Le caractère : la motivation interne pour faire ce qui est correct, pas ce qui est approprié
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le caractère est la chose la plus importante parmi toutes les vertus qui existent, mais il requiert du courage, de l’honnêteté et de la loyauté envers soi-même. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons dormir la conscience tranquille, en faisant ce qui est correct à chaque instant et non ce qui est opportun, ce que les autres attendent ou souhaitent. Le caractère est, par conséquent, une attitude mentale exceptionnelle et l’essence de notre personnalité.
On répète souvent, un peu à la légère, qu’il faut tout dire, que telle personne n’a pas de caractère et que celle-ci, au contraire, dispose d’un caractère trop fort. Il y a aussi celleux qui affirment que ce qui est vraiment attirant chez l’être humain, au-delà de sa simple apparence physique, est le caractère. Tout cela nous pousse donc à conclure que nous nous trouvons face à une dimension très intéressante, à travers laquelle nous catégorisons les personnes.
“La connaissance vous donnera du pouvoir, mais le caractère vous donnera du respect.”
-Bruce Lee-
Par ailleurs, penser que le caractère et la personnalité sont synonymes est une erreur très fréquente. Ce n’est pas du tout le cas. En psychologie, le caractère fixe une partie des bases de la personnalité, aux côtés du tempérament et des aptitudes. En fait, pour une bonne partie des psychologues qui se consacrent à l’étude de cette intéressante part de notre personnalité, le caractère influe beaucoup sur le reste des dimensions psychologiques.
C’est, pour le dire clairement, la cinquième essence de notre être.
Le caractère est notre volonté éduquée
Nous avons tou-te-s des points forts dans notre caractère, des qualités internes qui apparaissent quand nous en avons le plus besoin. Mais d’où viennent-ils ? De quelle façon s’édifie cet artisanat psychologique aussi fascinant que celui du caractère ? Nous pourrions nous aventurer à dire qu’il s’agit d’une subtile combinaison entre nos gènes, l’environnement dans lequel nous avons grandi et le résultat des expériences vécues. C’est ce qui est affirmé en général ; cependant, il vaut la peine de préciser qu’il existe quelque chose de plus édifiant et même inspirant.
Le caractère d’une personne ne se façonne pas en un jour ou deux. Il y a une certaine liberté en lui, une sorte de réveil où la personne, tôt ou tard, prend – ou devrait prendre – conscience de ses schémas de pensée rigides, de ces attitudes limitantes inculquées par l’éducation, et même de ces “codes-barres” invisibles que la société imprime dans nos esprits pour nous conditionner.
Le caractère est aussi un choix personnel, une force cumulée qui nous fait enfin oser être réactionnaires et valoriser nos essences et notre individualité en sachant ce qui est correct à chaque moment et en agissant en fonction de cela. Aristote lui-même a dit un jour que, dans cette dimension, s’intègre le devoir moral d’un côté et les inclinations personnelles de l’autre. Ensemble, ils devraient par conséquent avoir un seul but : agir sur la base de la noblesse, de ce qui est bien. Ce n’est que de cette façon que nous assurons notre dignité, notre intégrité et le bien-être de la société.
“Le caractère et la force personnelle sont les seuls investissements qui valent n’importe quoi.”
-Walt Whitman-
Les trois piliers du caractère
S’il y a bien une chose que nous avons pu comprendre jusque maintenant – et que nous ne pouvons pas perdre de vue -, c’est que chacun est responsable de son caractère. Des auteur-e-s et de grand-e-s expert-e-s sur le sujet comme René Le Senne ou Gaston Berger nous disent que notre caractère ne se montre pas de façon définitive à l’enfance ou à l’adolescence. En fait, cette syntonie complexe qui configure nos valeurs, sentiments et attitudes prend forme avec le temps.
Par conséquent, il est toujours bon de commencer à “limer” certaines arêtes de notre caractère ou de faire briller certaines dimensions qui nous permettrons de mieux nous débrouiller dans nos environnements quotidiens.
“Intelligence plus caractère – voici le but de la véritable éducation.”
-Martin Luther King-
Ainsi, ces mêmes auteur-e-s signalent que la formation de notre caractère dépend de la façon dont nous interprétons ou abordons ces trois dimensions très concrètes. Nous allons vous les décrire.
Emotivité
L’émotivité fait référence à cette capacité que nous avons de générer certaines émotions sur la base de certains stimuli. Elle donne aussi forme à notre sensibilité et à la manière dont nous réagissons face aux émotions des autres. Une chose qui se détache de cette dimension est que nous ne réagissons pas tou-te-s de la même façon face aux mêmes choses et cette différence, cette nuance, conforme aussi notre caractère.
Il y a des caractères froids incapables de réagir face à la douleur d’un autre, et il y a des caractères plus sensibles qui ne doutent pas, par exemple, à mettre leur propre vie en danger pour aider d’autres personnes.
Activité
Nous nous guidons tou-te-s, et agissons tou-te-s, sur la base de certaines valeurs, de certains principes que nous intériorisons et que nous nous approprions. Cependant, et c’est là qu’apparaît l’une des nuances les plus importantes sur le thème du caractère, nous ne sommes pas tou-te-s capables de réagir face à ce que nous considérons injuste ou opposé à notre système de valeurs.
Par exemple, si je travaille dans un restaurant et vois qu’il reste beaucoup de nourriture à la fin de la journée, je mettrai en marche différentes conduites pour que cet excès ne finisse pas à la poubelle mais soit donné aux personnes qui en ont besoin. Cependant, nombreuses sont les personnes qui optent pour l’immobilisme, détournent le regard et ne veulent pas attirer l’attention, en se limitant à faire la même chose que les autres, même en sachant que ce n’est pas correct.
La résonance
Enfin, il existe une autre dimension basique pour comprendre comment se construit le caractère : la résonance. Elle fait référence au temps que nous mettons à réagir quand nous voyons ou expérimentons certaines choses. Par exemple, je viens de sortir d’une relation dépendante et malheureuse. Après quelques mois, je rencontre une personne qui a presque la même personnalité abusive que mon ex.
Il y a des personnes à faible résonance qui n’ont pas encore réussi à interpréter ou réagir face aux expériences antérieures pour en tirer un apprentissage. Ainsi, elles répéteront irrémédiablement les mêmes erreurs, se laisseront porter et ne construiront pas de caractère plus digne, plus fort et même plus sain.
Pour conclure, comme nous le disions au début, le caractère est la plus importante de toutes nos vertus : grâce à lui, nous gardons l’équilibre au milieu des vagues de l’adversité, nous nous levons de notre lit chaque jour en nous sentant plus fort-e-s, plus courageux-ses et prêt-e-s à faire ce que nous considérons comme correct à chaque instant.
Par conséquent, réunissons toutes nos énergies pour construire un caractère qui nous permettra d’être plus libres et, avant tout, heureux-ses.
Images d’Emily C. McPhie
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