Les cris endommagent le cerveau des enfants

Les cris endommagent le cerveau des enfants

Dernière mise à jour : 22 juillet, 2017

“On tombe dans la servitude en se servant de l’ignorance et on atteint la liberté en faisant usage de l’éducation” a dit un jour Diego Luis de Córdoba. Cependant, l’éducation n’a que peu de liens avec l’obligation, et encore moins avec les cris. En fait, ces derniers peuvent provoquer des dommages importants dans le cerveau des enfants.

Car éduquer en criant n’est pas très utile ; c’est du moins ce que signalent différentes études. Par ailleurs, on ne retrouve derrière ces cris que l’impuissance des parents pour transmettre une information d’une autre manière. Ainsi, les cris sont une libération d’énergie qui n’est pas nécessairement transmise au contenu qu’ils essayent d’imposer, surtout quand les récepteurs sont des enfants.


“Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends.”

-Benjamin Franklin-


Les cris de l’impuissance

Des auteurs comme Aaron James affirment que crier plus ne vous fait pas avoir raison ou ne vous confère pas nécessairement un avantage dans une dispute. C’est ce qu’il a confirmé dans ses études, en faisant même référence à l’actuel président des Etats-Unis, Donald Trump. Ainsi, si nous voulons avoir raison, il ne servira à rien de crier. Il faudra plutôt réfléchir et ne pas hausser la voix.

En général, les cris apparaissent quand quelqu’un perd le contrôle. De cette façon, le message et l’état émotionnel s’emparent du contrôle de l’expressivité, en poussant les formes à gribouiller le message à transmettre. En outre, si ce fait se produit chez les adultes, il faut bien se dire que l’effet dévastateur des cris devient exponentiel quand les récepteurs ne sont autres que des enfants.

Les cris qui affectent le cerveau des enfants

Désormais, selon une nouvelle étude publiée à l’Université de Pittsburgh, on a découvert que ces cris, en particulier quand ils sont émis régulièrement vers le cerveau des enfants, renferment un bon nombre de risques pour leur développement psychologique.

C’est-à-dire que tout ceux qui optent fréquemment pour les cris dans le but de donner des ordres ou de gronder un enfant ne font qu’augmenter ce risque dont nous parlons. En fait, la conséquence des cris est que les enfants auront tendance à agir agressivement ou défensivement pour y répondre.

L’étude a été menée dans plus de 1000 familles avec des enfants entre un et deux ans. On a découvert qu’une éducation très souvent basée sur les cris était associée à une apparition de symptômes dépressifs et de problèmes comportementaux pendant l’adolescenceà partir de 13 ou 14 ans.

L’étude révèle aussi que les cris ne minimisent pas les problèmes : ils les aggravent. C’est par exemple le cas de la désobéissance.

Plus d’études à ce sujet

Ce n’est pas la seule étude qui a été menée sur ce sujet. Certains ont affirmé, depuis la prestigieuse Ecole de Médecine d’Harvard, plus concrètement dans le département de psychiatrie, que la maltraitance verbale, le cri, l’humiliation ou la combinaison de ces trois éléments altèrent de façon permanente la structure cérébrale des enfants.

Après avoir analysé plus de 50 enfants qui avaient des problèmes psychiatriques à cause de la mauvaise éducation familiale et les avoir comparés avec environ 100 enfants sains, les découvertes ont été alarmantes. On retrouvait par exemple une grave réduction du corps calleux, c’est-à-dire de la partie qui connecte les deux hémisphères.

De cette manière, puisque les deux moitiés du cerveau sont moins intégrées, les changements d’humeur et de personnalité sont plus marqués, et cela trouble ainsi la stabilité émotionnelle. Une autre conséquence de cette connectivité réduite est la dispersion attentionnelle.

Comment pouvons-nous en finir avec les cris ?

Il est vrai que les petit-e-s peuvent parfois nous rendre fous/folles, mais crier n’est jamais la solution, même si nous arrivons au bout du rouleau. Pour éviter de tomber dans cette tentation, nous pouvons utiliser certaines de ces stratégies :

  • Crier signifie perdre le contrôle. Si nous perdons le contrôle, nous abandonnons toute capacité de discipliner correctement l’enfant.
  • Évitez les moments stressantsC’est parfois compliqué, mais grâce à un bon travail d’observation, nous saurons à quel moment nous finissons par crier. Ainsi, si nous détectons ce patron, nous pourrons faire des efforts pour le faire disparaître.
  • Calmez-vous avant d’agir. Cherchez quelque chose qui vous tranquillise quand vous sentez que vous avez atteint vos limites. Vous éviterez ainsi de perdre le contrôle. Pendant un moment, vous devez vous détendre et assumer le commandement.
  • Ne le culpabilisez pas ou n’en demandez pas trop. Oui, faites attention aux attentes que vous avez par rapport au petit/à la petite. Ne le faites pas culpabiliser parce qu’il n’atteint pas les quotas que vous aimeriez qu’il atteigne. C’est un enfant, l’essentiel est qu’il s’amuse, qu’il soit heureux et qu’il grandisse correctement.

“Nous ne pouvons pas modeler nos enfants selon nos désirs, nous devons être avec eux et les aimer tels que Dieu les a créés.”

-Goethe-


Nous connaissons maintenant l’ampleur des dommages que les cris fréquents peuvent provoquer dans le cerveau des enfants. Nous avons donc le pouvoir, en tant qu’adultes et personnes responsables, d’utiliser des formes d’expression alternatives qui renforcent le message sans pour autant endommager le cerveau des enfants.


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