Le bonheur est un état d'esprit
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Livres et conférences forment une vitrine complète et alambiquée regorgeant de formules de bonheur structurées autour de constantes diffuses. Beaucoup font la même erreur lorsqu’il s’agit de concevoir le bonheur, de le conceptualiser. Ils le placent en dehors de nous. Au sommet d’une montagne que l’on peut atteindre par des routes tortueuses et des pentes abruptes.
Alors, face à ce panorama, une question se pose : pourquoi devrait-il y avoir une idée commune du bonheur ? Une définition qui me sert à moi, à mon voisin et aux gens à l’autre bout de la planète. Le bonheur ne cesse d’être sensible aux circonstances et, par conséquent, à l’individualité. Ce dont nous pouvons peut-être parler, ce sont des façons compliquées d’être heureux, des mirages dans le désert qui, lorsqu’ils disparaissent, ne laissent qu’un vide énorme.
Ne cherchons pas le bonheur en dehors de nous
Tout ce qui nous entoure nous pousse à rechercher le bonheur à l’extérieur de nous-mêmes. Si nous achetons cette nouvelle voiture, nous serons heureux, ou si nous avons un partenaire, nous serons extrêmement heureux. La publicité le dit si bien : c’est tellement tentant de “continuer” à croquer la pomme. Le danger, c’est que nous parlons ici peut-être de joie momentanée, certainement pas de bonheur pérenne.
Le bonheur ressemble plus à un état, à quelque chose qui a à voir avec ce qui reste et non avec ce qui prend moins de temps à se dissiper que les bulles de champagne. Un écho qui survit aux émotions, qui quoi qu’il arrive nous enveloppe. Peut-être parlons-nous d’une capacité à rassembler les morceaux de ce qui nous arrive, afin que nous apprenions de nos erreurs et que nous nous sentions bien.
“Incapables de trouver le bonheur en nous-mêmes, nous le cherchons désespérément dans les objets, dans les expériences, dans les façons de penser ou de se comporter toujours plus étrange. Bref : nous nous éloignons du bonheur en le cherchant là où il n’existe pas.”
-Matthieu Ricard-
Le pouvoir de nos pensées
Si le bonheur est un état d’esprit, alors nos pensées en sont les acteurs principaux. Un casting qui, motivé par des émotions ou ce qui nous arrive, n’interprète pas toujours un scénario favorable à nos intérêts. Cependant, ce qui est positif, c’est que nous pouvons intervenir dans ce script. Nous avons donc juste besoin de les observer. Pour cela, il peut être important de pratiquer la méditation.
Identifions le grand nombre de pensées automatiques que nous avons dans une journée qui sont des plaintes, des jugements, des lamentations, des autocritiques...En être conscient est très révélateur. Nous découvrirons ou redécouvrirons ainsi une partie de nous-mêmes que nous avons peut-être oubliée ou que nous n’avons peut-être même jamais remarquée.
Si une erreur est perçue comme une opportunité, si un licenciement est perçu comme une incitation à changer d’emploi (ce que nous avons toujours voulu faire), alors nous faisons un grand pas vers cet état de bonheur. Il est essentiel de favoriser les pensées positives plutôt que les pensées négatives.
Se sentir bien ne signifie pas qu’il n’y a pas de pensées négatives dans notre esprit ; cela signifie plutôt que ce sera un endroit plus difficile d’accès pour eux. Comme le souligne à juste titre Matthieu Ricard, considéré comme “l’homme le plus heureux du monde“, pour le comprendre, on peut penser à la mer. Bien que sa surface soit altérée par le vent ou de fortes vagues, elle est calme au plus profond d’elle-même.
“Par bonheur, j’entends une sensation de floraison profonde qui naît d’un esprit exceptionnellement sain. Il ne s’agit pas d’une simple sensation agréable, d’une émotion passagère ou d’un état d’esprit, mais d’un état d’être optimal. Le bonheur est aussi une façon d’interpréter le monde, car s’il est difficile de changer le monde, il est toujours possible de changer la façon dont nous le voyons.”
-Matthieu Ricard-
Beaucoup de gens comprennent le bonheur comme un bien-être, d’autres comme un équilibre. Pas comme quelque chose de momentané, mais quelque chose de durable dans le temps. Mais pour que cela soit possible, nous devons trouver notre propre définition, l’habiller intelligemment, avec des poches qui correspondent à nos désirs.
S’éloigner des “vérités du bonheur” auxquelles la publicité s’intéresse tant peut donc ouvrir un grand espace devant nous pour décider de ce que nous voulons installer. Plus qu’acheter ou acquérir, il s’agit d’avoir et de choisir judicieusement.
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