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Comment est une personne fière ?

6 minutes
La fierté conduit à se sentir parfait et supérieur, même si l'on retrouve, au fond, un complexe d'infériorité.
Comment est une personne fière ?
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 01 mars, 2023

Nous avons tous été parfois fiers de quelque chose que nous avons fait. Nous savons ce que c’est que d’être satisfait de ce qui a été accompli, d’être fier de ce succès pour lequel nous avons tant travaillé. Cette attitude est positive et même saine pour l’estime de soi et le concept de soi. Néanmoins, de l’autre côté, nous avons la personne fière (orgueilleuse), ce profil qui utilise sa réussite (ou sa croyance en celle-ci) dans un but très différent : humilier les autres et se sentir supérieure.

On pourrait dire que la fierté a un côté positif et un autre qui, à lui seul, définit un type de personnalité peu ajusté ou même nocif dans de nombreux cas. Pour les experts en psychologie de la personnalité, nous devrions tous être capables de développer un bon sentiment de fierté. Il s’agit d’une façon de nous respecter et de comprendre que, à notre tour, nous méritons le respect des autres.

Or, ce qui n’est plus si approprié, c’est de développer ce type de sentiment avec lequel quelqu’un finit par appliquer une estime de soi excessive. Celui qui fait qu’il se démarque des autres pour dépasser les limites du respect et faire preuve de l’arrogance la plus vénéneuse. Voyons cela de plus près.

« Notre caractère nous cause des ennuis, mais c’est notre fierté qui nous y maintient. »

-Ésope-

À quoi ressemble vraiment une personne fière ?

Une personne fière est celle qui a trop confiance en elle. Tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit et tout ce qu’elle pense est parfait.

Cela peut nous sembler familier car, d’une manière ou d’une autre, nous avons rencontré ce profil à diverses occasions au cours de notre vie. Ce sont ces amis que nous avons laissés un jour parce qu’ils considéraient que nous leur avions fait quelque chose d’impardonnable. Ce sont ces collègues qui nous ont toujours méprisés. Ou encore ces membres de la famille avec qui nous avons cessé de parler parce que leur traitement était aussi nocif qu’offensant.

Voyons quelques-unes de ses caractéristiques les plus basiques.

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La fierté comme mécanisme de défense

Ce fait est curieux. Dans de nombreux cas, il s’agit de personnes qui cachent inconsciemment certains faits ou événements leur ayant généré, à un moment donné, une forme d’insécurité. Il peut s’agir d’erreurs commises ou d’offenses subies par d’autres dans le passé.

Ainsi, très souvent, elles utilisent la fierté comme arme de défense, mettant en évidence leurs réalisations et leurs succès par rapport aux autres afin qu’on ne découvre pas les faiblesses qu’elles ont encore.

La fierté est comme un bouclier ou une cuirasse qui sert à masquer le sentiment d’infériorité. Carl Jung l’a exprimé en disant que « par fierté, nous nous trompons », faisant référence au rôle de l’autotromperie comme moyen de protection contre la peur de reconnaître ses erreurs et leurs conséquences.

« Si votre fierté n’est pas tempérée, elle sera votre plus grande punition. »

-Dante Alighieri-

Elle est hypersensible, tout la dérange et l’offense

Ne lui parlez pas de vos réalisations, ne discutez pas avec elle de vos préoccupations, de vos buts ou des objectifs que vous vous apprêtez à atteindre. La personne fière réinterprétera n’importe quel acte pour le prendre comme une attaque directe contre son ego. De plus, chaque qualité qui vous définit sera perçue comme une menace claire contre sa personne. Elle n’hésitera donc pas à vous considérer comme un rival. Ou à se sentir offensée par tout ce que vous faites ou dites.

Elle a un grand besoin de contrôle

Ce type de profil doit prendre le contrôle de chaque situation afin de valider sa fierté. Au niveau familial, ce comportement peut être très destructeur. La personne fière exige cette sorte de vénération absolue qui l’empêcherait d’être contredite. Personne ne peut être au-dessus d’elle et encore moins se démarquer de quelque façon que ce soit.

Chaque opportunité est bonne pour briller

Toute conversation ou circonstance est bonne pour mettre en valeur ses vertus. Ce sont aussi ces types de personnes qui parlent constamment de leurs réalisations passées, de leurs bonnes relations avec certaines personnalités importantes, de leur appréciation dans certains secteurs professionnels…

Petit à petit, elle finit par prendre le contrôle des conversations pour les diriger exclusivement vers elle. Un épicentre qui finit par épuiser et éloigner ceux qui l’entourent.

Elle ne demande généralement pas d’aide ou pardon

La personne fière se croit parfaite et supérieure : elle croira donc qu’elle peut tout faire et qu’elle fait tout bien à sa manière. En fait, sa façon de faire est la meilleure façon de faire les choses. Aucune autre n’est valable. Ainsi, elle ne demandera guère d’aide ou même pardon, puisqu’elle n’a pas besoin de la première… Et du second non plus. En effet, elle ne fait rien aux autres – au mieux, c’est le contraire.

Nous devons bien surveiller les frontières de la fierté

Que nous ayons confiance en nous est une bonne chose. Néanmoins, un excès de confiance par rapport à une idée, un acte ou une situation peut paralyser les choses positives qui pourraient nous arriver, sans nous laisser la moindre option pour améliorer cela. Il est toujours conseillé de laisser place au doute, d’analyser tout ce que l’on fait et ainsi de pouvoir l’améliorer, ce qui nous permet d’avancer sur le chemin.

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D’une certaine manière, le fait qu’historiquement – et même d’un point de vue doctrinal – la fierté soit considérée comme l’un des sept péchés capitaux a sa logique. Pensez-y : nous avons tous été repoussés par ce genre de personnes qui ont une vision exagérée d’elles-mêmes. Celles qui ne parlent que de leurs réalisations, qui affichent cette « autoglorification » aussi lassante que nuisible.

La personne fière est l’exemple vivant de cette phrase célèbre qui dit « d’abord moi, puis moi et encore moi ». La fierté, ne l’oublions pas, est secrètement motivée par une faible estime de soi et par la honte. Ceux qui sont fiers se sentent mal dans leur peau. Ils compensent donc cela en recherchant des situations dans lesquelles ils se sentent supérieurs, pour être le précurseur de toutes les circonstances. Par conséquent, et pour y parvenir, ils n’hésitent pas à devenir ces avides chercheurs des défauts des autres. Et, en même temps, les plus implacables destructeurs de vertus.

« La fierté engendre le tyran. La fierté, lorsqu’elle finit inutilement par accumuler des imprudences et des excès, en planant au-dessus du plus haut sommet, plonge dans un abîme de maux dont il est impossible de sortir. »

-Socrate-

Il est important de ne jamais atteindre ces territoires. Le mieux est de surveiller les frontières, de reconnaître nos vulnérabilités et nos erreurs et d’empêcher la fierté la plus nuisible de prendre le contrôle. Parce que lorsque cela se produit, nous perdons notre raison et notre dignité (et les personnes que nous aimons).


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  • Alonso, J. C. (2004). La psicología analítica de Jung y sus aportes a la psicoterapia. Universitas Psychologica3(1), 55-70.
  • Bailey 2nd, J. A. (2003). The foundation of self-esteem. Journal of the National Medical Association95(5), 388.

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