Le désir minimise ce que nous avons déjà réussi à faire

Rédigé et vérifié par Psychologue Fátima Servián Franco.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le désir est directement lié aux réussites. Nous devons donc faire attention car de nombreux désirs peuvent être aveuglants et nous faire abandonner ou mépriser ce que nous avons déjà. Arturo Graf, écrivain et poète italien, disait la chose suivante: pour nous sentir sûrs de nous, motivés et tranquilles tout au long de notre vie, nous devons désirer peu de choses et en attendre encore moins.

Ne pas combler nos désirs ou tous les combler débouche toujours sur un côté négatif. La seconde option peut ne pas sembler si mauvaise que cela, mais nous laisser porter par tout ce que nous désirons peut nous conduire vers une impasse, une sorte de cercle vicieux dans lequel nous ne serons jamais satisfaits.

Les désirs doivent-ils obéir à la raison ? Non, pas forcément. Mais il est clair qu’ils peuvent se transformer en aspirations naïves et démesurées qui nous empêchent de voir les richesses que nous possédons déjà et nous font nous concentrer sur celles des autres. Ne désirer que ce que nous pouvons avoir est nécessaire pour vivre cette partie de notre existence de manière raisonnable.

Le désir nous force à vouloir ce que nous n’avons pas

Avant de désirer ardemment une chose, nous devons nous assurer du bonheur qu’elle procure à celui qui la possède. On disait dans la Grèce Antique que plus on sème de désirs, moins on récolte de bonheur. C’est comme si nos forces augmentaient quand nos désirs diminuent.

Horace, l’un des principaux poètes lyriques et satiriques de la langue latine, aborde le désir à partir d’une perspective limitante et enrichissante à la fois. Pour résoudre le problème, il finit par en conclure que celui/celle qui obtient ce qui lui suffit ne doit pas désirer plus de choses.

Espérer ce que nous désirons est humain et nécessaire. Et supporter ce qui nous arrive est la clé du bonheur. Nous croyons que nous ne serons heureux que lorsque nous posséderons ce que nous voulons: or, souvent, notre vide naît quand nous obtenons cette chose. Selon George Bernard Shaw, il y a deux tragédies dans la vie: l’une est de ne pas réussir à avoir ce que le cœur demande; l’autre est d’y parvenir. Dans cette même ligne de pensée, nous retrouvons Héraclite, philosophe grec, qui affirme qu’il ne vaut mieux pas que les hommes aient ce qu’ils désirent.

Si nous ne voulons pas que nos désirs soient frustrés, nous devons désirer des choses qui dépendent de nous

Tous les désirs ne sont pas mauvais par nature. Certains peuvent même faire de nous de meilleures personnes. Avoir une foi aveugle en ce que nous voulons nous ouvre une porte vers l’auto-réalisation et la connaissance de soi, la cime la plus haute des besoins humains. Une âme se mesure par l’amplitude de ses désirs, tout comme on juge à l’avance une cathédrale par la hauteur de ses tours.

Certains penseurs croient même qu’il n’y a qu’une force motrice : le désir. Il est donc important de souligner la partie positive du besoin d’atteindre nos objectifs. Sans cette force toute-puissante, nous n’aurions pas assisté à toutes les grandes avancées de l’humanité. Dans le fond, celles-ci sont dues aux envies irrationnelles et au désir démesuré de réussir, d’atteindre des richesses et de s’améliorer.

Les désirs de notre vie forment une chaîne dont les maillons ne sont autres que les espoirs de les combler. Ces désirs nous fascinent peut-être parce qu’ils représentent le seul moyen de vaincre nos peurs. Le problème des désirs ne réside pas dans le fait d’en avoir: il réside dans la façon dont nous exprimons ces besoins. Vouloir quelque chose d’inatteignable de façon démesurée ne nous rendra jamais heureux.

En revanche, être passionné et motivé par la réalisation d’un objectif réaliste est l’un des aspects les plus bénéfiques que nous puissions avoir dans notre vie. Comme dans presque tous les aspects de l’existence, la clé consiste à désirer avec modération et de façon raisonnable.