La fin d'une amitié fait-elle autant de mal qu'une rupture ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La fin d’une amitié fait mal. Perdre ce soutien quotidien, ces moments de confidences, de rires et ces expériences partagées génère une douleur comparable à celle de la perte d’un amour. C’est presque comme abandonner une partie de nous-mêmes.
Que cela nous plaise ou non, nous passons par différents deuils tout au long de la vie. Et nous ne parlons pas seulement d’une perte physique. Les absences les plus fréquentes sont celles dues à une rupture amoureuse et, surtout, à l’éloignement de ces êtres importants comme les amis eux-mêmes.
Nous savons tous que l’être humain est programmé pour socialiser et faire preuve d’empathie. C’est pourquoi nous devons construire d’autres bases d’attachement différentes des liens romantiques.
Un ami est un soutien inestimable. C’est cette relation qui nous enrichit et qui à son tour favorise une santé psychologique remarquable via la création d’une alliance pour évacuer les préoccupations, soulager le stress et générer des situations positives et réciproques.
Cependant, comme les os, les relations peuvent se briser. Et parfois, cette fin n’est due à aucun événement en particulier. Certaines relations se terminent sans que nous nous en rendions compte. Lorsque nous atteignons la maturité, nous commençons à être plus sélectifs dans nos liens et interactions.
Certaines études nous montrent que c’est à partir de 30 ans que l’on commence à privilégier la qualité à la quantité en matière d’amitié. Cependant, voir comment d’un jour à l’autre cette figure qui nous était si chère s’éloigne de nous fait mal. Et cela fait autant, voire plus, de peine qu’une rupture amoureuse.
“L’amitié est plus difficile et plus rare que l’amour. Il faut donc la préserver coûte que coûte.”
-Alberto Moravia-
La fin de l’amitié, une rupture souvent imprévue
Il y a un fait intéressant venu de l’Université de Tel Aviv qui mérite réflexion. Une étude réalisée par la Dre Laura Radaelli indique que les personnes n’auront jamais suffisamment de données pour déterminer qui sera un véritable ami et qui n’en sera pas un.
Autrement dit, dans de nombreux cas, nous devons faire un travail pour assumer l’incertitude générée par le fait que les amis sont faillibles. De plus, l’amitié “perçue” ne correspond pas toujours à celle ressentie par l’autre. Cela peut générer de la souffrance.
Pourquoi la fin d’une amitié fait-elle si mal ?
La douleur à la fin d’une amitié est proportionnelle à l’importance de la relation perdue. Peu importe donc que cette personne soit à nos côtés depuis l’enfance ou que ce soit une découverte récente.
Ce qui compte c’est la valeur, pour nous, de ce trésor humain qui a donné un nouveau souffre à notre vie et qui prend désormais ses distances. La perte ou l’abandon de est douloureux pour les raisons suivantes :
- Nous perdons un soutien émotionnel. Nous nous sommes dissociés de quelqu’un qui nous a offert un type de renforcement que d’autres proches ne nous ont pas donné.
- Du jour au lendemain, un espace de complicité disparaît, ainsi que ce refuge où relativiser les peines et partager les joies.
- Enfin, il existe une autre source de douleur remarquable : la rupture des attentes. D’une manière ou d’une autre, nous avons tendance à tenir certaines relations pour acquises. Parfois, nous ne les questionnons même pas et nous pensons qu’elles seront toujours ce phare à l’horizon.
- La fin de l’amitié peut être traumatisante quand il y a eu un manque de loyauté. Sans l’ombre d’un doute, une attaque contre la confiance est la blessure qui fait le plus mal. Être trahi ou trompé provoque une très profonde déception.
Comment faire face à la rupture d’une amitié ?
Assumer la fin d’une amitié très importante pour nous implique un deuil. Même si les amitiés vont et viennent, certaines relations laissent une marque plus importante que d’autres. L’idée est donc de retenir les leçons apprises ainsi que les bons moments partagés.
Si nous nous concentrons sur le sentiment de déception, l’effort que nous devrons faire pour tourner la page sera plus grand. Les rancunes sont de mauvais compagnons de voyage. Elles fixent des limites, sèment la méfiance et construisent des murs contre l’opportunité de continuer à socialiser.
Robert Louis Stevenson a dit qu’un ami est un cadeau que vous vous faites vous-même. Son amitié avec l’écrivain Henry James est un exemple. Ils ne se sont pas vus plus de deux ou trois fois au cours de leur vie, mais ils ont maintenu une amitié postale qui les a soutenus dans les moments les plus difficiles.
Il n’est pas facile de trouver ces personnes à mi-chemin entre un trésor et une balise lumineuse. Cependant, il y en a, elles sont là, tout autour de nous. Nous devons nous autoriser à faire à nouveau confiance.
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- Luo, Y.; Hawkley, L.C.; Waite, L.J.; & Cacioppo, J.T. (2005). Loneliness, health, and mortality in old age: A national longitudinal study. Social Science & Medicine, 74 (6), 907-914.
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