Logo image
Logo image

L'addiction aux réseaux sociaux

5 minutes
L'addiction aux réseaux sociaux
Fátima Servián Franco

Rédigé et vérifié par Psychologue Fátima Servián Franco

Dernière mise à jour : 14 octobre, 2022
Notre monde change et, avec l’apparition des réseaux sociaux et l’accroissement de leur popularité, de nouveaux comportements voient le jour dans notre société, ainsi qu’au niveau individuel. Dans le champ purement clinique, on parle d’une nouvelle catégorie d’addictions, parmi lesquelles on retrouve l’addiction aux réseaux sociaux, au sexe virtuel ou à internet, de manière plus générale.
En 2012, des études ont été conduites sur les comportements induits par l’utilisation d’internet, dans le but de les inclure dans la cinquième édition du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux. Ce manuel est une référence pour les psychiatres et les psychologues dans leur pratique clinique. Finalement, l’addiction à internet a été exclue des nouveaux troubles recensés.
L’addiction aux réseaux sociaux est un problème qui affecte surtout les jeunes, déjà exposés à un grand nombre de pratiques addictives.

Les addictions psychologiques

Le terme addiction fait normalement référence à la prise excessive d’éléments chimiques et toxiques pour l’organisme humain. Dans cette catégorie, on retrouve notamment la consommation d’alcool et de drogues, des pratiques qui correspondent à ce que l’on nomme les addictions chimiques. Mais il existe également des addictions dénuées de liens avec des substances chimiques exogènes, qu’on appelle addictions psychologiques, parmi lesquelles on peut citer l’addiction au jeu, à la nourriture, au sexe ou au travail, entre autres, qui se développent de manière atypique.

Some figure

Tout comportement normal et plaisant est susceptible de dériver en une conduite psychologiquement addictive. De fait, il est possible de faire un usage anormal d’un comportement normal, qui sera caractérisé par l’intensité et la fréquence à laquelle la personne touchée s’y adonne, ainsi que par le degré d’interférence avec les relations familiales, sociales et professionnelles, que cet usage anormal peut avoir. De plus, les composantes fondamentales des troubles addictifs, au niveau psychologique, se manifestent par une perte de contrôle et par une sensation de dépendance, deux éléments qu’il faut savoir reconnaître à temps.

La différence principale entre une addiction psychologique et une addiction chimique réside dans le traitement qu’il faut appliquer pour abandonner l’usage anormal de l’objet de l’addiction. Pour les addictions chimiques, un abandon total de la prise de la substance est recommandé, ce qui n’est pas toujours le cas dans les addictions psychologiques. En effet, dans ce dernier cas, le patient doit apprendre à contrôler ses pulsions. Il peut, par exemple, choisir de modérer les heures durant lesquelles il travail s’il est “workaholic“, le nombre de relations qu’il a s’il est accro au sexe, ou le temps qu’il passe sur les réseaux s’il est dépendant d’internet.

L’addiction aux réseaux sociaux et ses liens avec une faible estime de soi

Les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook ont modifié totalement notre façon de communiquer avec les autres, voire de nous comporter en société. Nous utilisons tous les réseaux sociaux dans un but précis : partager notre travail, faire connaître notre entreprise, vendre nos produits et nos services, entrer en contact avec nos anciens amis, etc. La manière dont nous les utilisons se répercute directement sur notre individualité.

Depuis leur apparition, les réseaux sociaux ont fait l’objet de nombreuses études, qui ont toutes pour but de découvrir la manière dont ils influencent et modifient notre comportement, ainsi que la manière dont nous nous valorisons. Les résultats obtenus par ces divers travaux tendent à démonter qu’un usage excessif des réseaux sociaux contribue à augmenter notre stress et notre sensation de solitude, tout en diminuant le bonheur que nous pouvons ressentir au quotidien.

Des études ont même pu démontrer qu’il existe un lien entre une addiction à des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter, et une faible estime de soi. Ces résultats se sont basés sur la présence d’une symptomatologie dépressive et sur une carence en facultés sociales. Et ce phénomène s’explique aisément : face aux multiples publications centrées sur la vie des autres, la personne dépendante réalise des centaines de comparaisons, qui finissent par l’amener à penser que sa vie est ennuyeuse, misérable et vide. Sans se rendre compte que le temps qu’elle pourrait passer à l’enrichir, elle le consacre à observer celle des autres.

D’un autre côté, l’estime de soi des personnes dépendantes aux réseaux sociaux se voit également affectée de manière négative lorsqu’elles commencent à créer une réalité qui n’est pas la leur, dans le simple but d’impressionner les autres, de récolter des likes et des commentaires. Car si cette popularité éphémère leur apporte une sensation de satisfaction immédiate, elle ne leur permettra pas de renforcer leur valorisation personnelle sur du long terme. De plus, elles peuvent rapidement devenir les esclaves des opinions et des jugements des autres.

 

Some figure

De plus en plus, les réseaux deviennent une sorte de miroir déformant de la société, où seules les publications en lien avec le bonheur valent la peine d’être partagées. Des comportements qui, s’ils se manifestent de manière ponctuelle, n’ont aucun impact. Mais s’ils deviennent pathologiques, ils peuvent aboutir à la création d’un personnage et d’un authentique masque. L’addiction aux réseaux sociaux indique, chez les personnes qui en sont victimes, la présence d’un besoin non satisfait. D’un vide qui essaie de se combler en visitant les profils des autres ou en créant un personnage éloigné de la réalité.

Les réseaux sociaux ne sont pas malsains ou dangereux en soi, mais nous devons faire attention à notre manière de les utiliser. Voilà pourquoi il est important de prendre conscience de l’importance qu’ils ont aujourd’hui dans nos vies. Aucun élément de la vie des autres ne peut générer en nous le bonheur véritable et authentique que nous appelons de nos vœux. La solution se trouve toujours à l’intérieur de nous.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.