Que sont les erreurs de pensées et comment lutter contre ?
La pensée est le produit mental qui surgit de la capacité que tous les êtres humains ont à “travailler” avec leur esprit, c’est-à-dire à réfléchir ou à interpréter ce qui survient dans leur entourage ou en eux.
Les êtres humains passent des jours, des heures et même la vie entière à penser. Nous évaluons ce qui nous arrive, nous pensons des choses sans importance, et même des choses abstraites. Parfois, nous avons même des pensées dont nous avons honte et à d’autres moments, nous voyageons dans le passé ou dans le futur avec notre esprit.
En définitive, notre capacité à penser est énorme et savoir la gérer est essentiel pour une bonne santé émotionnelle. Les pensées déterminent nos émotions et celles-ci, à leur tour, déterminent notre comportement.
Les pensées qui nous font sentir des émotions malsaines sont appelées pensées négatives, ou distorsions cognitives. Toutes les pensées ne suscitent pas d’émotions importantes. Par exemple, si on pense “il y a un chien en train d’aboyer”, il est probable que cela ne produise rien du tout au niveau émotionnel.
Mais c’est différent si on pense “il y a un chien en train d’aboyer” et qu’en même temps, on y accorde la signification suivante : “cela signifie qu’il est en colère et qu’il peut m’attaquer”. Ici, la chose change totalement car selon la pensée, la survie ou l’intégrité sont impliquées et cela peut être dangereux. Il faut donc déclencher la réponse de l’anxiété, avec tout ce qu’elle implique.
Erreurs de pensée typiques
Il existe de nombreux “biais” de pensées mais nous allons nous concentrer sur les plus typiques et celles qui peuvent particulièrement nous perturber.
L’erreur du devin
Cette distorsion a lieu lorsqu’on est sûr-e que l’autre personne est en train de penser quelque chose en particulier ou que l’on croit que quelque chose va arriver. Et même, on mettrait sa main à couper que cela va se passer ainsi.
Évidemment, cela manque de logique car personne, absolument personne, n’a la capacité de savoir ce qui va arriver dans le futur, ce que les autres personnes pensent, ni même ce que l’on pensera ou fera dans quelques années. Alors, pourquoi sommes-nous si sûr-e-s de ce qui va arriver ou pas ? Avons-nous une boule de cristal imaginaire qui nous le dit ?
La pensée en noir et blanc
Ce type d’erreur de pensée caractérise les extrêmes d’un continuum, qui ne tient pas compte du fait qu’il n’existe pas que le noir et le blanc, mais également le gris, avec toutes ses nuances. Combien de fois vous êtes-vous dit à vous-même que tout s’est mal passé à cause d’une erreur ? Demandez-vous plutôt : comment une erreur peut-elle faire tout capoter ? N’êtes-vous pas en train d’exagérer un peu ?
La personnalisation
Nous pensons souvent que nous sommes au centre de l’Univers, que ce soit pour le bien ou pour le mauvais. Et nous pensons que les autres personnes sont toujours attentives à ce que nous faisons ou cessons de faire, comment nous sommes habillé-e-s, ce que nous disons etc.
La réalité, c’est que chaque personne pense à ses propres problématiques et pas à celles de autres.
Comme vous avez pu le voir, avec cette erreur, nous prenons tout personnellement et nous ressentons alors de l’anxiété, de la culpabilité, de la timidité etc.
Dramatiser
Vous commettez cette erreur lorsque vous exagérez tellement la réalité, sans preuve, que vous voyez des menaces partout et vous pensez à coups de “Et si ?”. Et je n’avais pas mon examen ? Et si ma copine me quittait ? Et si je tombais malade ? À toutes ces suppositions, vous ajoutez l’adjectif “terrible” et vous le vivez comme si cela était vraiment arrivé, comme si c’était une catastrophe dont nous n’allions jamais nous remettre.
Comment avoir une pensée plus objective ?
Sachez que toutes ces erreurs surgissent de plusieurs croyances enracinées dans notre être et qui se sont affinées depuis l’enfance. Être plus objectif-ve est un processus qui requiert du temps et des efforts, mais qui peut vous aider à mieux vous sentir.
Vous deviendrez alors un être plus scientifique et rationnel, commettant moins d’erreurs de pensée si :
Vous interprétez la réalité avec les cinq sens uniquement
La réalité ne peut être connue que si on l’observe, on la touche, on la déguste, on l’écoute et on la sent. Alors, concentrez-vous sur ce que vous êtes en train de vivre dans le moment présent, car ce moment est la réalité à laquelle vous avez accès. Ce qui va arriver dans le futur, arrive dans un autre endroit ou dans l’esprit de quelqu’un d’autre n’est pas votre réalité et vous ne pouvez pas, a priori, la connaître.
Vous vous posez des questions scientifiques
Si on veut connaître la réalité, en plus des cinq sens, on peut se poser des questions telles que : comment puis-je être aussi sûr-e que mon collègue de travail me critique ? Quelle preuve ai-je pour penser que j’aurai un accident si je prends la voiture ? Quelles probabilité ai-je de souffrir d’une maladie ?
Vous êtes conscient-e de l’origine de ces pensées
Comme nous l’avons dit, les biais viennent des croyances. Les pensées sont comme les racines d’un arbre et les erreurs cognitives sont ses fleurs. Analysez quelles sont vos croyances et vous saurez ainsi pourquoi vous commettez ces distorsions. Avez-vous besoin de l’amour pour être heureux-se ? Pensez-vous que s’inquiéter aide à résoudre des problèmes ? Pensez-vous que certaines personnes sont méchantes et méritent d’être punies ?
Vous faites des expériences
Comme si vous étiez des scientifiques, vous devez réaliser des expériences qui vous confirmeront ou pas si ce que vous pensez est vrai ou erroné. Si, par exemple, vous pensez que quelqu’un vous critique dans votre dos, vous devrez vous armer de courage et lui demander si c’est vrai ou pas.
Sa réponse vous servira à savoir si vous aviez monté tout un film dans votre tête ou pas. Il est aussi possible que la personne vous mente mais vous n’avez pas le contrôle sur cela ! Alors, concentrez-vous sur ce que vous pouvez résoudre et oubliez le reste.
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