Logo image
Logo image

La réponse au stress: en quoi consiste-t-elle?

4 minutes
Comment le corps et l'esprit réagissent-ils au stress ?
La réponse au stress: en quoi consiste-t-elle?
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Paula Villasante
Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Nous traversons tous des périodes de stress à un moment de notre vie. Le stress nous affecte dans différents aspects de notre quotidien et peut même finir par nous conditionner. Cependant, savons-nous en quoi consiste la réponse au stress?

Le stress apparaît lorsqu’une usure cumulée se produit dans différents systèmes de notre organisme après une réponse prolongée ou mal régulée. La charge allostatique est le prix que doit payer le corps lorsqu’il est forcé de s’adapter à des circonstances adverses.

Pour que cela ne se produise pas, notre corps a des processus d’adaptation qu’il met en marche face aux situations de stress. Ils ont pour but de nous faire retrouver l’équilibre ou homéostasie.

Ainsi, le corps essaye toujours de revenir à un état stable après avoir connu des déséquilibres dans son homéostasie. Mais comment fonctionne ce processus dans le corps ?

Some figure

 

La réponse au stress

Lorsque l’organisme détecte du stress, le corps met en place une série de changements physiologiques et métaboliques afin de s’adapter. Ainsi, ces changements que réalise le corps apparaissent, par exemple, quand nous faisons de l’exercice physique. Ils nous permettent aussi de mieux évaluer la situation en augmentant notre vigilance, notre état d’alerte et notre prise de décisions.

Face à l’apparition du stress, le premier système qui s’active est le système nerveux autonome (SNA). L’hypothalamus se charge de mettre en marche ce système, qui intègre l’information des voies sensorielles et viscérales.

L’hypothalamus s’occupe ensuite d’activer le noyau paraventriculaire, qui active les neurones pré-ganglionnaires de la moelle épinière. Ces derniers activent à leur tour la chaîne ganglionnaire sympathique qui fait augmenter la noradrénaline dans les organes innervés.

Effets de l’augmentation de libération de noradrénaline dans la réponse au stress

  • Augmentation de la force de contraction et de la fréquence cardiaque.
  • Vasodilatation des artères coronaires.
  • Relaxation de la musculature branchiale et augmentation de la fréquence respiratoire.
  • Vasoconstriction périphérique.
  • Glucogénolyse hépatique (rupture de glycogène).
  • Hyperglycémie

L’activation de la chaîne ganglionnaire sympathique fait aussi s’activer la moelle des glandes surrénales. Cela augmente la libération d’adrénaline, en plus de la noradrénaline.

Ces deux dernières mettent en marche des structures non innervées à travers le système nerveux sympathique. Elles renforcent également les effets produits antérieurement par la noradrénaline.

Effets de l’augmentation de libération d’adrénaline

  • Augmentation du taux et de la force de contraction cardiaque.
  • Vasodilatation musculaire et du coeur.
  • Dilatation des voies respiratoires (qui facilite la ventilation pulmonaire).
  • Contribue à la génération de sueur (dissipe la chaleur).
  • Diminution des processus physiologiques non vitaux à court terme (inflammation, digestion, reproduction et croissance).
  • Stimule la glucogénolyse hépatique (production de glucose).
  • Inhibe la sécrétion d’insuline et stimule celle du glucagon dans le pancréas (hauts niveaux de glucose).

Par ailleurs, suite à l’action de la noradrénaline, les glandes salivaires (parotides) sécrètent une enzyme orale qu’on appelle alpha-amylase. Cette enzyme s’occupe de la digestion d’hydrates de carbone et se charge d’éliminer et de prévenir les bactéries de la bouche.

Some figure

L’axe hypothalamo-pituitaire-adrénalien

Lorsque l’hypothalamus active le noyau paraventriculaire, certains neurones de ce noyau libèrent la neurohormone CRF (facteur de libération d’ACTH ou corticotrophine) vers le système qui connecte l’hypothalamus à l’adénohypophyse, en stimulant la libération de l’hormone ACTH dans le flux sanguin.

L’hormone ACTH active la formation de glucocorticoïdes comme le cortisol. Il s’agit d’une hormone stéroïdienne qui intervient dans le métabolisme des hydrates de carbone, des protéines et des graisses. Elle stimule la synthèse de glucose et provoque aussi la réduction modérée de la consommation de ce dernier en élevant la glycémie.

Les glucocorticoïdes comme le cortisol rétro-alimentent négativement l’hypophyse et l’hypothalamus. Ils régulent respectivement la concentration d’ACTH et de CRF. Ces hormones agissent aussi sur le système immunitaire et sur l’hippocampe.

Cet axe présente des rythmes de sécrétion circadiens liés aux périodes veille-sommeil dans des conditions habituelles. Le matin, les concentrations de cortisol sont à leur maximum et, la nuit, elles atteignent leur niveau minimal.

Par conséquent, quand notre corps répond au stress, l’hypothalamus projette cette réponse au système nerveux sympathique. Cela provoque certains effets sur l’organisme:

Effets de l’activation sympathique

  • Glucogénolyse hépatique (rupture du glycogène).
  • Hyperglycémie.
  • Augmentation de la fréquence de respiration.
  • Augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.
  • Vasoconstriction périphérique et vasodilatation musculaire.
  • Augmentation du niveau d’alerte et de la capacité de réaction.
  • Augmentation de la force de contraction musculaire.
  • Dilatation pupillaire.

 

Contrôle neural de la réponse au stress

Pour enregistrer la réponse, il existe deux voies possibles selon le stimulus qui se produit: la voie systémique et la voie procédurale.

Voie systémique

  • Dans un premier temps, les stimulus ne requièrent pas de traitement conscient.
  • Ce sont habituellement des menaces physiologiques (comme des hémorragies, par exemple).
  • Le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus s’active directement.

Voie procédurale

  • Les stimulus requièrent un traitement conscient.
  • Ils n’impliquent pas de danger immédiat.
  • Activation indirecte du noyau paraventriculaire.

Comme nous le voyons, la réponse au stress se définit avec la mise en marche de nombreux processus. À travers ces derniers, le corps essaye de maintenir un équilibre pour contrecarrer les effets indésirables du stress. Ceci nous montre, une fois de plus, que la nature est très bien faite.

 

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Kudielka, B. M., Hellhammer, D. H., & Wüst, S. (2009). Why do we respond so differently? Reviewing determinants of human salivary cortisol responses to challenge. Psychoneuroendocrinology, 34(1), 2-18.
  • Sandi, C. (2013). Stress and cognition. Wiley Interdisciplinary Reviews: Cognitive Science, 4(3), 245-261.
  • Valdés, M., & De Flores, T. (1985). Psicobiología del estrés. Barcelona: Martínez Roca, 2.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.