L'apprentissage social et émotionnel, un outil essentiel pour prévenir le bullying
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Les parents et les enseignants ignorent souvent à quel point le problème de l’intimidation peut être grave. Ils n’ont pas conscience des conséquences dévastatrices que cela peut avoir. Les recherches suggèrent donc qu’il faut une approche systémique pour lutter efficacement contre le harcèlement et les comportements associés afin de prévenir le bullying.
La programmation de l’apprentissage social et émotionnel (SEL, Social and Emotional Learning) peut être un moyen efficace de réduire le risque de harcèlement scolaire. En effet, le SEL encourage les compétences, les comportements, les attitudes et les facteurs environnementaux incompatibles avec le harcèlement. Mais aussi avec d’autres formes d’interactions négatives avec les pairs.
Il a été prouvé que la programmation de l’apprentissage social et émotionnel constitue une composante efficace des interventions intégrales de prévention du harcèlement. Mais aussi des interventions dirigées vers d’autres problèmes, tels que la toxicomanie. Il a également été démontré que les programmes SEL améliorent les compétences des élèves. Réduisent les problèmes de comportement. Et améliorent les résultats scolaires.
“L’apprentissage socio-émotionnel est un moyen structuré d’améliorer un large éventail de compétences sociales et émotionnelles des élèves et d’influencer le harcèlement scolaire à l’échelle individuelle et entre pairs de l’écologie sociale de l’école”.
-Smith et Low (2013)-
Pourquoi les jeunes ont-ils recours au bullying ?
Les enfants et les adolescents ont recours au bullying parce que c’est une stratégie qui leur permet de répondre à leurs besoins d’acceptation sociale. De confiance en eux-mêmes. De respect. Et de sécurité. Ainsi, dans de nombreux cas, ce sont les camarades qui fournissent le renforcement nécessaire pour maintenir l’agression verbale et physique.
De plus, les études nous disent que les enfants et les jeunes qui ont déjà été victimes de harceleurs peuvent avoir recours à des stratégies similaires. Et ce en appliquant les mêmes stratégies dans les relations où ils occupent une position dominante. Par exemple, avec les frères et sœurs plus jeunes. Par conséquent, le harcèlement peut devenir un cercle vicieux.
D’autre part, si nous pouvons réussir a encourager les enfants et les adolescents à communiquer clairement sur ce qui leur arrive vraiment dès leur plus jeune âge, nous serons plus à même d’intervenir tôt et d’agir à la racine du problème.
Apprentissage social et émotionnel pour la prévention du bullying
La recherche indique aussi que l’intimidation ne peut pas prospérer dans un environnement d’apprentissage sûr et humanitaire, caractérisé par :
- Des relations de soutien entre les enseignants et les élèves et entre les élèves. Elles encouragent la communication ouverte et les moyens positifs de résoudre les problèmes et les conflits.
- Bonnes relations de travail entre les écoles et les familles, qui encouragent la communication à double sens sur la croissance et le développement des étudiants.
- Normes, valeurs et politiques scolaires mettant l’accent sur le respect pour les autres et l’appréciation des différences.
Les étudiants avec une bonne éducation émotionnelle s’intéressent aux autres et s’inquiètent pour eux. Mais ils établissent aussi des relations positives, prennent des décisions responsables et gèrent de manière constructive les situations sociales difficiles.
La programmation de l’apprentissage social et émotionnel vise ainsi à atteindre ces objectifs. En fait, les recherches offrent des résultats positifs. Par rapport aux groupes de contrôle, les étudiants participant aux programmes SEL ne montrent pas seulement des résultats significatifs en termes de compétences sociales et affectives. Ils présentent également des niveaux plus élevés de comportement pro-social. Des attitudes plus favorables envers l’école et les autres. Ainsi que de meilleurs résultats scolaires.
A partir de ces résultats, on peut être surs que la programmation de l’apprentissage social et émotionnel est associée à plusieurs avantages positifs. Ainsi, sa mise en œuvre et son développement améliorent les conditions éducatives et sociales. Et cela, à son tour, réduit le risque d’intimidation scolaire.
L’importance de l’école dans la prévention du bullying
On ne pourra pas mettre fin au bullying ni aux autres formes de cruauté sociale à l’école seulement au travers de campagnes anti-bullying. Ainsi, pour changer une culture du bullying, de harcèlement et d’agression dans les écoles, on doit mettre en œuvre des enseignements offrant une alternative.
La prévention de l’intimidation commence par encourager les élèves à exprimer leurs sentiments d’une manière sûre et efficace. En effet, nous n’obtiendrons pas des aptitudes sociales seulement après une conversation ou une réunion occasionnelle. Ni après qu’un cas d’intimidation ait attiré l’attention du public. L’éducation sociale et émotionnelle doit ainsi être quelque chose appartenant au quotidien, appris chaque jour.
La recherche montre que les programmes actuels de prévention du bullying ne fonctionnent pas. En effet, la plupart sont inefficaces, car elles traitent des symptômes du bullying, et non des causes sous-jacentes, telles qu’un manque d’intelligence émotionnelle, ainsi que des capacités de compréhension, de communication et de régulation des sentiments.
L’intelligence émotionnelle devrait être un élément central des efforts de prévention du bullying. A partir des classes préscolaires jusqu’a l’éducation secondaire. Or, le développement de l’intelligence émotionnelle est souvent absent dans les stratégies de lutte contre le harcèlement scolaire.
Les enfants et les jeunes ont besoin d’une éducation en intelligence émotionnelle. Cela permettra ainsi de les empêcher d’agresser leurs pairs et de considérer cela comme une forme de libération émotionnelle. Et dans les moments où l’intimidation est inévitable, un tel enseignement aidera également les victimes et les spectateurs à acquérir les compétences nécessaires pour contrôler la peur et l’anxiété. Communiquer leurs besoins. Et enfin obtenir de l’aide.
Finalement ,la bonne nouvelle, c’est que l’on peut enseigner l’intelligence émotionnelle, comme on enseignerait les mathématiques ou la lecture. On peut facilement l’intégrer au programme scolaire et cela peut améliorer le climat à l’école.
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