Le syndrome de Munchausen par procuration
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Le syndrome de Munchausen par procuration est un terme introduit par Roy Meadow en 1977. Il écrivit ce syndrome, parlant des adultes, comme “des patients qui présentent histoires cliniques spectaculaires, pleines de mensonges et d’affabulations, dans une tentative présumée d’obtenir les soins hospitaliers et une attention médicale”.
Il ne porte pas le nom de celui qui l’a découvert mais de Karl Friedrich Hieronymus : Baron Munchausen (1720-1797). Le Baron Munchausen, Allemand du XVIe siècle, racontait des histoires sur ses exploits en tant que soldat et sportif. Meadow a introduit “par procuration” pour se référer du cas où une personne invente les symptômes d’une autre personne.
La même année, Burman et Stevens ont fait connaître une famille Munchausen dans laquelle la mère, qui souffrait du syndrome, le généra chez ces deux enfants, en l’appelant le syndrome de Polle. Le syndrome de Polle et le syndrome de Munchausen par procuration se réfèrent à la même chose.
Syndrome de Munchausen par procuration, une forme de maltraitance infantile
Le syndrome de Munchausen par procuration est une forme particulière de violence dans lequel l’un des parents (généralement la mère) simule l’existence ou provoque des symptômes ou des signes chez les enfants dans le but de chercher une attention médicale et des manœuvres diagnostiques ou de thérapeutiques coûteuses ou risquées.
Ainsi, le syndrome de Munchausen par procuration constitue une forme de maltraitance infantile à haut risque. Le diagnostic est compliqué et survit souvent longtemps chez la personne sans que personne ne puisse l’identifier. En outre, comme nous l’avons souligné, de graves complications peuvent en découler, entraînant parfois la mort.
Un cas réel
Afin de mieux comprendre ce que nous appelons syndrome de Munchausen par procuration, nous l’illustrons par un cas réel. Voyons désormais une histoire qui est apparue dans le Daily Mail :
Une mère, Kaylene Bowen , âgée de 34 ans, a été arrêtée pour avoir causé de graves blessures à son fils. La mère a admis avoir persuadé plusieurs médecins pendant huit ans que son enfant était gravement malade. Cette mère a même prétendu que son fils avait besoin d’une greffe de poumon. De sorte que l’enfant subit des interventions chirurgicales inutiles. La mère s’est rendue à l’hôpital avec son enfant 323 fois depuis sa naissance.
Selon le Daily Mail, l’enfant est entré dans la salle d’opération à treize reprises pour des maux présumés. La mère a créé des sites Web pour demander de l’argent afin de payer des traitements coûteux que son fils était censé subir.
Selon le Daly Mail, cette mère pourrait souffrir d’un syndrome de Munchausen par procuration. Comme nous le voyons, il s’agit d’une forme de maltraitance infantile dans laquelle l’un des parents induit chez l’enfant des symptômes réels ou apparents d’une maladie.
En quoi consiste vraiment le syndrome de Munchausen par procuration ?
Ce syndrome est considéré comme un trouble factice. Un trouble factice se caractérise par l’apparition de symptômes délibérément produits par le patient lui-même dans l’intention de recevoir des soins médicaux et d’assumer un rôle de malade.
Un patient souffrant de ce trouble crée délibérément les symptômes d’une maladie organique ou exagère ses symptômes. De sorte qu’il empêche la guérison car il désire en fait une attention permanente du personnel médical. Il peut se soumettre à des opérations et des études inutiles afin de maintenir son rôle de malade.
Le risque est qu’il finisse par devenir vraiment malade. Nous pensons par exemple à un patient qui prend intentionnellement un médicament lui générant certains symptômes, mais qui le nie lors de la consultation. Les médecins ignorent ainsi la véritable origine de la pathologie. Ils soumettent donc le patient présumé à un grand nombre d’études, certaines d’entre elles présentant certains risques qui seraient justifiés si le “cas était réel”, mais qu’ils ne le sont pas en face de ce cas particulier.
L’obsession d’être assisté par du personnel médical
Ainsi, le syndrome de Munchausen par procuration se caractérise par une obsession ou un désir irrépressible d’être traité par les médecins. Cette obsession provoque chez les patients le besoin de se rendre d’hôpital en hôpital. Ils effectuent souvent cela sous de faux noms ou des noms inventés pour éviter la suspicion.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle ces personnes “patients pèlerins”. Ces personnes errent entre les hôpitaux avec le besoin urgent d’être pris en charge pour leurs fausses maladies. Il existe un cas très célèbre de ce syndrome. Il s’agit de celui d’un Anglais nommé William Mcllroy (1906-1983). Cette personne est parvenue à se faire opérer 400 fois. Il ne passa que six mois de sa vie sans être hospitalisé.
Quels sont les symptômes du syndrome de Munchausen par procuration ?
Une série de symptômes apparaissent lorsqu’une personne souffre du syndrome de Munchausen par procuration. Ils sont parfois difficiles à identifier. Voyons certains d’entre eux :
- Les symptômes de l’enfant ne sont pas identifiés ou ne correspondent pas à un cadre classique de maladie. Autrement dit, le diagnostic devient très compliqué.
- L’enfant s’améliore à l’hôpital, mais les symptômes réapparaissent encore et encore à la maison. La mère provoque parfois les symptômes même dans le cadre hospitalier.
- Le progéniteur ou la progénitrice est “trop serviable” ou “trop attentif”.
- La mère ou le père sont fréquemment impliqués dans un domaine de soins médicaux, tels que les soins infirmiers.
Quelles sont les causes du syndrome de Munchausen par procuration ?
Ce syndrome est dû à des problèmes psychologiques de l’adulte. Il implique presque toujours une mère abusant de son enfant en essayant de le maintenir constamment sous surveillance médicale, l’exposant pour justifier cette supervision à un risque pour sa santé. Nous pouvons affirmer qu’il s’agit d’un syndrome rare dont la cause est encore inconnue.
Comme nous l’avons vu, le syndrome de Munchausen par procuration est un trouble “rare”, mais relativement fréquent. Le problème est qu’il est difficile à détecter. Nous pensons qu’il existe davantage de cas que nous n’en connaissant.
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