Evitez de dire à une personne anxieuse de ne pas s'inquiéter
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Que pouvons-nous dire à une personne anxieuse ? Comment réagir face à cet ami, cette sœur ou cette personne proche qui est sur le point de faire une crise de panique ? Une recommandation assez courante est de lui dire de “se calmer“, “de ne pas s’inquiéter“. Cependant, l’effet de ces mots peut être exactement le contraire de ce à quoi nous nous attendons – même si nous le faisons avec toutes les bonnes intentions du monde.
Pour commencer, l’anxiété n’est pas quelque chose qu’une personne peut contrôler à volonté, à tel point que le cerveau anxieux fonctionne différemment. Il n’y a pas de bouton marche/arrêt ; le mécanisme est plus subtil. Par conséquent, ce que nous obtenons souvent avec nos aimables recommandations, c’est de générer plus de pression et d’augmenter l’inconfort.
Albert Ellis, dans son livre Vous pouvez être heureux, souligne que l’anxiété génère une angoisse mentale hors de propos. C’est quelque chose d’intense et de dévastateur qui limite complètement le potentiel humain. Mais il a souligné un aspect intéressant c’est que la première étape pour mieux le gérer n’est pas de le bloquer, mais d’accepter sa présence. La douleur émotionnelle fait partie de ce que nous sommes, et personne n’est à l’abri d’en souffrir.
Par conséquent, lorsque nous sommes à côté de quelqu’un d’anxieux, évitons les expressions du type “détends-toi, ne sois pas obsédé, arrête de t’inquiéter ou ce qui t’arrive est seulement dans ton esprit“. Avec ces phrases, nous bloquerons la communication, en empêchant l’autre de faire un compte rendu précis de ce qui lui arrive.
Evitez de dire à une personne anxieuse de ne pas s’inquiéter
Une personne anxieuse aimerait pouvoir se calmer. S’il y a une chose qu’elle aimerait vraiment faire, c’est d’arrêter de ressentir cette douleur à l’estomac, cette tension musculaire, cette tachycardie et ce bourdonnement de pensées turbulentes si difficiles à contrôler. De plus, lorsqu’une personne vit cette réalité psychologique, elle ressent souvent qu’elle est sur le point de subir une crise cardiaque ou de perdre tout contrôle d’elle-même.
Dire à quelqu’un d’anxieux de ne pas s’inquiéter, c’est comme dire à quelqu’un qui se noie de sortir de l’eau. Elle ne peut pas l’éviter, et elle a vraiment besoin d’une aide plus valable de notre part. Il y a aussi un autre aspect qu’il faut prendre en compte : l’anxiété apparaît souvent de manière inopinée. Parfois, il n’est pas nécessaire d’être confronté à une situation plus ou moins stressante, comme une conférence, un entretien d’embauche, un rendez-vous chez le médecin, etc.
Parfois, le démon de l’anxiété surgit dans les situations les plus inoffensives et insoupçonnées : lorsque nous parlons au téléphone, lors d’un dîner entre amis, en allant aux toilettes au travail ou à l’université ou même lorsque nous quittons la maison pour aller au travail. Dans les situations où l’angoisse surgit, il est courant qu’un proche insiste pour dire qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, qu’il ne se passe rien, parce que nous sommes en train d’inventer.
Ce genre de suggestions ne font qu’aggraver la situation.
Moins de conseils, plus d’empathie
Evitez de dire à une personne anxieuse de ne pas s’inquiéter. Ne lui dites pas non plus de se détendre et de prendre la vie plus calmement. Ne faites ni l’un ni l’autre pour une raison simple : le cerveau prisonnier de l’anxiété est insensible, alerte et incapable de traiter les commandes, suggestions et verbes bien intentionnés. Et s’il le fait, il verra nos conseils quelque peu inutiles car s’il y a une chose qu’il attend vraiment, c’est de l’empathie.
Parfois, il vaut mieux ne rien dire. Il suffit d’être là, d’être proche et de montrer à cette personne que nous sommes à ses côtés pour ce dont elle a besoin. Le temps ne manquera pas pour chercher des stratégies appropriées, mais il y a des moments où la meilleure chose à faire est d’être ce phare de lumière, une forteresse d’équilibre face à ceux qui affrontent leurs marées, leurs crises et leurs tempêtes.
D’autre part, une chose que les études nous disent, comme celles menées dans le département de psychopharmacologie de l’Université du Chemin de Ronde, à Paris, c’est que le cerveau de la personne anxieuse est piégé par des substances comme le cortisol, l’adrénaline et la norépinoéphrine. Il est très difficile de penser clairement dans ces états, de sorte que des conseils dans de telles circonstances sont peu utiles.
Que dire à une personne anxieuse ?
Si nous nous demandons quoi dire à une personne anxieuse, la réponse est simple : plutôt que de dire, faites. Plutôt que de recourir à des conseils, à cette phrase malheureuse mais bien intentionnée, observez simplement, soyez proche et essayez de comprendre ce que l’autre traverse. Comprenez, tout d’abord, qu’il y a plusieurs types d’anxiété et que ce qui a pu servir à quelqu’un ne convient peut-être pas à la personne que vous avez à côté.
La meilleure chose à faire, c’est donc de demander des choses comme “Comment puis-je t’aider ?” ou “Je sais que tu es anxieux en ce moment et que tu ne semble pas pouvoir le contrôler, alors prenons une grande respiration ensemble en attendant.” Parfois, il suffit aussi d’être proche, serein et rassurant. Plus tard, nous pouvons accompagner l’être cher à la recherche d’une aide spécialisée, mais en attendant, le mieux est de savoir comment être présent, de lui apporter de l’affection et de l’empathie. C’est plus facile qu’il n’y paraît.
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- Millan, M. J. (2003). The neurobiology and control of anxious states. Progress in Neurobiology. Elsevier Ltd. https://doi.org/10.1016/S0301-0082(03)00087-X
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