Je garderai ce petit moment pour toi, du moment que je n'ai pas mal

Je garderai ce petit moment pour toi, du moment que je n'ai pas mal

Dernière mise à jour : 16 octobre, 2015

Tu n’étais pas mon inspiration, mon aujourd’hui et mon demain. Mes envies de rire, mon éclat et ma lumière.

Tu n’étais pas celui qui faisait ressortir le meilleur de moi depuis le plus profond de mes ténèbres.

Tu n’étais pas celui que m’emmenait chaque soir dans le ciel sombre, pour caresser les étoiles.

Et ce n’était pas toi… et tu ne voulais pas l’être.

Et je dors en m’imaginant ce ciel étoilé. Je vole de mon lit hors de toi, de moi, de mes souvenirs.

Demain est un autre jour.

Le lit est vide et trop grand. Et le plus triste, c’est qu’il a toujours été ainsi, même si tu m’accompagnais la nuit.

Je fais un effort et je me lève pour ne pas regarder cet espace vide et sombre.

Une odeur de café envahit la cuisine. Ca sent bon, cela me réconforte.

J’essaie de me rappeler. Je n’ai même pas un seul souvenir net. Les images se cognent dans ma tête à un rythme frénétique. Un baiser dans le cou. La hâte. Je commence à me souvenir…

Ce n’était pas toi qui me disait “ma princesse” le matin, et qui me faisait un sourire au milieu de tous ces bâillements.

Qui avait confiance en moi. Qui me disait “pour toujours”. Qui avec un sourire m’offrait des milliers de couchers du soleil.

Ce n’était pas moi non plus qui te le demandait.

Tu n’as jamais été mon pari. Tu n’as jamais été mon défi. Ma lutte.

Peut-être que ce n’était pas moi qui devait lutter… 

Pardonne-moi.

J’ajoute du sucre au café. Je ne sais pas pourquoi je le fais. Normalement, je le préfère amer. Peut-être que j’ai besoin d’une trêve. Comme une sorte de cadeau. Se souvenir demande beaucoup d’énergie. Je le remue et j’espère qu’il ne va pas trop me brûler.

Et je pense et je ferme les yeux. Je ne me souviens pas du chaud… je me souviens du froid.

Ce n’était pas toi qui faisait frémir mon corps et mon lit chaque nuit. Peu importe les cernes. Ou le sommeil en retard.

Ce n’était pas toi qui un jour de pluie me poussait dans la rue pour que je m’imprègne des odeurs et des sensations.

Déteste-moi. Insulte-moi. Peut-être que c’est la chose la plus sentimentale qui soit sortie de toi pendant tout ce temps. Quelque chose avec une charge émotionnelle volcanique. Quelque chose qui bouge ce coeur froid. Toi qui a congelé cette relation.

C’est que nous étions deux, et non pas un. Ce n’est pas le moment de regarder en arrière et de se demander de qui est la faute. Sûrement pas. Et pardonne-moi, mais ce n’était pas toi.

cafe

Une gorgée de café. Epicé. Plus si amer. Je savoure et je me souviens… goût de rien. Goût de désillusion, de désenchantement, de routine.

Nous nous accompagnions à cause du simple fait de ne pas vouloir être seuls. Un aujourd’hui avec toi et un demain également. Aux circonstances survenues et aux raisons ignorées. 

Et ce sont les pires. Les raisons que nous ne voulons pas écouter.

Tourbillon de bruit. Personnes, verres. Plus de personnes et plus de verres. Jusqu’à ce que le corps arrive à sa limite et que nous nous endormions sans penser. Sans penser à toi et à moi, non pas à nous.

Car les gueules de bois ensemble sont moins des gueules de bois. Peut-être que c’est pour cela que nous nous supportons autant. Qui sait. 

Il reste peu de café, seulement une grosse gorgée, ou deux petites. Il ne s’agit que de ça. De choix, finalement… et je ne sais pas quoi faire avec ce café. Je ne l’ai jamais su.

Peut-être que je vais jeter la tasse sur le sol et qu’elle va se casser en mille morceaux. Plus tard, je récupérerai les morceaux de céramique cassés et le café renversé.

Car tu n’étais pas ma joie, mon rêve. Mon endroit favori.

Tu ne me donnais pas envie d’arriver à la maison et de disparaître pendant quelques heures à tes côtés.

Pardonne-moi. Choisir cela n’est de mon ressort. Demain, je prendrai un autre café. Et je garderai ce petit moment pour toi. Jusqu’à ce que ça ne fasse plus mal.

Garde les souvenirs, car dans ma tête, il n’y a déjà plus de place.

Dans le fond, nous l’avons toujours su.

Que ce n’était pas moi, et que ce n’était pas toi. 

 


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