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Cybermalaises : quand la technologie nous submerge

4 minutes
La technologie nous affecte, c'est un fait. Avec elle, nous sommes capables de créer des environnements visuels si immersifs que nous pouvons rendre fou notre système perceptif. On parle alors de cybermalaises.
Cybermalaises : quand la technologie nous submerge
Ebiezer López

Rédigé et vérifié par Psychologue Ebiezer López

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Avez-vous déjà ressenti un mal de tête ou une fatigue oculaire après avoir passé beaucoup de temps devant un écran ? Si cela vous arrive fréquemment, il est probable que vous souffriez de cybermalaises. Même si vous n’entendez pas souvent ce mot, il s’agit d’un trouble de plus en plus courant dans notre société. Il est donc important de connaître ses symptômes.

Bien que cela puisse ressembler à un problème bénin – et c’est précisément le cas –, il y a une forte probabilité qu’il devienne chronique. Ainsi, cela finit par affecter la capacité de fonctionner normalement et le cybermalaise peut même provoquer des accidents. Nous ne devons donc pas l’ignorer.

Qu’est-ce que le cybermalaise ?

Un malaise peut nous faire perdre l’équilibre ainsi que notre orientation. En outre, parmi d’autres symptômes relativement courants provoqués par le cybermalaise, nous retrouvons les nausées et la sensation de tourner. En suivant cette ligne d’idée, il existe différents types de malaises. Dans ce cas, nous allons nous concentrer sur le mal des transports.

Le mal des transports survient lorsqu’il y a un décalage entre les informations sensorielles. Par exemple, sur un bateau, l’oreille interne est capable de ressentir le mouvement des vagues. Cependant, les yeux ne détectent aucun mouvement, et cette incohérence est à l’origine des vertiges.

Le cybermalaise, lui, est un trouble associé à l’utilisation de technologies telles que les smartphones, les ordinateurs, etc. Les symptômes qu’il génère sont similaires à ceux du mal des transports courant, tels que :

  • Fatigue visuelle
  • Maux de tête.
  • Nausées.
  • Vision trouble.
  • Difficulté à se concentrer.
  • Vertige.

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Causes

Toute personne exposée aux écrans peut présenter ces symptômes. Néanmoins, en quoi la technologie peut-elle nous donner le vertige ?

Lorsque nous utilisons un appareil, nous sommes exposés à une grande quantité d’informations visuelles qui se déplacent constamment. Par exemple, lorsque nous regardons une galerie d’images que nous faisons défiler. Ainsi, les organes visuels perçoivent le mouvement, mais nous-mêmes ne bougeons pas. Par conséquent, l’oreille et les autres sens envoient un signal au cerveau pour lui dire que nous sommes immobiles. En raison de cette incohérence, des cybermalaises sont générés.

Le malaise cybernétique et le malaise dû aux simulateurs sont généralement considérés comme identiques. Cependant, une étude dans laquelle huit expériences ont été réalisées avec différents systèmes virtuels indique que les profils cliniques sont différents. Dans le malaise cybernétique, la désorientation prédomine en tant que symptôme alors qu’avec les simulateurs, il s’agit de troubles oculomoteurs (Stanney, Kennedy & Drexler, 1997).

Facteurs contribuant aux cybermalaises

On ne connaît pas encore précisément les facteurs qui feraient souffrir une personne de cybermalaises. Weech, Varghese et Barnett-Cowan (2018) ont publié un ouvrage sur les composantes sensorimotrices impliquées dans ces derniers. Ainsi, ils ont conclu que certaines variables, telles que la susceptibilité au mal des transports, prédisent le risque de cybermalaises.

Cependant, d’autres mesures doivent être envisagées : il y aurait en effet de grandes différences individuelles. Pour cette raison, les auteurs soulignent qu’il est nécessaire de développer des méthodes pour évaluer les variables individuelles. Ainsi, les dispositifs électroniques et de réalité virtuelle peuvent être adaptés aux besoins de chaque utilisateur pour prévenir le cybermalaise.

En fait, les casques de réalité virtuelle comme l’Oculus Rift incluent des ajustements pour calibrer selon les besoins. Il est important que les entreprises technologiques développent des méthodes pour atténuer ce problème afin de pouvoir vendre leurs produits. Cependant, des outils plus spécifiques sont encore nécessaires pour améliorer l’expérience.

Risques associés

Il est courant que les gens aient tendance à sous-estimer les dangers associés aux symptômes de malaise virtuel. La plupart du temps, les symptômes durent quelques minutes ou heures. Néanmoins, il existe des cas graves où les cybermalaises persistent jusqu’à 24 heures. Par conséquent, ce type de malaise présente un risque pour la santé car il altère le fonctionnement normal de la personne.

Par exemple, une personne souffrant de cybermalaise pourrait essayer de conduire un véhicule et avoir un accident. De plus, la manipulation d’ustensiles dangereux tels que des couteaux ou d’autres outils pourrait entraîner des blessures. Le malaise peut également provoquer des chutes et des coups dangereux.

Si vous présentez l’un des symptômes de malaise virtuel, il est préférable d’éviter toute activité à risque et de demander de l’aide.

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Que pouvons nous faire?

La meilleure stratégie pour lutter contre le cybermalaise est d’utiliser la technologie d’une manière plus saine. Si vous travaillez à domicile, il est important de faire des pauses régulières pour que vos yeux puissent se détendre. Il ne faut pas attendre de se sentir mal pour le faire.

Enfin, rappelez-vous que le travail à distance a conduit de nombreuses personnes à passer plus d’heures devant un écran, ce qui nous rend plus sujets aux cybermalaises.

De plus, la réalité virtuelle – et la technologie qui la permet – a fait de grands progrès ces dernières années. Avec elle, nous pouvons être physiquement à un endroit et mentalement à un autre : une situation propice aux incohérences dans les informations que nous recevons de la part de nos sens.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Stanney, K. M., Kennedy, R. S., & Drexler, J. M. (1997, October). Cybersickness is not simulator sickness. In Proceedings of the Human Factors and Ergonomics Society annual meeting (Vol. 41, No. 2, pp. 1138-1142). Sage CA: Los Angeles, CA: SAGE Publications.
  • Weech, S., Varghese, J. P., & Barnett-Cowan, M. (2018). Estimating the sensorimotor components of cybersickness. Journal of neurophysiology, 120(5), 2201-2217.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.