La jalousie entre frères et soeurs : comprendre l'enfant détrôné
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La jalousie entre frères et soeurs est relativement commune et normale dans l’enfance. L’un, tout à coup, soudainement, n’est plus le roi de la maison. Il s’avère maintenant qu’il doit partager le trône avec quelqu’un qui semble avoir besoin de plus d’attention, avec quelqu’un qui recueille davantage de regards et de sourires. Quelqu’un avec qui il va commencer à se comparer…
Cette situation où l’un n’occupe plus cette place où il se sentait si bien, où il se sentait tellement en sécurité, finit par engendrer la peur. Peur de perdre une place privilégiée. Une place d’où tout le monde le regardait, le protégeait…l’aimaient. Il semble maintenant que cette affection (déjà pleinement établie et sécurisée) soit menacée.
L’esprit de l’enfant détrôné penserait quelque chose comme … “Je ne suis plus important pour mes parents ! Je dois faire quelque chose. Je veux également recevoir l’attention qu’il reçoit !” C’est pourquoi commencent ces interminables batailles pour obtenir l’attention qu’il recevait auparavant. Une attention qui devra maintenant être partagée.
Quand la naissance du frère ou de la soeur est une catastrophe pour le premier-né
La frustration et l’impuissance tendent la main à notre enfant détrôné. Ils lui chuchotent des messages de peur, et parfois des messages un peu catastrophiques. Tous ont à voir avec sa survie. Des messages dans lesquels il n’est plus accepté. L’enfant se considère comme n’étant plus digne de l’amour qu’il recevait autrefois. Il semble que désormais, il doive rivaliser avec son frère ou sa soeur pour cet amour. Il doit réaliser certaines choses pour récupérer le même niveau de soin et d’attention qu’il recevait précédemment sans le moindre effort.
Généralement, ces jalousies entre frères et soeurs disparaissent à mesure que l’enfant grandit. Le problème apparaît lorsque ces jalousies logiquement rationnelles se prolongent et s’intensifient avec le temps.
Interviendraient ici d’autres variables que nous devrions prendre en considération. Bien souvent, nous finissons par accorder plus d’attention à l’enfant jaloux, mais cela ne lui suffit pas. D’une certaine manière, il s’agit pour ce dernier d’une manière de se comporter en vue de recevoir certains “privilèges” qu’il n’obtiendrait pas aussi facilement autrement.
Il est important de comprendre que chaque cas est unique et possède sa propre idiosyncrasie. Il y a certains enfants qui disposent d’une certaine prédisposition à la jalousie. Il y a certains enfants chez qui ces épisodes de colère (envers le nouveau frère ou la nouvelle soeur) ne se développent qu’avec cette nouvelle situation… Ou bien il y a des naissances qui coïncident avec ou déclenchent une série de troubles émotionnels chez les parents… Chaque famille et ses circonstances sont uniques.
Comprendre l’origine de la jalousie nous aidera à mieux comprendre notre enfant
Chaque cas étant unique, l’origine de cette jalousie entre frères et soeurs doit être approfondie. Cette dernière peut être liée à la personnalité de l’enfant ou au style affectif de ses parents. Par ailleurs, la jalousie entre frères et soeurs peut être liée au moment émotionnel (dans la famille) au cours duquel a eu lieu la nouvelle naissance, etc.
Une fois que nous avons compris l’origine de la souffrance de notre enfant détrôné, nous pouvons mieux le comprendre et agir. L’enfant a besoin que nous puissions avoir de l’empathie pour lui. L’enfant possède ses propres émotions, lesquelles sont également dignes et méritent le respect, peu importe son âge. Nous ne pouvons néanmoins pas permettre que ces émotions génèrent davantage de souffrance et de chaos familial que celui qu’elle génère déjà.
Les épisodes de colère à l’encontre du petit frère ou de la petite soeur devront être punis. Soit en retirant notre attention ou en accordant toujours notre attention et notre approbation aux comportements positifs que montre notre enfant. Il est important de reconnaître, de la valoriser et de la renforcer toute conduite de coopération, de confiance en soi et de sécurité personnelle. En effet, il s’agit, dans une large mesure, de ce que l’enfant demande en silence. Se sentir en sécurité et avoir confiance en lui-même et en son entourage.
Créer un environnement émotionnellement stable pour l’enfant fait partie de la solution
Les environnements très changeants et instables finissent par générer un plus grand chaos dans le développement émotionnel de l’enfant. Par conséquent, nous devons, dans la mesure du possible, générer des environnements sains dans lesquels notre enfant ressent avec certitude notre affection pour lui. Généralement, les enfants apprennent par imitation.
C’est pourquoi il est très important d’inculquer à notre enfant des valeurs qu’il pourra extrapoler dans ses interactions. Des valeurs telles que la solidarité ou la joie pour le bien des autres. Au lieu de percevoir les réalisations de ses pairs avec colère et jalousie, les percevoir comme quelque chose qui n’affecte pas sa sécurité aidera notre enfant à voir la réalité autrement. Moins obscure, plus propre et plus saine pour son développement émotionnel, évitant par la même l’émergence de la jalousie entre frères et soeurs.
Il sera difficile pour l’enfant d’être content pour son frère ou sa soeur s’il observe chez ses parents des attitudes de rejet envers les réalisations ou de bonnes nouvelles qu’il obtient lui-même. S’il doit constamment faire face à la comparaison avec son frère ou sa soeur.
L’enfant se sentira davantage en sécurité dans un environnement où les bonnes choses sont valorisées, au lieu d’un environnement dans lequel ses échecs sont constamment soulignés. Il s’agirait ici d’une éducation “positive” dans laquelle nous applaudirions les comportements sains et dans laquelle nous chercherions à minimiser ceux qui sont les moins adaptés et les plus dérangeants.
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