Habitudes nerveuses : que faut-il savoir ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Vous connaissez probablement au moins une personne qui se ronge les ongles. Il est même possible que vous ayez eu recours à cette action dans des moments de grande nervosité. Quelque chose d’aussi simple et inoffensif peut néanmoins avoir plus d’importance si nous nous concentrons sur son origine et ses conséquences à long terme. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous voulons vous dire tout ce que vous devez savoir sur les habitudes nerveuses.
Bien que nous ne leur accordions pas beaucoup d’attention, les habitudes nerveuses affectent un pourcentage important de la population. Leur prévalence peut varier considérablement selon le type spécifique ; ainsi, alors que certaines d’entre elles sont présentes chez 1 à 4 % de la population, d’autres atteignent des taux compris entre 10 et 45 %.
De plus, elles peuvent survenir aussi bien chez les enfants et les jeunes que chez les adultes. Mais comment peuvent-elles affecter notre quotidien ? C’est ce que nous allons voir.
Que sont les habitudes nerveuses ?
Les habitudes nerveuses peuvent être définies comme des comportements répétitifs, impulsifs et sans fonction. C’est-à-dire qu’elles ne poursuivent aucun but et sont exécutées, la plupart du temps, involontairement. Elles peuvent consister en des répétitions verbales ou motrices, difficiles à contrôler pour ceux qui les émettent et qui peuvent affecter leur rendement dans la vie de tous les jours.
Ces habitudes nerveuses sont très similaires aux tics mais elles sont légèrement différentes. Les premières sont généralement plus simples, ont une durée plus courte et une présentation plus rapide et plus soudaine. Les seconds, en revanche, constituent des comportements plus complexes et élaborés, avec une durée plus longue.
Quels sont les types d’habitudes nerveuses qui existent ?
On peut retrouver des habitudes nerveuses vocales ou motrices. Ainsi, celles-ci peuvent consister en un mouvement, comme la trichotillomanie (s’arracher les cheveux) ; mais elles peuvent aussi impliquer des sons et des émissions vocales, comme dans le cas de l’écholalie (répétition de paroles déjà entendues).
En plus des habitudes mentionnées, il existe de nombreuses autres manifestations différentes. Se pincer la peau, se gratter les oreilles, se ronger les ongles ou se mordre les lèvres, se frotter les jambes… il existe de nombreuses variantes. Bien qu’elles aient tendance à se concentrer sur la région du cou et de la tête, elles peuvent affecter n’importe quelle partie du corps.
Dans tous les cas, toute émission répétitive, irrésistible et non intentionnelle (qui s’effectue sans le moindre objectif) est susceptible de constituer une habitude nerveuse. Surtout si elle répond à certains paramètres dont nous allons parler ci-dessous.
Comment naissent les habitudes nerveuses et pourquoi se maintiennent-elles ?
Les habitudes nerveuses naissent d’un état d’anxiété, d’agitation ou d’activation. Face à un état de nervosité, ces comportements répétitifs apportent du calme, une autorégulation et des sensations agréables. Ainsi, il est courant que la personne ressente un inconfort désagréable qui ne peut être soulagé qu’avec l’accomplissement dudit comportement ; par conséquent, l’envie est irrésistible.
Cependant, le problème se pose lorsque ce comportement s’automatise et se transforme en habitude. À ce stade, il n’est plus nécessaire que la personne ressente de l’anxiété pour que la répétition commence. Celle-ci peut survenir dans des moments d’ennui ou de distraction et occuper de plus en plus de temps dans la vie de la personne.
Lorsque le mouvement est si enraciné, il est probable que, bien souvent, l’individu ne se rende même pas compte qu’il l’exécute. C’est pour cela qu’il est difficile d’y mettre fin.
Y a-t-il un traitement ?
Les habitudes nerveuses peuvent générer une série de conséquences désagréables tant sur le plan physique (comme des blessures, des dommages ou des infections) que sur le plan psychologique. Et, bien souvent, les gens se retrouvent limités dans leur activité sociale par honte que d’autres découvrent leur habitude ou découvrent ses conséquences physiques.
Pour cette raison, il est important d’appliquer un traitement adéquat, car, même si ces habitudes nerveuses peuvent être temporaires, elles ont généralement tendance à durer dans le temps.
Puisqu’il s’agit d’un trouble étroitement lié à l’anxiété, certains médicaments ou certaines psychothérapies qui aident à réduire l’anxiété peuvent être bénéfiques. La technique d’inversion des habitudes est celle qui s’est avérée la plus efficace. En effet, elle aide la personne à être plus consciente d’elle-même et à identifier les moments où elle commence à avoir recours au comportement à éliminer.
Si vous avez des habitudes nerveuses, demandez de l’aide
Pour conclure, il est important de se rappeler que les habitudes nerveuses ne sont pas volontaires : elles sont irrésistibles et s’automatisent avec le temps. Elles surviennent en réponse à des états d’agitation et d’anxiété et peuvent avoir de graves répercussions sur la santé et le bien-être de la personne.
Ainsi, si vous vous sentez identifié à ce qui précède, n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel.
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- Ladouceur, R. (1979). Habit reversal treatment: learning an incompatible response or increasing the subject’s awareness?. Behaviour Research and Therapy, 17(4), 313-316. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0005796779900032
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