Le perfectionnisme au travail, plus qu'une vertu; un défaut
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Le perfectionnisme au travail est souvent considéré comme une vertu. De fait, de nombreuses personnes font état de cette capacité lors des entretiens d’embauche. Cependant, cette attitude qui cherche à contrôler chaque petit détail et l’excellence pourrait être considérée plutôt comme un défaut.
Quand une personne perfectionniste se met au travail, nous pouvons voir en quoi cette capacité a des aspects plus négatifs que positifs. Il leur arrive souvent de ne pas respecter les délais par exemple.
L’article Dépendance au travail : quand le travail devient une addiction traite du perfectionnisme comme une dépendance psychologique qu’il définit comme “la peur de l’échec qui impose un contrôle strict, une grande exigence et une intolérance aux erreurs“. C’est pourquoi nous allons découvrir aujourd’hui ce qu’est réellement une personne perfectionniste.
Le perfectionnisme au travail cause des problèmes de santé
Un aspect important des travailleurs perfectionnistes est qu’ils finissent par avoir des problèmes de santé. L’anxiété et le stress sont courants, mais il en existe beaucoup d’autres :
- Difficultés à déléguer le travail, ce qui se traduit par un plus lourd fardeau de responsabilités qui exigent plus d’heures pour s’en acquitter
- Incapacité à résoudre les problèmes d’une manière plus efficace en raison du manque de clarté causé par cette surcharge de travail
- Efforts accrus pour entrer en relation avec les autres, car le travail prend 100 % du temps du perfectionniste, ce qui réduit ses compétences sociales
- Intolérance aux erreurs, puisque la personne passe en revue chaque détail encore et encore afin que tout soit parfait (bien que cela soit impossible)
Ce sont là quelques-uns des problèmes qui peuvent découler du perfectionnisme. La surcharge de travail, l’impossibilité de le déléguer et le manque de temps pour établir des relations avec les autres sont quelques-unes des raisons pour lesquelles le stress et l’anxiété peuvent apparaître.
A ces émotions s’ajoute la difficulté de profiter de son temps libre, car ces personnes pensent toujours au travail. En conséquence, elles peuvent éprouver de l’impatience, de l’irritabilité et même un manque notable d’attention envers leurs propres besoins, comme indiqué dans l’article sur la dépendance au travail.
Les perfectionnistes réduisent leurs heures de sommeil, oublient de faire de l’exercice et de prendre soin de leur alimentation.
La dépression due à un excès de contrôle
Comme le souligne à juste titre l’article Style de personnalité perfectionniste et dépression “le perfectionnisme extrême peut conduire à des indécisions ou à des comportements trop rigides ou contrôlants (…) qui pourraient conduire à la dépression et y être associés”.
Bien que le perfectionnisme au travail soit lié à des personnes qui ont des objectifs ambitieux, des désirs d’amélioration, des travailleurs qui n’hésitent pas à faire des heures supplémentaires, au moment de la vérité nous découvrons des comportements nuisibles.
L’intolérance aux erreurs peut entraîner des problèmes d’estime de soi, tandis que des exigences très élevées peuvent mener à la dépression.
Ne pas tolérer l’erreur crée de la frustration. De plus, les perfectionnistes ont tendance à demander l’approbation des autres, et l’opinion sur les résultats est toujours subjective. Prenons un exemple.
Imaginez qu’une personne est experte dans la fabrication et la pose de portes en bois. Elle le fait depuis de nombreuses années, c’est une perfectionniste, elle se concentre sur chaque détail et elle ne respecte pas les délais parce qu’elle veut s’assurer que la porte est parfaite. Mais, elle peut se retrouver face à quelqu’un qui n’aime pas le résultat. Ainsi, cette exigence de soi renforce énormément ce sentiment d’inadaptation.
Peut-on cesser d’être perfectionniste ?
Peut-être en sommes-nous arrivés au point le plus important, à savoir s’il est possible d’atténuer le perfectionnisme au travail afin d’en minimiser les conséquences. La vérité est que c’est possible, le fait est qu’il faut chercher de l’aide et, surtout, être conscient que c’est un problème, une limitation.
Lorsqu’un personne est perfectionniste et qu’elle en subit les conséquences, la première étape consiste à demander de l’aide professionnelle. Cette personne sera chargée de concevoir l’intervention qui, dans de nombreux cas, se concentrera sur les problèmes d’estime de soi qui peuvent perpétuer cette “obsession”. Quelqu’un qui veut avoir le contrôle et qui recherche la perfection est généralement aussi une personne qui a une très faible estime de soi.
En outre, la personne perfectionniste peut recevoir des outils pour se détendre, en réduisant l’usure et l’anxiété dans les plans où ce trait se manifeste avec le plus de force. Avec de la patience et beaucoup d’efforts, une personne perfectionniste peut cesser d’en subir les conséquences. Vous considérez-vous comme une personne perfectionniste ? Si oui, quels problèmes cela vous a-t-il causé ?
“Le perfectionniste souffre chaque fois qu’il commet une erreur.”
-Anonyme-
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