couple et à se reproduire. Les sentiments de peur, à lutter ou à fuir la source du danger.

Identifier et comprendre les émotions des autres joue aussi un rôle crucial dans la sécurité et la survie. En sachant interpréter correctement les manifestations émotionnelles d’autres personnes, nous pouvons, par exemple, réagir face au danger et de la meilleure manière.

La théorie des émotions de James-Lange

La théorie des émotions de James-Lange a été proposée indépendamment par William James et Carl Lange. Celle-ci suggère que les sentiments proviennent de réactions physiologiques à des événements.

Ainsi, au fur et à mesure que nous vivons différentes expériences, notre système nerveux développe des réactions physiques associés à celles-ci. La réaction émotionnelle dépendrait donc de la façon dont sont interprétées ces réactions physiques. Les exemples de ces réactions physiques incluent une augmentation de la fréquence cardiaque, des tremblements, des maux d’estomac, etc. Ces dernières génèrent à leur tour d’autres réactions émotionnelles telles que la colère, la peur et la tristesse.

La théorie des émotions de Cannon-Bard

La théorie des émotions de Cannon-Bard a été développée par les physiologistes Walter Cannon et Philip Bard. Walter Cannon n’était pas d’accord avec la théorie des sentiments de James-Lange sur de nombreux aspects.

En effet, Cannon a suggéré que les gens peuvent avoir des réactions physiques en lien avec des émotions sans réellement ressentir ces dernières. D’autre part, selon lui, les réponses émotionnelles se produisent trop rapidement pour simplement être les produits d’états physiques.

Cannon a d’abord proposé sa théorie dans les années 1920. Puis, son travail a par la suite été développé par le physiologiste Philip Bard durant les années 1930. D’après la théorie des sentiments de Cannon-Bard, nous ressentons les émotions et éprouvons des réactions physiologiques simultanées comme la sueur, les tremblements et la tension musculaire.

Plus précisément, Cannon-Bard suggère que les sentiments se produisent lorsque le thalamus envoie un message au cerveau en réponse à un stimulus. Ceci a pour résultat une réaction physiologique. Au même moment, le cerveau reçoit également des signaux déclenchant l’expérience émotionnelle. La théorie de Cannon et Bard soutient que l’expérience physique et psychologique de l’émotion se produit simultanément et que l’une ne cause pas l’autre.

Some figure

 

La théorie des émotions de Schachter-Singer

Elle a été développée par Stanley Schachter et Jérôme E. Singer. En effet, selon eux, la raison joue un rôle important dans la manière dont nous vivons nos émotions.

La théorie de Schachter et Singer se base autant sur la théorie de James-Lange que sur celle de Cannon-Bard. Comme celle de James-Lange, celle-ci soutient que les personnes déduisent les émotions en se basant sur des réponses physiologiques. Le facteur important serait la situation et l’interprétation que les personnes font de ces réponses.

Lorsqu’un événement provoque l’excitation physiologique, nous essayons de l’expliquer. Ensuite, nous vivons l’expérience et étiquetons le sentiment. Similaire à la théorie de Cannon-Bard, celle de Schachter-Singer soutient également que des réponses physiologiques similaires peuvent produire des émotions distinctes.

La théorie de l’évaluation cognitive

Selon la théorie de l’évaluation des émotions, la pensée précède les émotions. Richard Lazarus a été le pionnier de cette étude. C’est pourquoi nous connaissons souvent cette théorie sous le nom de la théorie de Lazarus.

D’après celle-ci, la séquence d’événements implique tout d’abord un stimulus, suivi de la pensée, qui mène ensuite à l’expérience simultanée d’une réponse physiologique et de l’émotion. Par exemple, si vous voyez un ours dans la forêt, vous pensez immédiatement que vous êtes en danger. Ceci amène l’expérience émotionnelle de la peur et les réactions physiques associées à la lutte ou la fuite.

La théorie du sentiment de rétro-alimentation faciale

Enfin, la théorie de rétro-alimentation faciale, la dernière de notre liste de théories sur les émotions, indique que les expressions du visage peuvent influer sur l’expérience émotionnelle. Les partisans de cette théorie suggèrent que les émotions sont directement liées aux changements des muscles faciaux.

Par exemple, une personne pourrait améliorer son humeur en souriant. En outre, de la même façon, elle pourrait l’empirer si elle fronce les sourcils. Le plus surprenant dans cette théorie est qu’elle nous explique que nous pourrions générer des émotions en dessinant volontairement sur notre visage certaines de ses expressions plus caractéristiques.

Charles Darwin a été l’un des premiers à suggérer que les changements physiologiques causés par une émotion ont un impact direct au lieu d’en être la seule conséquence. Poursuivant cette idée, William James a proposé que contrairement à la croyance populaire, la conscience des changements physiques activés par un stimulus est l’émotion. Ainsi, vous ne vous en rendez pas compte. Il n’existerait alors qu’une pensée intellectuelle, dépourvue de chaleur émotionnelle.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Alonso, L. (2017). Emociones: una nueva teoría revolucionaria. Investigación y ciencia. https://www.investigacionyciencia.es/revistas/mente-y-cerebro/los-lmites-del-ego-721/emociones-15773
  • Barret, L. (2018). La vida secreta del cerebro. Ediciones Paidós.
  • Cannon W.B. (1987). The James-Lange theory of emotions: A critical examination and an alternative theory. Am J Psychol, 100(3/4). doi:10.2307/1422695
  • García, A. (2019). Neurociencia de las emociones: la sociedad vista desde el individuo. Una aproximación a la vinculación sociología-neurociencia. Sociológica (México)34(96), 39-71.
  • James W. (1884). What is an emotion?. Mind, 9(34). Doi:10.1093/mind/os-IX.34.188
  • Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Stress, appraisal, and coping. Springer publishing company.
  • Schachter S, y Singer J. (1962). Cognitive, social, and physiological determinants of emotional state. Psychol Rev. 69(5). Doi:10.1037/h0046234
  • Torrico, T. J., & Munakomi, S. (2019). Neuroanatomy, thalamus. Statpearls. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK542184/

 


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.