Démanteler l'amour romantique de Disney
Rédigé et vérifié par Assistante sociale Silvia Carrasco
Les histoires de Disney ont traversé les frontières. Beaucoup d’entre nous ont grandi avec les dessins animés de Disney et en rêvant d’être l’un des personnages de cette industrie mythique.
Pendant l’enfance, nous sommes des éponges. Tout ce que nous voyons et entendons attire notre attention. Le monde est un terrain de jeu qui a le pouvoir de se mettre constamment à jour. En exagérant un peu, on pourrait même parler de la réalité comme une extension du monde Disney.
Nous examinons ici de plus près certains des messages véhiculés par les classiques de Disney. Certains sont encore peut-être invisibles à nos yeux parce que nous les regardons encore avec des yeux d’enfants en quête d’aventure. Cependant, si certaines situations étaient transférées dans un autre contexte, elles généreraient une certaine controverse.
La figure de la femme dans Cendrillon et Blanche-Neige
Cendrillon et Blanche-Neige font partie des histoires de Disney qui ont le mieux survécu au passage du temps. Ces deux histoires présentent des similitudes. Par exemple, les protagonistes sont des femmes dont le travail consiste à nettoyer la maison, préparer les repas et être au service des autres.
Ce sont aussi deux femmes qui sont “sauvées” de leur triste vie par un “beau” prince qui vient les sauver. Dans le cas de Cendrillon, son prince la retrouve grâce à une chaussure perdue à la fête à laquelle sa marraine la fée lui a permis d’aller. Blanche-Neige, elle, tombe amoureuse d’un prince qui l’a sauvée d’un sort imposé par la méchante sorcière.
Bien entendu, après avoir été sauvées par un beau prince, les deux jeunes femmes vivent dans un beau château. Ce changement radical de vie fait qu’elles n’ont plus besoin de réaliser des tâches domestiques et d’être au service des autres.
Pourquoi ce message est problématique ? Une fille peut comprendre que pour progresser dans la vie, elle a besoin d’un homme qui vienne la sauver. En attendant, elle peut alors se sentir condamnée à répondre aux demandes des autres, à moins que quelqu’un soit capable de lui organiser une nuit magique pour la libérer de sa peine.
Chaque personne, homme ou femme, peut prospérer par elle-même. Vous n’avez besoin de personne pour changer votre chance ou le sens de votre vie. Cela peut paraître simple et même logique à comprendre, mais à certains âges, il peut être très dangereux que cette idée serve de modèle.
Un autre classique de Disney : La Belle et la Bête
La Belle et la Bête fait également partie des classiques préférés de Disney. Ce phénomène nous permet de retrouver cette histoire sous différents formats. Cependant, malgré les variations, des messages dangereux ont survécu au passage du temps.
Combien de fois avons-nous ri avec le célèbre Lumière ? Ce lustre français plein d’esprit. Cependant, si nous regardons de plus près l’histoire, n’est-ce pas ce qu’il fait avec le plumeau traque ?
Dans le développement de l’intrigue, cela peut apporter une touche d’humour. Cependant, si nous analysons cela de plus près, que penserions-nous si cette façon d’agir était validée par les enfants ? D’autre part, le protagoniste s’appelle Belle. Il s’agit d’un paradoxe, étant donné que cette histoire tente de nous expliquer que la beauté se trouve à l’intérieur.
L’histoire même est paradoxale. Nous laissons nos enfants voir une histoire dans laquelle une jeune fille est kidnappée et enfermée dans une pièce verrouillée “pour être entrée là où il ne fallait pas” ? Puis finalement, la victime et son ravisseur passent une journée parfaite à jouer dans la neige et la jeune fille finit par tomber amoureuse de son ravisseur.
La petite Sirène
La Petite Sirène est un autre des classiques de Disney qui, malheureusement, véhicule des messages que nous devons remettre en question aujourd’hui. Ariel veut avoir des jambes et cesser d’être une sirène, et non pas parce qu’elle veut être humaine, mais parce qu’elle veut être avec le prince.
Il y a un autre un autre message inquiétant dans ce classique. Rappelons-nous que Ursula, la méchante de l’histoire, prive Ariel de sa voix d’Ariel parce que “les hommes veulent que les femmes se taisent”. C’est un message erroné et dangereux. Les femmes n’ont aucunement l’obligation de réaliser les souhaits des hommes.
Peter Pan
Nous avons presque tous voulu déménager à Neverland avec Peter Pan. Maintenant, pensons à l’image que projettent Tinkerbell et Wendy. Les deux personnages véhiculent l’idée que c’est “une bonne chose” d’adopter des comportements jaloux. Depuis leur perspective, cela signifie que l’on se bat pour la personne avec qui on souhaite être.
Or, la jalousie ne cause que de la souffrance et n’est, en aucun cas, une preuve d’amour. Pourtant, la dynamique de l’histoire semble nous dire le contraire. Dans Peter Pan, être jaloux peut être positif.
Ainsi, ce qui est dangereux dans cette histoire, c’est la projection positive, et donc trompeuse, de la jalousie. Nous ferions bien de créer des histoires dans lesquelles la jalousie n’est pas associée à l’amour, mais plutôt à la souffrance de la personne qui en fait l’expérience.
Disney s’adapte à son époque
Lorsque les histoires citées ont été écrites, c’était une tout autre époque. Disney, dans une large mesure, se bornait à jouer le rôle de miroir de certaines dynamiques sociales que très peu remettaient en question.
Heureusement, la figure de la femme que représentait Disney a changé. Tout comme les préoccupations sociales dans une large mesure. Le premier exemple clair de cette transformation, au moins dans l’intention, est visible dans Mulan. Cette jeune femme indépendante est non seulement capable de se sauver, mais aussi de sauver les autres.
Disney a compris que les temps et la société ont changé. Gardons à l’esprit que Disney a l’opportunité d’être un support important pour que ces avancées se consolident chez les nouvelles générations.
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