Comment les personnes qui n'ont pas été aimées peuvent-elles aimer ?
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Les personnes qui n’ont pas été aimées pendant les premières années de leur vie deviennent souvent méfiantes et obsédées par l’amour. Elle développent alors des attachements excessifs et tout cela rend leurs relations très difficiles.
Le manque d’affection laisse une marque indélébile tout au long du développement de l’être humain. De ce fait, les personnes qui n’ont pas été aimées structurent une bonne partie de leur façon d’être autour de ce manque d’amour, qui est en soi une forme de maltraitance. Il a ainsi une influence décisive sur la perception de soi et de la réalité.
L’écho de l’absence d’amour déterminera toute la vie d’une personne. Ses effets se reflètent dans chacune des étapes du développement. En effet, un enfant sans amour sera plus petit et plus maigre que les autres enfants. Mais il aura aussi de moins bons résultats scolaires, il sera plus peureux, et aura tendance à réagir plus agressivement. À l’adolescence, il sera plus rebelle et plus vulnérable à l’influence du groupe. Il sera également plus à même de développer des dépendances.
“Le plus grand malheur n’est pas de ne pas être aimé, mais de ne pas aimer.”
-Albert Camus-
Les personnes qui n’ont pas été aimées atteignent l’âge adulte avec de grands désavantages. Elles ont du mal à savoir qui elles sont. Pour la même raison, elles n’arrivent pas toujours à trouver leur voie et se sentent habitées par la non-conformité. Rien ne les satisfait. Elles ne trouvent pas leur place dans le monde. Evidemment, le manque d’amour dont elles ont pu souffrir entache aussi leur vie amoureuse, de même que les relations amicales ; il est clairement dévastateur.
La méfiance, le sceau des personnes qui n’ont pas été aimées
Les personnes qui n’ont pas été aimées ont tendance à être facilement envahies par toutes sortes de peurs. Parallèlement, l’un des effets de l’amour est précisément celui de générer un sentiment de sécurité et de stabilité. Par conséquent, le manque d’amour mène au contraire, à savoir au sentiment de constamment vivre au bord d’un précipice.
Cela se manifeste par une méfiance essentielle. Ces personnes ne se font pas confiance, et ont encore moins confiance en les autres. En fait, elles se méfient de tout ce qui implique l’amour. Il est très difficile pour elles d’avoir des relations spontanées avec les autres ; cela génère en effet chez ces personnes une grande tension.
Cette méfiance est souvent exacerbée lorsque l’amour apparaît à l’horizon. Si un lien devient étroit ou que des signes d’intimité apparaissent, les personnes qui n’ont pas été aimées entrent dans un état de vigilance. Cela les conduit souvent à fuir, à se refermer ou à développer une obsession.
Idéalisation et obsession excessives
Un des grands effets du manque d’amour est qu’il conduit à une idéalisation excessive de l’amour. Cela se produit inconsciemment. Des fantasmes surgissent autour des effets salvateurs ou réparateurs de l’amour. On a le sentiment que l’on pourra enfin mener une vie épanouie si l’amour est au rendez-vous. Pour la même raison, les personnes ayant été victimes du manque d’amour développent des attentes disproportionnées envers l’autre et en demandent trop.
Les personnes qui n’ont pas été aimées deviennent un peu folles lorsqu’elles trouvent l’amour dans leur vie adulte. Elles ne savent pas exactement quoi faire. De toute évidence, il leur est impossible de simplement lâcher prise. Elles développent souvent une série d’obsessions autour de leur partenaire.
Le plus souvent, elles finissent donc par être obsédées par l’amour et le couple. Elles développent un attachement disproportionné à l’autre. C’est comme si elles voulaient que l’autre s’occupe d’elles tel une mère ou un père. Pour cette raison, ces personnes sont généralement très exigeantes avec leur partenaire, mais aussi méfiantes ; elles ont tendance à tout contrôler, tout surveiller. L’amour devient alors un gros problème.
Une solution est-elle envisageable ?
Malheureusement, les personnes qui n’ont pas été aimées font souvent de l’amour un grand gâchis. Elles ne voient pas la présence de l’amour comme un facteur qui enrichit leur vie, mais plutôt comme une réalité qui les remplit d’anxiété. Voilà pourquoi il n’est pas rare qu’elles finissent par saboter leurs relations à cause de leurs peurs et de leurs exigences, mais aussi de leur hermétisme et de leur méfiance. Il suffit pour beaucoup d’une seule mauvaise expérience pour fuir l’amour à tout jamais.
Il n’y a pas d’autre issue à cette situation douloureuse que celle consistant à restructurer le monde émotionnel. Et cela ne peut guère se faire sans l’aide d’un professionnel. Dans ces cas-là, il est nécessaire de revenir, mentalement et émotionnellement, aux étapes de la vie où les plaies ont été ouvertes. De regarder ces blessures de face. De les nettoyer et de les panser au mieux.
Une partie de ce vide subsistera toujours. Toutefois, après ce processus d’adaptation, il sera beaucoup facile d’identifier où ça fait mal, comment ça fait mal et ce à quoi on peut s’attendre. Les chances de tisser des relations amoureuses beaucoup plus saines augmenteront alors considérablement. Avec un peu de travail, la blessure finit par guérir.
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- Machín Suárez, R., & Santana Romero, L. D. L. C. (2017). Hijas del desamor. Efectos de la perversión femenina materna en la constitución subjetiva de sus hijas.
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