Cerveau artificiel : progrès et possibles usages

Répliquer le cerveau humain est un des objectifs des neuroscientifiques et des experts en robotique. Cette forme de progrès technologique est généralement connue sous le nom de cerveau artificiel. En d'autres termes, il s'agit des études visant à répliquer sous l'aspect de softwares et de hardwares les habiletés cognitives du cerveau humain ou animal.
Cerveau artificiel : progrès et possibles usages
Guillermo Bisbal

Rédigé et vérifié par Anthropologue Guillermo Bisbal.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Cette idée de créer un cerveau pleinement électronique est le sujet de nombreux films et romans de science fiction. Cependant, peu à peu, cela devient réalité. Il existe en effet divers projets rassemblant les esprits les plus brillants de la planète pour mettre au point le premier cerveau artificiel.

On considère que le développement du cerveau artificiel permettra de créer une intelligence artificielle plus ou moins avancée que l’intelligence humaine. Pour cela, il est nécessaire de reconstruire et de réinterpréter les simples molécules comme les connexions neuronales complexes.

Dans la suite de cet article, nous allons aborder les possibles usages du cerveau artificiel et ses progrès plus récents. Tout particulièrement le projet Blue Brain dirigé par IBM.

Possibles usages du cerveau artificiel

Les possibles usages du cerveau artificiel dépendent des motivations de chaque centre de recherches. Certains développent ce projet pour une meilleure compréhension du cerveau humain et animal, alors que d’autres le font pour atteindre la vie éternelle : il s’agit des transhumanistes.

Ce sont généralement des multimillionnaires excentriques voulant éviter la mort qui financent ce genre de recherches. L’idée principale est de devenir immortel en transférant la conscience et les souvenirs de leur cerveau biologique à un cerveau artificiel.

L'image d'un projet de cerveau artificiel

Au-delà de ces quelques usages quelque peu factices, le cerveau artificiel présente aussi des usages scientifiques, qui peuvent se résumer aux trois les plus essentiels :

  • Mieux comprendre le cerveau humain, et ainsi savoir comment traiter certaines maladies cérébrales. L’objectif est également d’étendre la cognition humaine à des niveaux encore jamais vus
  • Tester une théorie dans la philosophie de l’intelligence artificielle : étudier la possibilité de créer une machine avec les mêmes capacités cognitives humaines
  • Créer une machine capable de réaliser des actions générales intelligentes : en d’autres termes, créer une machine aussi intelligente qu’un être humain. Avec des capacités adaptatives et d’apprentissage soutenu. Et ainsi pouvoir résoudre les problèmes quotidiens via l’intelligence artificielle contenue dans un cerveau artificiel

Les derniers progrès opérés

De gros progrès ont été réalisés dans les domaines de la robotique et de l’informatique ces dernières années. Cependant, on n’a pas encore été en mesure de répliquer le cerveau humain. Cela s’explique par sa grande complexité : en effet, un cerveau artificiel devrait simuler la relation entre plus de 100 millions de neurones.

Le projet le plus connu et le plus suivi par le reste des experts sur le cerveau humain et l’informatique est mené à bien par IBM et L’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne de Suisse (EPFL). Il s’agit du projet Blue Brain (“Cerveau Bleu”, en français).

Le but de Blue Brain est de construire un cerveau artificiel en prenant pour base l’activité cérébrale d’un rongeur. Cela est possible grâce à un grand ordinateur composé d’autres ordinateurs plus petits qui représentent les neurones reconstitués.

On estime que le cerveau d’une souris présente 100 000 colonnes de 10 000 neurones chacune. Dans le cas de l’être humain, ce chiffre se multiplie de manière exponentielle. En effet, notre cerveau se compose de 2 millions de colonnes, de 100 000 neurones chacune.

Cette reconstitution du cerveau d’un rongeur a pour objectif sur le long terme de permettre de comprendre un peu plus le fonctionnement du cerveau humain. Et surtout de mieux comprendre comment les êtres humains pensent, forgent leurs souvenirs et raisonnent.

Ce projet a démarré en 2008. On attend que les résultats les plus prometteurs soient utilisés à partir de 2050. Le but est d’étendre la capacité intellectuelle humaine et d’être capable de transférer le contenu d’un cerveau humain dans un cerveau artificiel.

Un cerveau recouvert de lumière

Les critiques du développement du cerveau artificiel

Certains neuroscientifiques considèrent qu’il est préférable de concentrer ses efforts pour développer des actions intelligentes générales. Et ce sans qu’il ne soit nécessaire d’imiter la nature du cerveau humain. Selon eux, répliquer à la perfection le cerveau humain serait une tâche titanesque, voire même quelque peu dangereuse.

D’autre part, il y a certains problèmes éthiques à résoudre qui se posent au moment de développer le cerveau artificiel définitif. Surtout quant à tout ce qui est lié à son maintien, à la relation avec les humains, au développement de la personnalité, du système d’apprentissage, aux libertés et à l’éventuelle mort. En d’autres termes, pourrait-on considérer un cerveau artificiel comme un humain ? Quels droits aurait-il ? Pourrait-on le désactiver ? Etc.

Il semble qu’il reste encore un long chemin à parcourir avant de développer un cerveau artificiel abouti. Pourtant, en réalité, on n’est pas si loin du but. Si bien que de nombreux chercheurs considèrent que sa vitesse de développement est plus rapide que ce que l’on attendait. Et que les résultats sont très prometteurs.

Ainsi, il faudrait envisager et répondre non seulement aux questions d’ordre technologie, mais aussi à celles d’ordres social, éthique et moral au moment d’activer l’hypothétique premier cerveau artificiel.

 


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  • Markram, Henry (2006). “The Blue Brain Project”. Nature Reviews Neuroscience, Vol. 7: 153 – 160.

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