Comment parler de l'anxiété à votre enfant
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
L’anxiété est le problème de santé mentale le plus répandu, qui affecte plus de 10 % de la population de la planète. Il est donc très probable que votre enfant connaisse un proche faisant face à ce problème, ou qu’il soit lui-même soit touché par les symptômes de cette maladie, sans le savoir. Pour cette raison, il est important que vous décidiez de parler de l’anxiété à votre enfant dès ses premières années.
On se dit parfois qu’il y a des sujets dont il vaut mieux ne pas discuter avec les plus petits car il est possible qu’ils ne les comprennent pas ou qu’ils suscitent une inquiétude que l’on souhaite leur éviter. Pourtant, l’information est essentielle pour comprendre ce qui se passe autour d’eux ; et, en adaptant le message à leur âge, il n’est jamais trop tôt pour aborder le sujet.
Pourquoi vous devriez parler à votre enfant de l’anxiété
Les symptômes de l’anxiété affectent profondément la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Ils influencent leur humeur et leurs comportements et peuvent les limiter dans leurs activités quotidiennes. Ainsi, si quelqu’un dans votre entourage immédiat (parents, frères et sœurs, grands-parents…) souffre de ce trouble, il est important que les enfants comprennent ce qu’il se passe.
De même, en leur parlant d’anxiété et de santé mentale, nous faisons un important travail de sensibilisation. Certains de leurs amis ou camarades de classe traversent peut-être cette période difficile et savoir ce qui se passe avec eux empêchera la stigmatisation et les critiques et encouragera l’empathie et le soutien.
Plus pertinente encore est la possibilité que votre propre enfant souffre d’anxiété sans le savoir. Un enfant dans ces circonstances peut en arriver à normaliser ses symptômes, à penser qu’il est naturel de se sentir si mal et de faire face à tant de difficultés quotidiennes ; de cette façon, il ne le verbalise pas et ne demande pas d’aide.
Au contraire, il est également possible qu’il ait l’impression d’être coupable de ce qui se passe, d’être une personne déficiente ou insuffisante. Cela peut faire beaucoup de mal à son estime de soi ; pour la même raison, il est préférable qu’il connaisse cette réalité et apprenne à l’identifier.
Comment parler à son enfant de l’anxiété ?
Comme nous l’avons mentionné, lorsque vous parlerez d’anxiété à votre enfant, vous devrez adapter le langage et le message à son âge et à sa capacité de compréhension. Un enfant de 6 ans n’est pas préparé à recevoir des informations de la même manière qu’un enfant de 15 ans. Dans tous les cas, il y a quelques points clés :
1. Il s’agit d’une maladie
L’un des aspects les plus importants est de préciser que l’anxiété est une maladie et, par conséquent, ce n’est en aucun cas la faute de la personne qui en est atteinte. Tout comme nous ne blâmons pas quelqu’un d’avoir mal à la gorge ou ne demandons pas à une personne qui a une jambe cassée de courir, il n’est pas non plus adéquat de blâmer une personne pour ses problèmes de santé mentale.
2. Elle a différents visages
On parle couramment de l’anxiété dans son ensemble, alors qu’il s’agit d’un spectre. De la phobie animale au trouble panique en passant par l’anxiété sociale, ce problème peut suivre différentes évolutions et il est nécessaire que les enfants le sachent. Toutes les personnes anxieuses ne ressentent pas la même chose ou ne se comportent pas de la même manière ; mais, dans tous les cas, elles méritent respect et soutien.
3. Les symptômes et manifestations de l’anxiété
D’un autre côté, il est très positif que nous incluions dans notre conversation des informations qui aident les enfants à détecter l’anxiété. Ils peuvent découvrir que ce qu’ils ressentent depuis des mois ou des années n’est pas aussi naturel qu’ils le pensaient et qu’on peut en fait les aider à se sentir mieux.
Ainsi, il convient de leur expliquer que l’anxiété génère des symptômes physiques (tels que des palpitations, l’impression de manquer d’air ou des douleurs d’estomac), des symptômes cognitifs (tels qu’une inquiétude excessive ou des pensées intrusives) et des symptômes comportementaux (comme le besoin d’éviter certaines situations ou d’adopter certains comportements pour réduire la peur ressentie).
4. Elle peut être traitée, il est normal de demander de l’aide
Nous ne devons pas oublier de mentionner que l’anxiété peut être traitée, que ce n’est pas une condamnation à perpétuité. Expliquez à votre enfant qu’il existe des professionnels qui peuvent aider les personnes anxieuses à se sentir mieux, à gérer leur peur et à être capables de faire face aux difficultés auxquelles elles sont confrontées au quotidien. De plus, certains médicaments (comme ceux qu’ils prennent lorsqu’ils ont de la fièvre ou des douleurs physiques) peuvent aider à soulager l’anxiété.
5. Lorsque vous parlez de l’anxiété à votre enfant, mentionnez la prévention
Enfin, vous pouvez en profiter pour introduire certaines habitudes qui aident à prévenir l’apparition de troubles anxieux. Le rythme de vie que mènent les enfants et les adultes peut générer du stress et nous submerger si nous n’apprenons pas à bien le gérer. Ainsi, des pratiques telles que la respiration, la méditation ou l’exercice physique sont recommandées dans notre quotidien.
Pour conclure, parler d’anxiété aux enfants et aux jeunes les aide à comprendre une réalité bien présente. Cela les aide à sympathiser avec ceux qui en souffrent et leur donne des outils pour agir et demander de l’aide au cas où ils en seraient eux-mêmes atteints. Comme vous pouvez le voir, il est très important d’avoir cette conversation.
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