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Le système de récompense du cerveau : la neurobiologie de la motivation

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Le système de récompense du cerveau sert de médiateur dans tout processus où nous sommes motivés. Bien qu'il fasse partie des comportements addictifs, c'est une fonction clé pour nous procurer plaisir et bien-être.
Le système de récompense du cerveau : la neurobiologie de la motivation
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

On catégorise souvent le système de récompense du cerveau de mécanisme qui orchestre les dépendances. Pourtant, il y a un aspect essentiel que nous devons comprendre. Avoir des objectifs dans la vie est synonyme de santé et de bien-être. Ainsi, toute cette neurobiologie est à l’origine de la motivation et du plaisir que nous trouvons dans la vie quotidienne. De plus, c’est ce circuit très complexe et fascinant qui la contrôle.

Manger. Se reposer. Avoir une conversation avec des amis dans un café. Attendre un like sur une photo que nous venons de télécharger sur nos réseaux sociaux. Manger un dessert rempli de chocolat. Sortir après le travail pour aller faire du shopping ou voir un film au cinéma… Tous ces comportements élémentaires qui nous accompagnent dans chacune de nos journées sont en effet régis par le système de récompense du cerveau.

On entend souvent dire que la priorité la plus fondamentale de ce système est de garantir notre survie. Tous les processus qui orchestrent cet instinct primordial sont automatiques. D’autre part, dans la plupart des cas, c’est une émotion très basique qui les gouverne : la peur. C’est elle qui nous fait être prudents, qui nous rappelle que la vie a des dangers et qu’il vaut mieux parfois rester dans notre zone de confort.

Mais qu’en est-il du plaisir ? À quoi servent tous ces comportements positifs ? La motivation et le bien-être que nous trouvons dans la réalisation de certains comportements font aussi partie de notre évolution. Parfois nous entourent toutes sortes de stimuli multiples et de situations diverses. Dans ces contextes, il est nécessaire de donner la priorité à ce qui est bon. A ce qui, à un moment donné, se convertit automatiquement en plaisir.

Par exemple, notre cerveau nous récompensera lorsque, après une journée de stress et de travail, nous choisirons de rencontrer cet ami spécial pour prendre un verre et nous détendre. Il nous donnera aussi de la dopamine quand, au milieu d’une chaude matinée, nous irons chercher un verre d’eau pour nous hydrater. Le but de ce circuit cérébral est de nous motiver à adopter des comportements spécifiques qu’il juge appropriés.

“Toutes les expériences de sa vie, des conversations individuelles à sa culture plus large, façonnent les détails microscopiques de son cerveau. Neuralement parlant, qui vous êtes dépend de l’endroit où vous avez été, de ce que vous pensez et de ce que vous faites.”

-David Eagleman-

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Le système de récompense du cerveau : en quoi cela consiste-t-il et où se trouve-t-il ?

Le système de récompense du cerveau, c’est une série de structures qui s’activent lorsque le cerveau détecte des stimuli de récompense. Ou de renforcement. Par exemple, lorsque nous voyons une pizza fraîchement préparée, une crème glacée, ce livre que nous attendions de lire, ou tout autre stimulus qui correspond à nos goûts et à nos besoins du moment, le cerveau réagit en libérant un neurotransmetteur très spécifique : la dopamine. C’est alors que la motivation d’atteindre cet objectif est déclenchée.

C’est dans les années 1950 que l’existence de ce mécanisme a été découverte. Au cours de cette décennie, les neurologues James Olds et Peter ont en effet mis au jour qu’en stimulant certaines régions du cerveau, les mammifères étaient plus motivés à obtenir quelque chose. Cette découverte signifiait alors une révolution au point de penser que l’application d’électrodes dans diverses régions du cerveau pouvait changer le comportement de l’être humain.

A tel point qu’en 1972, une expérience très controversée a été menée pour modifier le comportement d’un jeune homosexuel. Les données et les conclusions ont été publiées dans le Journal of Behavioral Therapy and Experimental Psychiatry. D’autre part, et à la suite de toutes ces expériences et tests plus ou moins éthiques, nous sommes parvenus à comprendre quelles structures étaient impliquées dans le système de récompense du cerveau. Nous vous expliquons tout.

Voie dopaminergique mésolimbique

C’est la principale voie par laquelle la dopamine est libérée et passe. Elle commence dans la zone segmentaire ventrale. Et se connecte avec les structures pertinentes telles que le noyau accumbens, l’amygdale, l’hippocampe et le cortex préfrontal. Cette structure est liée au plaisir et aux expériences enrichissantes.

L’aire tegmentale ventrale

Plus qu’une structure, il s’agit en fait d’un groupe de neurones (cellules dopaminergiques) situés dans le cerveau moyen. Ce domaine est lié à des processus aussi fondamentaux que des émotions intenses comme l’amour, l’apprentissage, la motivation, les orgasmes et aussi les comportements addictifs.

Le noyau accumbens

Dans ce cas, il s’agit d’un autre type d’accumulation de neurones, qui jouent un rôle dans des processus tels que le plaisir. Le rire. La motivation. La peur. L’agression. La dépendance. Etc.

Le cortex cérébral

Le cortex cérébral est la couche la plus externe du cerveau, la plus sophistiquée et où la plupart de nos fonctions exécutives ou processus cognitifs sont régulés. Ce domaine est également lié au système de récompense. Cependant, il faut se rappeler qu’aucune de ces structures ne fonctionne de manière isolée, toutes sont reliées entre elles par une structure que l’on appelle le circuit de renforcement.

Ce mécanisme combine les zones motivationnelles et émotionnelles avec les fonctions motrices, celles qui nous encouragent à mobiliser et même à planifier les comportements et les projets grâce au cortex cérébral.

Les processus addictifs

Nous le soulignions au début. Chaque fois que nous parlons du système de récompense du cerveau, il est courant de le relier à des comportements de dépendance. Or, nous savons maintenant que ce circuit joue un rôle dans de nombreux processus et comportements plus communs. Il est donc temps de comprendre pourquoi il y a des gens qui dérivent dans ce type d’états caractérisés par une dépendance.

On sait qu’il existe de multiples facteurs : sociaux, familiaux et même psychologiques. Cependant, il est frappant de savoir que, comme le révèlent certaines études, il existe certaines composantes génétiques capables de rendre certaines personnes plus sensibles que d’autres. C’est en soi révélateur, puisque, comme nous l’explique une étude de l’Université du Maryland, cela facilite le traitement dans de nombreux cas.

Par exemple, on sait même que certaines modifications dans le système de récompense mésolimbique facilitent les comportements addictifs. Cependant, au-delà des déclencheurs et des causes, il y a un fait que nous ne pouvons ignorer. Nous savons que le cerveau nous gratifie ou nous pousse à réaliser certaines choses qu’il considère positives.

Si oui, pourquoi les comportements addictifs se maintiennent-ils s’ils sont nuisibles ? En réalité, certaines substances nocives, comme n’importe quel type de drogue, ont la capacité de “modifier” le système de récompense. Il se transforme. Et ce jusqu’à toucher presque n’importe quelle partie de notre cerveau. La personne ne vit alors que pour un seul objectif : obtenir cette substance ou répéter ce comportement de manière compulsive.

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Notre réalité change complètement, tout comme notre comportement, notre personnalité et bien sûr notre santé. Ainsi, comprendre comment fonctionne le système de récompense du cerveau nous permet de mieux comprendre l’être humain. C’est un mécanisme qui régule la façon dont nous voyons une grande partie de notre comportement. Aussi bien le positif que le négatif.

 


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