L'apathie : quand la volonté, le désir, la motivation échouent
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Savez-vous ce qu’est l’apathie ? Parfois, la paresse est douloureuse. Le monde pèse lourdement sur nous et non seulement nous manquons d’enthousiasme et de motivation, mais nous nous sentons également incapables de décider ou de faire quoi que ce soit.
C’est un autre type de fatigue, très différent de ce que l’on peut ressentir après une longue journée de travail. L’apathie survient sans effort et est, en réalité, un état dans lequel il est même difficile de penser.
Quand quelqu’un est dans un tel état, il est courant que son entourage essaie de lui remonter le moral et lui suggère quelque chose d’aussi simple que de prendre quelques jours de cong ou de sortir et essayer de se déconnecter.
Cependant, rien de tout cela ne fonctionne. Ce sont des patchs inutiles face à cette réalité psychologique dans laquelle la personne ne comprend plus ce qu’est la joie et ne trouve pas de soulagement même après avoir dormir dix heures de suite.
L’apathie peut parfois être confondue avec d’autres pathologies similaires, telles que l’anhédonie ou l’asthénie. Il est vrai que les ces trois pathologies sont très proches des troubles dépressifs et, parfois, ils peuvent apparaître ensemble, formant un trident très épuisant. Cependant, chacun d’eux a ses propres particularités.
L’apathie, la démotivation pathologique
L’apathie signifie littéralement “sans volonté”. En soi, cela ne configure pas un trouble mental. Il s’agit d’un symptôme pouvant indiquer de multiples réalités cliniques marquées par une grande souffrance. D’un point de vue médical, l’apathie correspond à une altération de la motivation qui, dans de nombreux cas, s’explique par une altération neurologique.
Il est vrai que nous pouvons tous traverser ces moments où rien ne nous motive et où le désir, l’énergie et la volonté manquent. Cependant, ce sont presque toujours des situations spécifiques et ponctuelles.
Il y a des cas qui vont beaucoup plus loin. Dans certains cas, la personne concernée arrête même de communiquer. Ce silence correspond au besoin évident de s’isoler de tout et de tous. Ce sont des cas extrêmes d’apathie.
Parce que l’apathie fait également partie d’un spectre. Cela veut dire qu’il y a des cas légers et d’autres sévères et douloureux. A la fois pour le patient lui-même et pour l’environnement. Voyons cela plus en détail dans la suite de cet article.
Quels sont les symptômes de l’apathie ?
L’apathie ne traduit pas seulement le manque désir de remplir nos obligations. C’est quelque chose de plus profond, persistant et même frappant. Voici les symptômes les plus caractéristiques :
- Manque d’énergie pour effectuer les tâches quotidiennes.
- Fatigue, manque de motivation, manque d’initiative.
- Mouvements moteurs lents.
- Manque de capacité à réagir aux stimuli.
- Incapacité à prendre des décisions, à répondre aux exigences de l’environnement.
- Indécision.
- Parole ralentie : il est difficile pour la personne d’entendre même ce qu’elle dit.
- Épuisement émotionnel : de nombreuses émotions sont ressenties, mais toutes en même temps, d’où l’épuisement.
- Il y a des gens qui finissent par être incapables de parler et restent alors en silence.
Par ailleurs, nous devons faire particulièrement attention aux enfants et aux personnes âgées. L’apathie ne caractérise pas nécessairement les très jeunes ou les personnes très âgées comme on pourrait le penser. L’apathie peut toucher tout le monde et il est important d’en connaître les causes.
Les causes à l’origine de ce manque de volonté
Il y a quelques décennies, l’apathie était considérée comme une forme de retard mental. On estimait que quelqu’un pouvait soudainement présenter ce revers intellectuel, émotionnel et moteur dans lequel une sorte d’involution psychique était évidente. Heureusement, aujourd’hui, nous comprenons un peu plus cette fonctionnalité.
- L’apathie est généralement, en moyenne, un symptôme de dépression majeure.
- Cela peut aussi être le symptôme d’un trouble neurologique. Souffrir d’un accident, d’un accident vasculaire cérébral ou de toute autre condition affectant le cerveau peut entraîner l’apparition de l’apathie.
- Des études telles que celles menées à l’Université de Washington montrent qu’une lésion du striatum ou du noyau thalamique conduit à l’apathie.
- Il en va de même si nous subissons une altération des centres de motivation et de mouvement tels que la zone frontale du cerveau, les noyaux gris centraux ou le cingulaire antérieur.
- Il convient également de savoir que la scopolamine (burundanga) passe par des états d’aboulie dans lesquels la personne perd complètement sa propre volonté.
Quel traitement existe-t-il pour l’apathie ?
Le traitement de l’aboulie dépend toujours de l’origine du trouble ou de la condition médicale à l’origine de cet état. Ce n’est pas la même chose d’avoir un patient qui a subi une lésion cérébrale à la suite d’un accident que d’avoir une personne souffrant de dépression majeure. Dans la plupart des cas, une réponse pharmacologique est déclenchée.
Certaines études comme celles menées par les Drs Daniel A. Drubach, MD, et Gabriel Zeilig, nous renseignent sur l’utilité de la carbidopa et de la lévodopa dans le traitement des symptômes des patients atteints d’aboulie. Ces médicaments sont efficaces, car ils améliorent la production de dopamine et apportent des bienfaits au système nerveux central.
D’autre part, la thérapie psychologique est également très appropriée. Dans ce cas, l’objectif serait de fournir aux patients des outils pour améliorer leur motivation. L’idée est qu’ils prennent soin de leurs pensées, régulent leurs émotions et adoptent de nouveaux comportements afin de reprendre le contrôle de leur réalité.
De même, des bénéfices intéressants ont été observés dans les thérapies physiques et sportives, ainsi que dans la physiothérapie. Encourager la personne à bouger de nouveau en réalisant des activités simples mais motivantes augmente la production d’endorphines. Cela lui permet de reprendre contact avec le plan physique.
En somme, l’apathie est un symptôme à ne pas ignorer. Dans le cas où le découragement et la réticence sont persistants et très limitants, il est nécessaire de consulter un professionnel. Gardez cela à l’esprit.
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