La théorie des trois anneaux : comment le talent émerge-t-il ?

Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz

Dernière mise à jour : 01 mars, 2023

Bien que nous utilisons différents termes et définitions, la vérité est qu’il existe un groupe d’enfants qui se distinguent par leurs capacités, leurs compétences et leurs performances. Génies, surdoués, talentueux, enfants brillants … Tous ces concepts renvoient à des réalités différentes, mais qui méritent l’attention dans les contextes éducatifs et sociaux. Et c’est précisément l’objectif poursuivi par la théorie des trois anneaux.

Cette proposition, faite par le psychologue scolaire Joseph Renzulli, semble être l’une des plus complètes et celle qui, à des fins pratiques, offre les meilleures solutions. Elle postule en effet que l’intelligence n’est pas un facteur unitaire, mais qu’il y a différentes classes et qu’il faut que différents éléments se combinent pour pouvoir parler de douance. Poursuivez votre lecture si vous voulez en savoir davantage sur cette théorie intéressante.

Quelle est la théorie des trois anneaux ?

Quand on parle de sur-douance, il y a deux courants qui s’opposent. D’une part, certains auteurs postulent que seuls les enfants qui, en fait, démontrent clairement des capacités ou des performances supérieures à la moyenne devraient être reconnus comme faisant partie de cette catégorie. Mais, d’un autre côté, certains défendent que l’on doit considérer le potentiel. Autrement dit, il est nécessaire d’identifier et de soutenir les enfants qui, dans de bonnes conditions, pourraient se développer et exceller.

La théorie des trois anneaux n’est donc pas tant un modèle d’« identification » ou de diagnostic qu’un modèle d’intervention éducative. Elle tend à promouvoir les conditions qui permettraient l’apparition d’un comportement surdoué. Ceci n’est pas considéré comme une caractéristique stable et absolue (qu’elle soit présente ou non) mais plutôt comme un ensemble de comportements qui peuvent se développer dans un cadre spécifique.

Composants principaux

Nous le disions, sous le prisme de ce modèle, trois facteurs doivent interagir pour parler de douance :

Capacité cognitive supérieure à la moyenne

Ce facteur fait référence à la pensée convergente, au niveau intellectuel ou aux traits cognitifs, qui se mesurent traditionnellement pour détecter la douance. Il comprend des compétences générales (comme la mémoire ou le raisonnement spatial) mais aussi des performances dans des domaines spécifiques (comme les mathématiques ou la musique).

La capacité cognitive se mesure par des tests psychométriques et des tests d’intelligence standardisés. Cependant, il est essentiel d’utiliser d’autres critères et sources d’information pour le déterminer. Par exemple, les performances scolaires et les rapports et opinions des personnes les plus proches de l’enfant.

La créativité

La créativité fait référence à la pensée divergente, à l’originalité, à la capacité de proposer une nouvelle approche pour aborder une tâche ou un problème. La vision, l’ingéniosité et la capacité à remettre en question ce qui est établi sont les points clés de cet élément.

Engagement à la tâche

Ce dernier facteur nous renseigne sur la persévérance, la volonté, la motivation ou l’implication dans la tâche à accomplir. C’est la capacité de s’immerger profondément dans le problème et de persévérer, persister jusqu’à atteindre le but. Elle a également trait à l’initiative et à la confiance en soi.

Selon le modèle des trois anneaux, ces trois éléments doivent être présents et interagir pour qu’un comportement doué ou une production créative ait lieu. Ils sont tous importants à parts égales.

Implications de la théorie des trois anneaux

Ce modèle et sa vision particulière du talent et de la créativité ont des implications particulières :

• Un comportement surdoué peut se développer chez certaines personnes et dans certaines circonstances.
• La capacité cognitive est le facteur le plus stable dans le temps, tandis que la créativité et l’implication dépendent en grande partie du moment et du contexte. Ce n’est pas que la personne devienne plus ou moins créative ou persévérante, mais que l’expression de ces traits est variable.
• Des capacités cognitives élevées, ou un QI élevé, ne suffisent pas pour réussir scolairement ou professionnellement. En effet, à partir d’un certain niveau intellectuel, la réussite dépend beaucoup plus de facteurs comme la créativité ou la motivation à réussir.
• Tous ces enfants qui se distinguent dans un domaine ou qui montrent des signes de développement précoce méritent des interventions éducatives appropriées, même lorsqu’il n’est pas encore possible de parler de sur-douance ou de talent.

Ce dernier point est le plus pertinent. Parfois, on considère que les enfants talentueux ou doués sont et seront toujours. Il n’est donc pas nécessaire d’intervenir de l’extérieur. Mais la vérité est qu’une réponse éducative inadéquate, un manque de motivation ou de mauvaises relations sociales peuvent affecter négativement ces potentialités exceptionnelles et les “éteindre” ou empêcher leur développement.

Ainsi, qu’un enfant ait un talent isolé ou une combinaison de plusieurs, il ou elle a besoin d’un enrichissement éducatif pour l’aider à convertir ce potentiel ou cette “haute capacité” en une performance vraiment supérieure. En d’autres termes, la proposition est d’utiliser ces trois anneaux, et l’interaction entre eux, pour permettre aux talents de vraiment émerger. Si nous voulons qu’un comportement surdoué se produise, il est nécessaire de nourrir non seulement les capacités intellectuelles, mais aussi la créativité et l’implication dans la tâche.

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