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Kétamine : une drogue illégale bientôt utilisée comme traitement contre la dépression ?

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Kétamine : une drogue illégale bientôt utilisée comme traitement contre la dépression ?
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 13 février, 2023

La kétamine est une drogue connue pour être utilisée dans le milieu festif afin de favoriser la désinhibition qui a lieu en soi dans certains contextes. Ce composé a été synthétisé pour la première fois en 1962 en tant qu’analgésique pour soulager les blessés dans les zones de combat. De plus, de nombreux vétérinaires l’utilisent pour anesthésier les chevaux.

Depuis 2006, les psychiatres ont commencé à découvrir son puissant effet antidépressif. Au contraire, le problème qui se présente, ce sont ses effets secondaires marqués et dangereux. Si on consacre quelques minutes à l’exploration de la pharmacologie de la dépression, on se rendra compte du fait que le prozac et son générique, la fluoxétine, ont été remplacés par d’autres types d’anti-dépresseurs plus spécifiques.

Une bonne utilisation et une bonne administration de ces derniers ont pu en favoriser l’effet, réduire les effets secondaires et être plus spécifiques dans le traitement des symptômes concernés. Nous pensons ici par exemple aux anti-dépresseurs de troisième génération, tels que la venlafaxine, qui sont très efficaces dans le traitement des dépression qui présentent des cas d’anxiété généralisée. Le patient peut alors être davantage disposé à réaliser des activités, si bien que l’énergie qu’elle produit trouve dans le mouvement une manière de se dissiper.

Un patient sur trois touché par la dépression sévère vit sans répondre aux traitements réglés et les rechutes se produisent dans 75% des cas (tout dépend du type de dépression et de patient). Avec un tel panorama, ne vaut-il pas la peine de considérer d’autres alternatives ?

La dépression aujourd’hui

Même s’ils veulent la cacher, ni les acteurs célèbres, les musiciens ou les programmateurs de la Silicon Valley n’y échappent. Andrés Iniesta parle d’ailleurs de la dépression dans son autobiographie, de même que Bruce Springsteen. La dépression sera dans quelques années la cause principale d’invalidité.

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Le problème, c’est qu’aujourd’hui, malgré les progrès ayant été faits, il n’y a toujours pas de traitements ou d’interventions multidisciplinaires s’avérant efficaces dans tous les cas. D’où le besoin d’investir dans la recherche et de continuer à explorer de nouvelles voies.

La prise de conscience sur l’écologie, la santé mentale et la distribution de la connaissance et de la richesse marqueront l’agenda des années à venir. De plus, il sera bon de le faire si on veut survivre en tant qu’espèce, voire même migrer vers d’autres planètes.

Tous ces changements influent sur notre changement animique, le stress se cristallise dans la tristesse et il existe une plus grande proportion de personnes qui se sentent déconnectées du monde dans tout processus de changement. D’un autre côté, même si le contexte peut influer, on parle de dépression depuis l’époque d’Hippocrate, et tout au long de l’histoire, on lui a attribué diverses significations.

La dépression sévère et le stress post-traumatique : des personnes qui n’arrivent pas à se réconcilier avec le monde

En plus de symptômes liés à l’altération du sommeil, de l’appétit, de l’apathie, de la tristesse et de l’irritabilité, aussi bien dans le cas du stress post-traumatique que dans celui de la dépression sévère il existe un sentiment de perte de contrôle et une connexion avec la réalité qui entoure les personnes qui en souffrent. Tout cela porte un profond sentiment de désespoir. Que ce soit un déclencheur ou non, la dépression isole le sujet du monde et vice versa.

L’association d’inhibiteurs sélectifs de sérotonine, comme le prozac, et de thérapies cognitivo-comportementales semble être la meilleure option pour améliorer l’état de santé du patient. Concrètement, le composant “d’activation comportementale” est celui qui fonctionne le mieux.

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La médication semble être efficace uniquement pour améliorer les symptômes de dépressions très sévères, atypiques ou présentant des symptômes végétatifs. De plus, le traitement pharmacologique ne semble pas montrer d’ouverture quant au psychologue de manière isolée à moyen-long terme. Cela ne semble pas non plus être une option très attractive, et plus encore si on prend en compte les nombreux effets secondaires, même si dans certains cas cela fonctionne bel et bien (sans pour autant que l’on ne sache spécifiquement pourquoi).

L’effet dissociatif : l’élément distinctif de la kétamine par rapport à la fluoxétine

Comme nous l’avons commenté précédemment dans cet article, les anti-dépresseurs les plus communs agissent comme des inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine dans l’espace pré-synaptique, augmentant ainsi sa présence dans le cerveau. Quelque chose de semblable au fait de “prolonger la durée du plaisir”, activer le mécanisme du “bonheur’ de manière artificielle, stimulant ainsi son neurotransmetteur principal.

Cependant, toutes les dépressions sévères ne s’améliorent pas de manière significative grâce à ce traitement pharmacologique. Dans bien des cas, cet état empêche de commencer à suivre une thérapie psychologique. Que peut alors supposer la kétamine dans tout cela ?

La kétamine ne peut pas être administrée sans un contrôle médical strict. En ce sens, différents tests ont été menés et ont donné des résultats surprenants. Ce qui est réellement révolutionnaire, ce serait le fait qu’elle isole la molécule qui atteint les effets positifs (puissants et rapides), éliminant ainsi la part du composé à l’origine de la plupart des effets secondaires.

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Si on la compare avec d’autres anti-dépresseurs, la rapidité et le si grand effet qu’il produit est ce qui marque la différence en faveur de la kétamine. D’un autre côté, ce composé synthétisé offre des expériences hallucinatoires et des altérations dissociatives allant à la vitesse d’un e-mail : le “moi” se dédouble, et soudain la réalité est autre, allant peut-être au-delà de la dissonance cognitive extrême que vit le “moi habituel” par rapport au monde.

Quand la personne semble se faire à cette baisse des effets de la kétamine, on ne sait pas si c’est parce qu’elle est capable d’expérimenter une réalité parallèle. En ce sens, il semble que l’expérience perceptive hallucinatoire active les sens de la personne de telle manière qu’elle amplifie ses sensations, si bien que les souvenirs désagréables n’auraient aucun sens dans cette “nouvelle réalité“.

Peut-être sont-ce la réalité et les stigmates que l’on crée dans cette société qui rendent malades. Peut-être sont-ce ces produits sociaux qui fragilisent nos défenses émotionnelles et qui produisent cet effet tunnel dans notre vision, qui nous mène à voir uniquement des portes fermées. D’une manière ou d’une autre, ce qui est certain, c’est que la dépression se présente comme un défi de plus en plus important : son incidence augmente et l’efficacité des traitements, des thérapies et des plans d’intervention a besoin d’évoluer pour pouvoir donner une réponse efficace à tous les coups. La kétamine ne pourrait-elle pas être une solution ?

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.