Les cellules OLM : les neurones qui nous aideront à traiter l'anxiété grave
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Pour les neurologues, les cellules OLM sont les neurones de la bravoure. Ces derniers mois, on a découvert que, lorsque l’on stimule ce type de cellules de l’hippocampe, la sensation de menace et d’agitation réduit. Cette révélation ouvre la porte à la possibilité de créer de nouveaux traitements plus efficaces contre l’anxiété grave.
Les docteurs Sanja Mikulovic et Samer Siwani, de l’Université d’Upsala, en Suède, ont publié en septembre de la même année une étude dans la revue Nature, qui a sans aucun doute eu un grand impact sur la communauté scientifique. Jusqu’à présent, les cellules OLM étaient connues pour jouer un rôle clé dans les processus de mémoire et d’apprentissage.
Situés dans la couche la plus externe de l’hippocampe, ils étaient encore à ce jour ces connaissances anciennes qu’ils appelaient les “gardiens de la mémoire”. Cependant, après une série de tests et d’analyses, on a mis au jour que nous avions sous-estimé pendant quelques décennies ce que ces cellules étaient capables de faire.
Les chercheurs se sont rendus compte du fait que lorsqu’un animal est stimulé dans cette petite région du cerveau, il cesse d’avoir peur de ses prédateurs naturels. Le sentiment de menace est réduit et des comportements plus audacieux et courageux apparaissent. De ce fait, les cellules OLM ont cessé d’être les gardiennes de la mémoire pour se développer en tant que neurones du courage…
Lorsque les niveaux d’anxiété sont trop élevés, nous avons la sensation que tout nous échappe. Et que l’avenir ne nous réserve que des événements négatifs et indésirables. La stimulation des cellules OLM nous aiderait à reprendre le contrôle de nous-mêmes.
Cellules OLM et contrôle de l’anxiété
Il y a des gens qui initient des projets de façon continue sans craindre une incertitude excessive. Ils prennent des risques et des décisions. Et tirent des leçons de leurs erreurs et de leurs succès en relevant périodiquement des défis. En outre, il existe également des profils qui aiment ce sentiment de risque et qui ont besoin de tester leurs limites de temps en temps.
Entre ces deux types de personnalités, il y a un aspect commun : l’initiative et une bonne régulation de la peur. Donc, derrière ces types de comportements plus risqués se cacheraient, selon les experts, les cellules OLM. Jusqu’à présent, on ignorait quels étaient les mécanismes neurologiques régulant ce type de prise de décision.
Le département de neurosciences de l’université d’Uppsala, en Suède, a travaillé en collaboration avec l’institut du cerveau de l’université fédérale de Rio Grande do Norte, au Brésil. Les chercheurs ont pu observer que lorsque ce type de cellules de notre hippocampe est stimulé, l’anxiété est réduite et le sentiment de risque diminue.
Voyons donc quelle implication peut avoir cette découverte.
Anxiété adaptative et anxiété pathologique
Pour comprendre l’implication que les cellules OLM peuvent avoir, nous devons d’abord comprendre la différence entre les divers types d’anxiété.
En premier lieu, l’anxiété elle-même revêt une importance essentielle en tant que facteur de conditionnement du comportement humain. C’est donc, pour ainsi dire, ce mécanisme de survie indispensable à tous les êtres vivants.
- L’anxiété adaptative, c’est ce processus ponctuel et isolé dans le temps où ledit mécanisme physique et psychologique nous aide à faire face aux menaces et dangers réels et objectifs
- Pour sa part, l’anxiété pathologique forme un type de foyer mental clairement inadapté. C’est un état chronique où l’esprit anticipe souvent des risques qui ne sont pas réels. La peur est constante et le sentiment de menace, permanent. Ce sont des situations de grande angoisse où la personne se sent paralysée dans une réalité qui affecte complètement sa qualité de vie
Cellules OLM et anxiété pathologique
Des études comme celle réalisée à l’Université Emory à Atlanta nous disent que les troubles anxieux résultent d’une modification de l’équilibre des activités dans les centres émotionnels du cerveau. Cela n’a rien à voir avec un quelconque autre domaine cognitif.
- Ces altérations entraînent des états dysfonctionnels. Dans de nombreux cas, ces derniers nécessitent un traitement pharmacologique lorsque les effets secondaires sont souvent plus qu’évidents
- Par conséquent, la découverte de cellules OLM et leur implication dans la réduction du sentiment de peur et d’angoisse constituent un progrès. L’objectif n’est pas de stimuler ce type de neurones. Et donc de faire en sorte que le patient adopte soudainement un comportement axé sur le risque
- La stimulation des cellules OLM permet, avant tout, de réduire cette anxiété qui paralyse, ce sentiment constant de menace, d’angoisse qui coupe les ailes à la vie du patient
- Nous retrouverions cet état d’esprit pour nous sentir plus en sécurité et jouir d’un meilleur contrôle
D’autre part, il convient de rappeler que les anxiolytiques que nous utilisons aujourd’hui ont un impact sur l’ensemble du cerveau.
Comme on peut le voir, l’espoir suscité par cette découverte est immense. La bonne nouvelle est qu’il a été possible de constater que les cellules OLM sont sensibles à la nicotine. Nous pouvons donc être certains du fait qu’elles peuvent être contrôlées pharmacologiquement. Nous attendons de nouveaux progrès sur cette question…
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