Logo image
Logo image

La neuroscience du bonheur: cerveau et émotions positives

4 minutes
L'être humain a-t-il une tendance innée à l'agressivité ? Sommes-nous agressifs par nature ? Quelle est l'importance des facteurs biologiques et émotionnels dans les comportements agressifs ?
La neuroscience du bonheur: cerveau et émotions positives
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 03 janvier, 2023

Ces dernières années, diverses études ont été menées sur ce que l’on a appelé la neuroscience du bonheur. En réalité, durant cette période, les neuroscientifiques et les psychologues ont commencé à étudier certains états du cerveau. Ceux associés aux composantes du bonheur. Et à examiner leur relation avec le bien-être.

Depuis des années, la recherche a en effet démontré qu’avec le temps, nos expériences remodèlent notre cerveau. Et qu’elles peuvent changer notre système nerveux. C’est vrai pour le positif, comme pour le négatif.

Aujourd’hui, les chercheurs dans le domaine de la neuroscience du bonheur se concentrent sur la façon dont nous pouvons exploiter cette “plasticité” du cerveau. Pour cultiver et maintenir des émotions positives.

Les émotions positives, les clés du bien-être psychologique

La capacité de maintenir une émotion positive est un élément clé du bien-être psychologique. Les bienfaits des émotions positives sont bien documentés. Par exemple, il a été démontré que les émotions positives améliorent la santé physique. Favorisent la confiance et la compassion. Et compensent ou atténuent les symptômes dépressifs.

On a également constaté que les émotions positives aident les gens à se remettre du stress. Et qu’elles peuvent même contrecarrer les effets des émotions négatives. De plus, les émotions positives favorisent une meilleure connexion sociale.

Cependant, l’incapacité à maintenir des émotions positives au fil du temps est une caractéristique de la dépression et d’autres psychopathologies. Mais les mécanismes qui soutiennent la capacité à maintenir des réactions émotionnelles positives ont été peu compris jusqu’à très récemment.

Some figure

Une étude, publiée dans le Journal of Neuroscience en juillet 2015, a révélé que l’activation prolongée d’une région du cerveau appelée striatum ventral est directement liée au maintien d’émotions positives et de récompenses.

La bonne nouvelle est que nous pouvons contrôler l’activation du striatum ventral, ce qui signifie que nous pouvons profiter des émotions les plus positives.

La neuroscience du bonheur

Dans l’ensemble, selon l’étude, certaines personnes ont des niveaux d’activité plus soutenus dans le striatum ventral. Elles présentent des niveaux plus élevés de bien-être psychologique. Et des niveaux plus faibles de cortisol, l’hormone dite du stress.

Lors de travaux antérieurs, l’équipe de recherche a constaté que le fait d’apprécier des choses comme un beau coucher de soleil et les émotions positives qui lui sont associées peuvent contribuer à améliorer le bien-être. Dans le cadre de cette nouvelle étude, les chercheurs voulaient déterminer comment certaines personnes sont capables de maintenir leurs sentiments positifs en vie. Et pourquoi.

Un des grands avantages de l’identification d’une région spécifique du cerveau, liée au maintien des émotions positives, est ainsi qu’elle facilite la visualisation de ce que l’on pourrait appeler un interrupteur qui nous permet d’activer consciemment cette région.

Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont étudié la neuroscience associée au maintien des émotions positives dans le monde réel. Ils ont ainsi effectué deux expériences sur des humains. La première était une tâche de réponse de récompense surveillée par IRM fonctionnelle. La deuxième était une tâche d’échantillonnage de l’expérience qui mesure les réactions émotionnelles à une récompense obtenue. Le test de laboratoire a prédit positivement la durée des réponses émotionnelles positives dans le monde réel.

L’examen de ces dynamiques peut faciliter une meilleure compréhension des associations comportementales du cerveau qui sous-tendent les émotions positives et négatives. A cet égard, il est important de noter que, selon les auteurs, il est important de tenir compte de l’intensité des émotions ressenties. Mais aussi de leur durée.

Le mécanisme exact qui permet la création d’instances dans le cerveau d’émotions du monde réel, vécues en quelques secondes, minutes et heures, demeure mystérieux. Cependant, selon les auteurs, ces résultats suggèrent que la durée de l’activité dans des circuits cérébraux spécifiques, même dans des périodes de temps relativement courtes, comme les secondes, peut prédire la persistance des émotions positives d’une personne quelques minutes plus tard. Voire quelques heures.

Some figure

L’activation du striatum ventral

Les résultats de cette étude contribuent à mieux comprendre certaines choses. Elle permet en effet de déterminer comment les troubles mentaux comme la dépression se manifestent dans le cerveau. Les résultats peuvent aussi aider à expliquer pourquoi certaines personnes sont plus cyniques que d’autres. Et pourquoi certaines personnes ont tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

Selon les auteurs de l’étude, le schéma neural observé dans la nouvelle étude a prédit des niveaux plus élevés de bien-être que dans les études précédentes. En particulier dans le striatum ventral. Selon eux, des pratiques telles que l’amour bienveillant et la compassion envers les autres, qui visent à cultiver certaines formes d’émotions positives, peuvent aider à accroître la capacité de savourer les émotions positives.

D’autre part, et toujours selon les auteurs, les innovations méthodologiques présentées dans cette étude peuvent être appliquées pour étudier si l’impact de formes simples de méditation peut améliorer les émotions positives soutenues dans des contextes réels. Ainsi que l’activation soutenue du striatum ventral mesurée en laboratoire en utilisant la technologie d’imagerie cérébrale.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Dunn, J. R., & Schweitzer, M. E. (2005). Feeling and Believing: The Influence of Emotion on Trust. Journal of Personality and Social Psychology, 88(5), 736-748.
  • L. Fredrickson, B. y Levenson, R. (1998). Positive Emotions Speed Recovery from the Cardiovascular Sequelae of Negative Emotions. Cognition and Emotion, 12(2), pp.191-220.
  • Heller, A., Fox, A., Wing, E., McQuisition, K., Vack, N. y Davidson, R. (2015). The Neurodynamics of Affect in the Laboratory Predicts Persistence of Real-World Emotional Responses. Journal of Neuroscience, 35(29), pp.10503-10509.
  • Kringelbach, M. L., & Berridge, K. C. (2010). The Neuroscience of Happiness and Pleasure. Social research77(2), 659-678.
  • Lyubomirsky, S., King, L., & Diener, E. (2005). The Benefits of Frequent Positive Affect: Does Happiness Lead to Success? Psychological Bulletin, 131(6), 803-855.
  • Ryan T. Howell Ph.D, Margaret L. Kern & Sonja Lyubomirsky (2007) Health benefits: Meta-analytically determining the impact of well-being on objective health outcomes, Health Psychology Review, 1:1, 83-136

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.