La peur de la maladie est en train de me tuer
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La maladie, la perte de la santé… Voici des choses que personne ne souhaite. La peur de la maladie réside en nous, continuellement. C’est l’une des peurs les plus universelles. Elle est liée à la peur de la mort ou à la peur de la folie.
Une personne saine sur le plan somatique et psychique ne souhaite pas mourir car elle a un instinct de conservation intact. Or, parfois, cette peur de la maladie et de la mort prend des proportions exagérées, compliquant ainsi le processus existentiel.
Vivre peut être très compliqué quand notre existence est envahie par la peur de la maladie, de la douleur ou de la mort. La peur de la mort peut être si intense qu’elle produit parfois une souffrance insupportable et mène la personne au suicide, dans les cas les plus extrêmes.
La peur de la maladie est réelle
Les personnes hypocondriaques sont, par excellence, celles que nous identifions le plus à cette crainte. Il s’agit d’une peur qui, en général, les rend alarmistes et pessimistes. Elles imaginent un futur empli de douleur, de virus, de mal-être, de maladies incurables,, etc. Ainsi, il n’est pas rare de les voir mettre en place des comportements compulsifs d’hygiène, comme se laver plusieurs fois par jour pour retrouver la sensation de contrôle.
Une autre caractéristique des personnes hypocondriaques est l’auto-observation continue à laquelle elles soumettent leur corps. Elles interprètent une petite gêne, une sensation corporelle, une tache sur la peau comme le symptôme d’une maladie grave ou mortelle. Elles soumettent leur organisme à un scanner continu, en le regardant avec une loupe imaginaire qui agrandit le moindre signal.
Cela leur crée une grande anxiété et elles rendent donc fréquemment visite à leur médecin. Cependant, elles sont constamment assaillies par des doutes qui viennent d’une insécurité dans leur personnalité. Par conséquent, elles ne sont pas plus tranquilles quand leur médecin leur dit que tout va bien. Par ailleurs, elles comprennent que leur comportement n’est pas habituel mais pensent qu’il est logique et cohérent car elles imaginent des choses qui pourraient leur arriver.
Quand la maladie est psychologique
En réalité, le problème des personnes hypocondriaques ne consiste pas à ne rien avoir comme maladie. Leur trouble, loin d’appartenir au domaine organique, est de type psychologique. Malgré tout, elles refusent d’accepter qu’elles ont besoin d’un traitement adéquat.
Bien au contraire, elles exigent normalement que leur médecin fasse des examens complémentaires plus compliqués. Ces examens peuvent être de tous types: radiographies, scanners, électrocardiogramme, etc.
Après ces examens, elles ne sont normalement pas satisfaites car elles continuent à croire que leur gêne vient nécessairement d’une lésion organique. Elles pensent que personne n’est capable de la découvrir. Par ailleurs, elles se méfient des médicaments qu’on leur prescrit pour n’importe quel motif. Elles lisent attentivement les notices, en s’effrayant encore plus de voir qu’elles peuvent souffrir des effets secondaires décrits.
Si elles décident de prendre des médicaments, ce qui n’arrive que rarement, elles souffrent de ces effets indésirables par simple suggestion. Elles changent donc continuellement de médicaments ou consultent plusieurs médecins afin d’avoir divers avis et de se décider à suivre un traitement.
La maladie comme sujet qui définit leur vie
Les personnes hypocondriaques achètent et lisent aussi des encyclopédies médicales, des pages web sur la santé et assistent même à des conférences destinées aux médecins. Elles ont recours à tout cela quand elles notent le moindre symptôme ou quand quelqu’un leur parle de la maladie qu’a contractée une connaissance.
Parler de maladies leur génère une grande anxiété. Cependant, c’est aussi leur sujet de conversation favori car rien d’autre ne les intéresse plus que cela. D’une certaine façon, toute leur vie tourne autour de ce problème de maladie et de mort.
La société actuelle, dans laquelle la douleur a de moins en moins de sens, favorise la présentation de cas d’hypocondrie. Et, bien évidemment, ceux-ci sont de plus en plus fréquents. Nous vivons dans une société qui se préoccupe fondamentalement du confort. Une société technicisée et en partie déshumanisée.
D’autres fois, la peur de la maladie a un fondement réel. La peur de mourir peut donc être vraiment intense. Dans les cas où cette situation se prolonge dans le temps, il est fréquent de voir surgir un syndrome dépressif, comme c’est le cas des malades terminaux.
En définitive, les personnes qui ont peur de la maladie font en sorte que toute leur vie tourne autour de ce sujet. Cela ne leur permet pas de vivre pleinement et tranquillement, bien au contraire. Les cas les plus graves de peur de la maladie supposent un trouble psychologique appelé hypocondrie. L’hypocondrie peut être soignée -après tout, la personne qui souffre le plus est le patient lui-même- si elle est traitée par un bon professionnel de la santé mentale.
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